Transcript
Dominique Manotti
Moi, je suis tout à fait polar. Tous mes romans sont traduits en allemand.
Intervieweuse
Est-ce que c’est le pays, justement, où vous êtes la plus traduite ?
Dominique Manotti
Je suis traduite intégralement en Allemagne et en Italie.
Intervieweuse
Est-ce que vous avez senti, donc, ces dix dernières années, par exemple, que les éditeurs étrangers étaient plus intéressés par vous, la Grèce, par exemple ? Est-ce que c’est plus récent ?
Dominique Manotti
Ah oui, la Grèce, c’est beaucoup plus récent.
C’est peut-être le phénomène de la crise, je sais pas. La Grèce, c’est plus récent. J’ai une traduction en Russie. Alors assez, elle est assez bizarre, parce que je suis évidemment tout à fait incapable de lire le russe, mais le livre est deux fois plus important.
Intervieweuse
En nombre de pages ?
Dominique Manotti
Et sur la couverture, il y a une femme à poil avec un revolver qui n’apparaît absolument pas dans le roman. Donc…
Intervieweuse
Et puis c’est tout à fait vous, en plus.
Dominique Manotti
Voilà.
Je crois que j’ai un public, même traduit en grec. Je pense que j’ai un public, surtout de gens francophones, me semble-t-il. En tout cas, dans la réunion, c’étaient des gens qui étaient bilingues. Enfin bilingues, pas totalement, mais qui avaient une amorce de culture française.
Intervieweuse
Euh, Karim Miské, donc, vous aussi, vous êtes traduit dans plusieurs langues, en anglais. Une question très naïve, quand on est traduit en italien, en espagnol, on est toujours heureux. Mais est-ce que l’anglais, finalement, parce que c’est une culture de polars plus ancienne et en termes numériques qui sont plus nombreux, les auteurs, donc, quand on est français, qu’on est traduit en anglais, est-ce que c’est pas une petite fierté supplémentaire ? On se dit : « Ah ! Chouette ! » Non ?
Karim Miské
Ben oui, oui, c’est super. En plus, le… C’est surtout aussi que l’Angleterre… traduit beaucoup moins que l’Italie et l’Allemagne, enfin, les pays d’Europe continentale, disons, parce qu’il y a l’Italie… Là, récemment, et du coup, ça a déclenché visiblement aussi d’autres… d’autres traductions. On va avoir aussi le danois et le polonais.
Intervieweuse
Grâce à la traduction en anglais ?
Karim Miské
Ben, je sais pas…
Intervieweuse
Ça ouvre des portes ?
Karim Miské
… c’est aussi grâce au travail de l’édition, enfin, c’est forcément le fait qu’il y ait eu une couverture importante dans la presse britannique. C’est sûr que ça a dû… Ça a sans doute dû jouer après, je sais pas. Mais ce qui est sûr, c’est que… c’est beaucoup plus suivi aussi internationalement. Donc, forcément, le nombre de gens, d’abord, le monde anglophone, c’est très important. Le nombre de gens, c’est quand même la langue internationale la plus importante. Donc, c’est sûr que l’impact est beaucoup plus grand que d’être traduit en italien ou même en allemand, ou même si c’est des langues numériquement importantes. Là, c’est vraiment la langue de la mondialisation, donc ça donne une autre échelle, quoi.