Question clé: Comment utiliser les investigations pour développer des idées à propos de récits ?
Mots clés: recherche ; histoires ; raison ; questions ; investigation ; communauté
À la fin de cette section, vous aurez:
Raconter des histoires est un élément important de la vie et de la culture des communautés. Ce module considère les manières de renforcer les liens entre l’école et la communauté par l’utilisation des histoires de cette dernière comme ressources d’apprentissage.
Cette section vous présente l'importance de la recherche dans l'enseignement et l'apprentissage.
En réalisant des activités d’investigation et de recherche, vous trouverez des réponses à vos questions, vous essayerez des nouvelles idées pour ensuite les utiliser dans le cadre d'un ouvrage original.
Nous racontons tous des histoires à propos de notre vie quotidienne ou du passé. Il existe de nombreuses traditions relatives au récit d'histoires et beaucoup de leçons à tirer de ces dernières. L’Activité 1 : Rechercher pourquoi les personnes racontent des histoires analyse ce qu'est la recherche, comment elle est réalisée, et comment les résultats peuvent être examinés. Au fur et à mesure que vous travaillez avec la classe sur ce sujet, vous apprécierez ce de quoi vos élèves sont capables.
Avant de commencer, nous vous conseillons de lire la Ressource clé : Travail de recherche et d'investigation en classe. Si vous aimez lire les recherches d’autres personnes, consultez la Ressource 1 : Fables traditionnelles, document également intéressant. Il s'agit d'un atelier qui a pris place à Qunu dans la province du Cap-Oriental en Afrique du Sud. Au cours de cet atelier, les parents, les enseignants et les élèves ont traité des questions sur lesquelles vous faites des recherches.
Mlle Aladjou Denise et ses élèves de la classe de CM2 à Koka, dans la Préfecture de Doufelgou au Togo racontent des histoires tous les jours.
Un jour, elle a écrit sur le tableau la question « Pourquoi les gens racontent-ils des histoires ? » et a ensuite noté les réponses des élèves.
Elle a demandé à chaque enfant de rentrer chez lui, de poser la même question à une personne plus âgée et de rapporter les réponses.
Elle s'est assurée que les élèves comprenaient qu'ils devaient s'approcher des personnes de manière très respectueuse lorsqu’ils posaient la question. Elle leur a également rappelé qu'ils devaient expliquer à quoi servait l'information.
Le lendemain, elle a rajouté les réponses à la liste. Lorsque plus d'une personne ont répondu de la même manière, elle a ajouté une coche (voir la Ressource 2 : Pourquoi les gens racontent des histoires)
Elle a demandé aux enfants d'ajouter une coche pour chaque raison répétée. Ils ont traité les questions suivantes :
Après la discussion, Mlle Aladjou a demandé aux enfants d'écrire ce qu'ils avaient trouvé au cours de leurs recherches.
Le jour suivant, elle a demandé à plusieurs enfants ayant des points de vue différents de lire leurs rapports. Elle a été très surprise et heureuse des différentes idées qu'ont apportées ses élèves.
Aidez les enfants à écrire un rapport simple concernant les résultats de leurs recherches (voir la Ressource 2 : Pourquoi les gens racontent-ils des histoires ? pour obtenir un plan d'un rapport de recherche).
Une fois les résultats de la recherche collectés, ils doivent être interprétés afin que vous puissiez utiliser l'information. Ceci signifie que vous devez aider les enfants à utiliser l'information pour mieux comprendre les histoires. L’Activité 2 : Achever une histoire vous aide à analyser le sens des histoires, c'est une étape postérieure à la recherche.
L’étude de cas 2 : Analyser pourquoi on raconte certaines histoires présente l'idée importante qui veut que les enfants apprennent à poser leurs propres questions et à y répondre. L’aptitude à se poser des questions au sein de petits groupes stimule la réflexion indépendante et développe la capacité des enfants à penser de manière créative et critique.
Mlle Abdullahi, de Sokodé, a réalisé une recherche attentive d'une histoire très intéressante mais pas très connue (voir la Ressource 4 : Comment Mlle Adbullahi a trouvé son histoire).
Un jour, elle a parlé à sa classe de CM1 et lui a raconté la première partie de l’histoire (les trois premiers paragraphes de la Ressource 5 : La rivière qui emportait les menteurs).
Ensuite, elle a demandé à chacun d'imaginer une question portant sur ce qui pourrait advenir au cours du reste de l’histoire. Deux minutes plus tard, les élèves lui ont donné leurs questions qu’elle a écrites au tableau.
Elle a demandé à la classe de penser à d'éventuelles réponses aux questions, les unes après les autres. Les enfants ont justifié leurs réponses.
Après qu'ils ont analysé de nouveau toutes les questions et les réponses, elle leur a demandé de l'aider à écrire la fin de l'histoire. Ils ont proposé ce qui pourrait arriver et elle a noté leurs idées sur le tableau. Elle n'a pas essayé d'accélérer le processus ni même de les pousser à accepter ses idées.
Une fois que l'histoire était achevée, ils l’ont lue ensemble.
Les enfants ont aimé coopérer à la création de l'histoire. Le jour suivant, en groupes de deux, ils ont dessiné des images pour illustrer différentes parties de l'histoire. Elles ont été ensuite rassemblées pour créer un livre.
Finalement, Mlle Abdullahi leur a lu l'histoire originale. Les enfants ont préféré leur fin à celle de l’original et ils ont beaucoup parlé du problème de dire des mensonges.
Choisissez une histoire intéressante parmi celles que vous connaissez. Vérifiez que vous disposez d’une version intégrale de l'histoire.
Ont-ils tous compris la raison de leurs histoires ? Comment le savez-vous ?
Cette activité doit être achevée en une leçon de 30 minutes. Elle peut se prolonger sur d'autres leçons si les élèves ont beaucoup d'idées à débattre.
La recherche démontre que les personnes apprennent mieux lorsque ce qui est enseigné les touche. En tant qu'enseignant, vous devez vous assurer constamment que ce que vos élèves sont en train d'apprendre a un sens dans leur monde.
Votre classe et vous avez analysé pourquoi les gens racontent des histoires, et avez compris le sens de certaines histoires spécifiques.
Il s'agit maintenant de voir comment vous pouvez aider les enfants à appliquer le sens des histoires à des situations réelles et à des difficultés.
Mlle Kodjo Irène voulait aider les élèves de sa classe de CM1 d'Elavagnon à écrire leurs propres histoires en groupes de deux. Elle a écrit une liste de caractéristiques d'histoires (voir ci-dessous) au tableau et a indiqué aux enfants comment ces dernières pouvaient déterminer le type d'histoire à écrire.
Elle leur a également précisé une liste d'événements (bons et mauvais) qui ont récemment eu lieu en ville, et a conseillé aux élèves de les utiliser comme contextes pour leurs histoires. Ensuite, elle leur a demandé de choisir si les personnages de l'histoire seront des animaux ou des personnes. Enfin, elle leur a demandé de choisir un sujet, comme par exemple la lutte entre le bien et le mal. Une fois les décisions prises, elle a encouragé chaque groupe de deux à commencer à écrire.
Au cours des deux semaines suivantes, Mlle Kodjo a demandé à chaque groupe de partager son histoire avec le reste de la classe. Ensuite, la classe a déterminé pour quelles raisons ces histoires étaient écrites. Mlle Kodjo a été très surprise de la variété des histoires.
Demandez aux élèves de réfléchir à des problèmes au sein de leur famille, de l'école ou de la communauté qui influencent la façon dont les personnes agissent envers les autres. Les problèmes vont de ceux de tous les jours, comme la paresse, à des questions plus sérieuses comme le VIH-SIDA. Vous pouvez les aider en décrivant des situations fréquentes liées à certains types de comportements, mais soyez attentif ou attentive aux situations personnelles des enfants de la classe. Vous pouvez utiliser d’anciens magazines ou journaux pour faciliter la création d’histoires.
Chaque groupe doit choisir un problème pour créer une histoire qui montre les effets du type de comportement choisi et propose une vision sage par rapport à celui-ci.
Traitez certaines caractéristiques des histoires avant que les groupes ne rédigent leurs histoires ou qu'ils n'organisent la façon dont ils la raconteront (voir l’Etude de cas 3).
Demandez à chaque groupe de raconter leur histoire à la classe. Avec la classe, analysez la raison de chaque histoire, faites une liste de ces dernières, et comparez les résultats des recherches de l’Activité 1.
Laissez les membres des groupes décider eux-mêmes si l'histoire est bonne ou pas et dire pourquoi. (Voir les questions dans la Ressource 6 : Évaluation de votre histoire.)
Ont-ils été capables de bien évaluer les histoires eux-mêmes ?
Partagez-vous leur évaluation ?
Si vous avez des élèves plus jeunes, vous pouvez organiser cette activité avec l'ensemble de la classe en écrivant leurs idées sur le tableau ou sur un papier.
Information préliminaire ou connaissance du sujet
Contexte
Un atelier a été organisé dans le cadre du travail de l’unité de la fondation Nelson Mandela pour le développement et l'école rurale. Elle s'est réalisée avec la collaboration de cinq écoles de cinq écoles de la zone de Qunu du Cap-Oriental. Participaient à cette activité deux enseignants, un enfant, un parent, et un membre de l'établissement scolaire pour chaque école.
L'objectif de cet atelier était de réfléchir ensemble aux valeurs des fables traditionnelles dans le cadre de la formation des jeunes et de la communauté et de planifier une façon d'utiliser ces histoires au sein et en dehors de l'école.
Ce qui suit est un rapport des analyses qui ont eu lieu en groupe le premier jour de l'atelier. Les participants ont fait une synthèse de leurs idées.
Êtes-vous d'accord avec leurs idées et leurs commentaires ?
Qu'est-ce qu'une fable ?
Une fable est une histoire courte ayant un but précis. Elle contient des enseignements (une morale), de l'humour, et des avertissements. Elle félicite, critique ou corrige. Elle permet d’aiguiser notre esprit critique et d'approfondir notre capacité de réflexion. Certaines sont inspirées d'événements réels, d'autres ont été créés pour favoriser la prise de conscience sur un sujet, pour faire revivre des événements passés et pour enseigner la modestie.
Ce sont les personnes qui racontent ou qui ont raconté des fables ?
Ils ont été unanimes et ont répondu qu'il s'agissait de personnes âgées, de grands-mères et de grands-pères, d’enfants entre eux, ou à l'école primaire, de petits garçons et de petites filles. Les enseignants, les radios et la télévision racontent également des histoires.
À qui les racontent-ils ?
Elles sont racontées aux enfants, aux jeunes et aux personnes âgées.
Quand et où les fables sont-elles ou ont-elles été racontées ?
On les racontait dans les salles communes, dans les chambres à coucher, au clair de lune, sous l'arbre à palabres et parfois près des clôtures de bétail alors qu'on se dorait au soleil. On les racontait également près des rives, des pâturages, des maisons d'observation, des terrains et des sites d'initiation.
Pourquoi sont-elles ou étaient-elles racontées ?
On le faisait pour s'amuser, pour faire réfléchir, pour rappeler le passé, pour dissuader ou avertir, pour encourager le patriotisme à travers certains comportements, pour transmettre du vocabulaire et sa complexité (les manières de parler, les dialectes, les proverbes, les néologismes qui rentraient dans le dictionnaire).
Comment sont-elles ou étaient-elles racontées ?
Il y avait une véritable concurrence au niveau du récit d'histoires. C'était un art dans lequel s’entremêlaient musique, humour et changement de voix. Une fable traditionnelle a un commencement et une fin qui lui sont uniques.
Raconte-t-on toujours des fables anciennes ou nouvelles ? Pourquoi les nouvelles fables sont-elles créées ?
Les nouvelles et anciennes fables sont utilisées, elles ont toujours la même fonction. Les nouvelles comprennent des aspects de la vie plus récents.
Avez-vous des versions écrites de fables ? Faites-en une liste.
Il existe très peu d'anciennes fables sous forme de textes écrits. (Certaines ont un nom).
On a observé que le groupe se souvient de très peu de fables et il n'a pas été facile de s'en souvenir. Seule une personne se rappelait trois fables, certains ne se souvenaient d'aucune. Les vingt-trois participants n’ont pu que rassembler dix-neuf fables. Que signifie cela ?
Où et comment les fables utilisées sont-elles écrites ?
Les fables sont lues constamment dans les livres. Il arrive la même chose dans les foyers où les fables sont répétées pour s'amuser. À l'école, elles sont lues aux enfants dont elles facilitent l'acquisition de vocabulaire. Il en existe peu. On en trouve dans les librairies et parfois elles sont jouées dans les théâtres.
La langue utilisée
Elles utilisent généralement la langue ou le dialecte régional. La langue des bébés est également employée ainsi que les mots respectueux.
Extrait adapté du rapport sur l'atelier sur les fables traditionnelles qui s'est tenu à Qunu, Cap-Oriental.
Exemple de travail d’élèves
Tableau de Mlle Aladjou
Pourquoi les personnes racontent-elles des histoires ?
Planifier un rapport de recherche
Rapport sur la recherche d’histoire
Les enfants de CM2 ont posé aux élèves plus âgés une question (question de la recherche): « Pourquoi les gens racontent des histoires ? »
35 personnes âgées ont répondu à la question.
Les enfants ont fait une liste de toutes les réponses et ont comptabilisé combien de personnes avaient répondu de la même façon à chaque question.
Exemple de rapport
34 personnes pensent qu’on raconte les histoires pour faire plaisir aux auditeurs.
32 personnes pensent qu’on raconte les histoires pour montrer le bon comportement à adopter.
14 personnes pensent qu’on raconte les histoires pour enseigner la sagesse de la vie.
10 personnes pensent qu’on raconte les histoires pour apprendre aux personnes à ne pas faire certaines choses.
7 personnes pensent qu’on raconte les histoires pour enrichir le vocabulaire.
7 personnes pensent qu’on raconte les histoires pour faire peur.
Destinée à l’usage des élèves
1. Qui sont les personnes qui généralement racontent les histoires ? 2. A qui les racontent-elles ? 3. Quand les histoires sont-elles racontées ? 4. Pourquoi les personnes racontent-elles des histoires ? 5. A qui les racontent-elles ? (style) 6. Raconte-t-on tant les histoires anciennes que les plus récentes ? Pourquoi les nouvelles histoires sont-elles créées ? |
Cette ressource est adaptée pour son utilisation avec les enfants plus âgés. Pour les plus jeunes, utilisez une ou deux de ces questions et demandez aux enfants d’y réfléchir.
Information préliminaire ou connaissance du sujet
Fatima Abdullahi a recherché une histoire qui n'était pas très connue. Elle s'est rappelée d'une expression qui était basée sur une histoire. L'expression était la suivante: « Il n'y a pas de chacal plus grand qu'un autre, tous les chacals ont la même taille ».
L'histoire portait sur un maître et son esclave qui voyageaient à cheval. L'esclave dit au maître qu'il existait un chacal qui avait la taille d'un veau ou d'un bœuf. Elle s’est également rappelée qu'il y avait des rivières à passer, et que l'une d'elles s’appelait « la rivière qui emporte tous les menteurs ». Comme elle ne se rappelait pas exactement des faits, elle a demandé à sa belle-sœur Amina si elle se la rappelait. Amina lui a indiqué que l'esclave de l'histoire était un menteur.
Une fois, ce dernier a raconté une histoire à propos d'un insecte qu'il décrivait si grand qu'il était impossible de croire à son récit. Cependant elles ne se rappelaient pas les détails. Elles sont donc allées voir M. Touré qui était alphabétiseur en langue Tém, et depuis peu inspecteur de l'éducation nationale. Il ne se souvenait pas de l'histoire, mais s’est rappelé qu'une version de cette dernière se trouvait dans un document bien précis.
Un jour, alors que Fatima parlait à Mlle Habiba Mohammed, une enseignante de mathématiques, cette dernière lui a dit qu'elle connaissait le message véhiculé par l'histoire. D'après elle, le maître utilisait une technique particulière pour que l'esclave arrête de mentir. Il ne voulait pas l'accuser directement de menteur. Mlle Mohammed a indiqué que la technique était fonctionnelle et que l'esclave s’était repenti et avait commencé à dire la vérité avant d’atteindre la rivière.
Mais elle non plus ne se rappelait plus les détails de l'histoire. Fatima est allée voir M. Koriko Agoro qui était avocat. Il connaissait également l'expression et le message que contenait l'histoire.
Il pensait qu'elle avait été créée par une communauté qui n’en pouvait plus des mensonges d'un de ses membres. La communauté avait donc décidé de le mettre à l'épreuve et de lui donner une leçon. La version de l'histoire de M. Koriko se trouve dans la Ressource 5 : La rivière qui emportait les menteurs.
Adapté de : Umthamo 2, Université de Fort Hare, programme d'éducation à distance
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
(Il existe un modèle de réponse et de question traditionnel qui précède toutes les histoires togolaises. La personne qui raconte l'histoire commence avec: « Histoire, histoire ». « Mon histoire est finie » la finit).
Histoire, histoire.
Un maître faisait un voyage avec son esclave. C’était un long voyage à cheval. Alors qu'il traversait le pays, le maître vit un chacal qui croisait leur chemin.
Le maître remarqua: « le chacal est plutôt grand ». L'esclave indiqua: « Oh, mon maître, il est petit par rapport à celui que j'ai vu hier ». « Vraiment ? » répondit le maître. « Eh oui. Il était très, très grand. Il était aussi grand qu'un veau ou qu'un bœuf ! » « Aussi grand qu’un veau ? », demanda le maître. « Oui, aussi grand qu'un veau », répondit l'esclave. Le maître l'interrogea de nouveau: « Tu as dit aussi grand qu'un veau ? ». « Oui, aussi grand qu'un veau », répondit l'esclave. Le maître ne dit mot et ils continuèrent leur voyage sans parler pendant plus ou moins une heure.
L'esclave remarqua que son maître n’était pas content et il se demandait ce qui lui arrivait. Il demanda donc au maître ce qui lui arrivait. Le maître lui dit qu'ils devaient traverser quatre rivières avant d'arriver à destination. La dernière rivière était la plus grande et la plus dangereuse de toutes. La rivière était allergique aux menteurs, et aucun menteur ne pouvait échapper à sa rage. Elle emportait les menteurs jusqu'au plus profond de la mer. Elle emportait tous les menteurs même s'ils invoquaient « Ifa » pour les protéger (les gens invoquaient Ifa pour qu’il leur porte chance et qu'il les aide à se protéger contre les mauvais esprits).
Lorsque l'esclave entendit cette histoire, il était choqué car il savait que Ifa avait des pouvoirs énormes. Si cette rivière n’écoutait pas Ifa, elle devait vraiment être TRES puissante. Comme ils continuaient leur voyage, il se sentit de plus en plus gêné. Le maître se sentait, lui aussi, de plus en plus triste. Plus son maître devenait triste, plus l'esclave se sentait submergé par la panique.
Au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient de la rivière, la taille du chacal changea. Lorsqu'ils atteignirent la première rivière, l'esclave dit: « Seigneur, le chacal n’était pas en fait aussi grand qu'un bœuf. Il était un peu plus petit qu'un bœuf ». Le maître ne répondit pas.
Lorsqu'ils atteignirent la deuxième rivière, l'esclave dit: « Le chacal était de loin plus petit qu'un bœuf. Il était aussi grand qu'un veau ». Mais le maître ne répondit pas. Lorsqu'ils traversèrent la deuxième rivière, le maître exprima ses préoccupations concernant la dernière des rivières, et ne dit plus rien.
Au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient de la troisième rivière, l'esclave dit à son maître: « Le chacal était de loin plus petit qu’un veau. Il était aussi grand qu'une chèvre ».
Avant d'atteindre la dernière rivière, le chacal avait la même taille que tous les autres chacals.
Mon histoire est finie.
Adapté de : Umthamo 2, Université de Fort Hare, programme d'éducation à distance
Information préliminaire ou connaissance du sujet
Questions
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Question clé: Comment développer les compétences en lecture grâce à la représentation en public ?
Mots clés: histoires ; recueillir ; représenter ; confiance ; compétence ; fierté ; héritage culturel
À la fin de cette section, vous aurez:
programmé et organisé des occasions d’offrir des représentations publiques
L’usage d’activités orales multiples peut développer la confiance de vos élèves pour s’exprimer oralement et améliorer leur écoute ainsi que leur fierté concernant leur langue d’origine. Ce processus aura un impact positif sur leur estime de soi. Des élèves accédant à un plus haut degré de fierté pour ce qu’ils sont, apprendront avec plus de facilité.
Les activités de cette section fournissent à vos élèves des occasions de recueillir des histoires, de les répéter et de les représenter devant un public. Il est recommandé de travailler avec les membres les plus âgés de la communauté en leur demandant leur coopération pour fournir des récits et partager leur art de conteur. Ces activités permettront de renforcer les compétences des élèves dans l’usage de leur propre langue, puis d’acquérir d’autres compétences dans le domaine de l’expression orale.
La connaissance de contes et d’histoires par la communauté est un avantage important pour les activités d’écoute et de communication orale en dehors et dans la salle de classe. Il est primordial que vos élèves apprennent à respecter et à apprécier la sagesse et l’héritage de leur langue et de leur culture d’origine. En outre ils renforceront également leur confiance en eux-mêmes en améliorant d’une manière ludique leurs capacités d’expression et d’écoute dans leur propre langue.
Dans certaines communautés, les gens peuvent avoir oublié les richesses et les particularités de leurs histoires et légendes du fait de la dévalorisation de l’art de conter. Une façon d’accroître les ressources linguistiques de votre classe consiste à découvrir des versions plus anciennes et plus authentiques de ces contes. Vous pouvez y parvenir en interrogeant d’autres membres de la communauté.
M. Komla est instituteur dans une classe de CE2 à l’Ecole Primaire de Kouma au Togo. L’école est située près d’une plantation de cacao où les ouvriers parlent beaucoup de langues différentes. Dans sa classe de 70 élèves, 10 parlent Kabiyè, 6 parlent Ahlon, 3 parlent Nawdem et les autres parlent Ewe. Généralement M. Komla s’adresse à eux en Ewe pour l’enseignement.
M. Komla voulait que ses élèves recueillent des histoires auprès de leurs familles et ainsi accroissent leur facilité d’expression verbale en racontant des histoires dans leur langue maternelle. Il a commencé sa leçon en leur montrant l’image d’un vieil homme et de quelques membres de la famille assis autour du feu. Ensuite il a demandé à ses élèves par groupes de deux de discuter sur ce que ces gens étaient en train de faire. Chaque groupe a apporté sa propre réponse au reste de la classe. Ensuite, il leur a demandé s’ils s’asseyaient eux aussi autour du feu pour écouter des histoires, et plusieurs d’entre eux ont répondu négativement. Il leur a alors demandé de rentrer chez eux et de demander à l’un des membres les plus âgés de la communauté de leur raconter une histoire.
Au cours de la leçon suivante, il a mis les élèves par groupes ; deux groupes parlant Kabiyè, un groupe parlant Ahlon et un parlant Nawdem. Il a divisé ceux qui parlaient Ewe en dix groupes. Il a ensuite demandé que chaque élève raconte son histoire aux autres membres de leur groupe en utilisant leur langue maternelle commune.
M. Komla a visité chacun des groupes pour écouter comment chacun racontait son histoire. Il fut heureux de constater la qualité de leur expression et en particulier comment ils utilisaient leurs voix pour donner de l’intérêt à leurs histoires.
Vos élèves ont découvert que les anciens savent conter des histoires dans la Section 1. Il est temps maintenant pour eux de recueillir des histoires auprès d’eux.
Comment vos élèves ont-ils réagi à cette activité ?
Comment avez-vous pu accumuler ces histoires comme ressources ?
Inviter des membres de la communauté dans la classe permet de motiver les élèves et de leur faciliter l’acquisition d’une expertise de communication pour conter des histoires dans leur langue maternelle.
Vous pouvez également prier vos visiteurs d’offrir leurs connaissances en matière d’histoires et de s’assurer que celles que racontent les élèves sont aussi complètes et exactes que possible. Cela signifiera que ces histoires deviendront une ressource importante pour l’enseignement.
Si vous avez une classe à effectifs lourds, cette assistance communautaire est particulièrement utile. Le directeur de l’école et vos collègues peuvent vous aider à obtenir que des membres de la communauté s’impliquent dans votre classe sur une base régulière.
Quatre instituteurs des écoles primaires de Klikamé et de Doumasséssé à Lomé ont été engagés dans le même programme de Technologies de l'Information et de la Communication pour l'Education (TICE) à distance pour la mise à niveau des enseignants. Un des modules leur demandait d’étudier la disponibilité dans leur entourage de ressources qui pourraient être employées dans la salle de classe. Ils se sont ingéniés à rassembler quelques boîtes, des bouteilles, des plantes et autres ressources et à les utiliser au cours de leurs leçons de sciences, de mathématiques et de langues.
Mais le module leur a rappelé que les meilleures ressources pour l’enseignement étaient les personnes. Il leur a été suggéré d’organiser une Journée Porte Ouverte pour les élèves et les membres âgés de la communauté afin de partager leurs connaissances et leurs compétences.
La journée organisée par les quatre enseignants a eu un grand succès. Mme Bigou, la Présidente de l’Association des Parents d'Elèves, a raconté l’histoire de l’école. Quelques-uns des membres les plus âgés de la communauté ont exposé leur artisanat, comme le tissage de paniers, le séchage de poissons, la tresse de cheveux, le travail des perles, et des femmes connues pour leurs talents de cuisinières ont expliqué les recettes de plats traditionnels. Plusieurs grands-pères et grand-mères ont récité des contes traditionnels.
Puis ça a été le tour des élèves de démontrer ce qu’ils avaient appris à l’école. La journée s’est terminée par des chansons et des danses exécutées par divers groupes.
Grâce aux activités de cette journée, plusieurs membres de la communauté sont devenus des visiteurs réguliers de l’école. Ils ont transmis leurs compétences dans plusieurs techniques artisanales et ont raconté des histoires maintenant utilisées dans les classes.
Vous devrez programmer cette activité bien à l’avance et lui accorder un matin ou un après-midi entier.
Qu’est-ce que la participation communautaire a apporté de plus à l’enseignement dans la salle de classe ?
Etes-vous satisfait de la manière dont vous avez organisé votre activité ?
Qu’est-ce que vous modifieriez la prochaine fois ?
Il est important que chaque élève soit capable de communiquer effectivement et qu’il lui soit donné l’opportunité d’utiliser son imagination. Les récitations d’histoires en groupes devant un public peuvent donner aux élèves – même introvertis – l’opportunité de parler, de chanter, de faire du théâtre et de danser, etc., sans être soumis à un stress excessif. Chacun des élèves au sein d’un groupe de récitation peut avoir un rôle: il peut être un des personnages de l’histoire, un narrateur ou un participant dans le chœur.
Les élèves doués d’un talent particulier peuvent créer des « accessoires » et des « costumes » avec des morceaux de tissu ou de papier ou quelques brindilles d’arbre.
Dans les classes où tous les élèves ne parlent pas la même langue, le fait de travailler avec des camarades parlant comme eux pour préparer un spectacle dans cette même langue peut être très positif.
La séquence suivante vous fournit des procédés pour développer la confiance et les compétences des élèves dans l’usage de leur propre langue. Ces procédés peuvent également être utilisés pour améliorer les compétences dans l’usage d’une lingua franca ou d’une langue additionnelle.
Mme Rebecca Bolouvi enseigne dans une classe de CM2 de 80 élèves dans le canton d'Aklakou près de la ville d'Anèho. Elle a décidé d’organiser une journée de représentation d’histoires pour terminer la séquence de leçons sur les récits d’histoires. Elle a réparti ses élèves en groupes de cinq et les a encouragés non seulement à raconter des histoires mais aussi à les monter en spectacle afin que les acteurs aussi bien que les spectateurs les apprécient encore mieux. Elle a expliqué à ses élèves que s’ils désiraient jouer le spectacle dans une langue qui n’était pas connue de tous, ils devaient réfléchir à la manière d’aider le public à en comprendre la signification par des mouvements, des mimiques faciales, ou divers objets (« accessoires »).
Mme Bolouvi a donné à ses élèves le temps de programmer et de répéter les histoires de leur choix. Pendant leur préparation, elle a contrôlé leurs progrès et parfois réduit ou allongé le temps alloué. Elle a constaté que les élèves préféraient préparer et représenter leur œuvre à l’air libre.
Avec 80 élèves, il faudrait trop de temps si tous les groupes montraient leur représentation devant toute la classe. Le jour de la représentation, Mme Bolouvia demandé à ses élèves de former quatre cercles, avec quatre groupes dans chaque cercle. Dans chaque cercle, elle donne à chaque groupe un numéro de 1 à 4. Le groupe 1 fait sa représentation au centre du cercle pour les groupes 2, 3 et 4. Puis le groupe 2 se présente devant les groupes 1, 3 et 4 et ainsi de suite jusqu’à ce que tous les groupes aient eu leur tour.
Après les représentations en public, Mme Bolouvi a demandé à chaque groupe de discuter de ce qu’ils avaient appris. Elle a réfléchi au fait que quelques-uns de ses élèves (les plus calmes) ont ainsi démontré leur compréhension. Elle a également réfléchi à la manière dont elle pourrait utiliser cette information pour programmer la prochaine étape de son enseignement.
La Ressource clé : Travailler avec des classes à effectifs lourds ou à niveaux multiples donne des idées nouvelles pour enseigner dans des classes à effectifs lourds.
Demandez aux élèves de se mettre par eux-mêmes en groupes de six. Demandez-leur de :
Prévoyez le temps nécessaire aux répétitions et décidez de la date limite pour la représentation. Suivez ce que fait chaque groupe et assistez-les selon leurs besoins en leur proposant des idées ou en leur suggérant la meilleure manière de réaliser leurs projets.
Demandez au public de donner son avis sur chaque groupe (voir la Ressource 2 : Evaluer la réalisation des groupes de conteurs d’histoires).
Si possible, enregistrez les représentations. Sinon, prenez des notes pour référence ultérieure.
Les histoires pourraient être améliorées afin d’offrir des représentations publiques aux parents et aux dirigeants de la communauté dans votre zone pour ainsi récolter des fonds afin de subvenir aux besoins de la classe.
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Lieu et date d'expédition
Adresse du destinataire
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Monsieur ou Madame,
En classe de CM2, nous étudions les histoires et légendes locales ainsi que l’art de les conter. Nous avons été informés que vous avez des compétences dans ce domaine et nous voudrions vous inviter à vous joindre à nous pour nous aider à développer nos compétences de conteurs d’histoires et à bien les apprendre.
Nous aimerions vous rencontrer le …………………………………. Veuillez nous faire savoir si cela est possible. L'élève…………………………………, représentant de notre classe, vous attendra à la porte de l’école à 10 heures du matin.
Recevez, Monsieur ou Madame, avec nos remerciements anticipés, nos salutations respectueuses.
Classe de CM2 Ecole Primaire Publique d'Aklakou |
Destinée à l’usage des élèves
Eléments d’appréciation | Excellent | Bon | Moyen | Faible |
Histoire facile à suivre et distrayante | ||||
Emploi de plusieurs voix | ||||
Emploi d’effets sonores | ||||
Gestuelle et mouvements | ||||
Emploi de costumes, de décors et d’accessoires |
Question clé: Comment utiliser les jeux locaux afin de faciliter l'apprentissage des langues ?
Mots clés: réflexion ; jeux locaux ; traditionnel ; comptines ; chansons ; chants ; recherche
À la fin de cette section, vous aurez:
Certains professeurs qui ont enseigné pendant 20 ans ont en réalité une seule année d’expérience qu’ils ont répétée plusieurs fois. Cela est dû au fait qu’ils n’ont pas appris grand-chose et qu’ils ne se sont pas améliorés en tant qu’enseignant.
Les bons enseignants planifient ce qu'ils font et, une fois qu'ils l'ont fait, prennent note de ce qui s’est passé, se demandent s'ils ont atteint leurs objectifs et ce qui a besoin d’être amélioré. Ils réfléchissent pour savoir si les enfants ont appris, et si c’est le cas, ils déterminent ce qu’ils ont appris. Sur la base de cette réflexion, ils planifient leur prochaine activité. La Ressource 1 : Cycle action-réflexion montre ce processus sous la forme d'un diagramme.
Les enfants n’apprennent pas uniquement lorsqu'ils sont en classe ; ils apprennent également lorsqu'ils jouent. Ils apprennent les uns des autres, en regardant ce que les autres font. Ils apprennent en parlant, en chantant, en interagissant. Vous pouvez les faire jouer afin de rendre l'apprentissage plus efficace, et pour resserrer l'écart entre ce qui arrive en classe et dans la vie réelle.
Dans l’Activité 1 : Rechercher l’apprentissage naturel, vos élèves sont de véritables chercheurs et vont sur le terrain de jeu (ou au-delà) pour enregistrer ce qu’ils pensent que les enfants sont en train d'apprendre. Lorsqu'ils rentrent en classe, ils feront part de ce qu'ils ont trouvé. Vous pourrez écouter leurs rapports et observer ce que vous pensez qu'ils ont appris.
Maria, une enfant âgée de six ans, fréquente une école où l’on apprend le français bien que ce ne soit pas sa langue maternelle.
Chaque jour de la semaine, Maria observe les enfants qui jouent avec une corde à sauter. Elle ne participe pas, mais, debout, observe et écoute la comptine que les enfants chantent. Le premier jour de la deuxième semaine, Maria est toujours à quelques pas des enfants qui jouent à la corde, mais cette fois-ci elle prononce les syllabes ou les lettres des mots de la chanson.
‘Sau-teu-eu, Sau-teu-eu et di-i(s)
Un-hum, deu-eu-eu(x), troi-a-a(s),
Sau-teu-eu a-v-ec moi-a-a’
Elle répète ces mots constamment et prend un plaisir certain à les chanter à haute voix, doucement, et en mettant l'accent sur différentes parties d'un mot. Elle répète la comptine plusieurs fois et ensuite écoute les autres enfants. Elle sourit et répète de nouveau la comptine. Enfin elle trouve une corde et va chercher son ami Miguel. Elle lui chante la chanson, ligne après ligne, et la lui enseigne. Elle traduit les mots anglais afin qu'il puisse comprendre ce qu'elle chante. Très rapidement Miguel est capable de chanter la chanson avec Maria.
Avant de commencer cette activité, lisez la Ressource 2 : Recherchez des jeux locaux dans le programme d'étude. Cela explique le travail d'un chercheur et deux jeux que les enseignants ont développés suite aux résultats de son investigation. Il est également utile de consulter la Ressource clé : Travail de recherche et d'investigation en classe.
Qu'avez-vous appris de cette activité à propos de la manière dont les jeux peuvent faciliter l'apprentissage ?
Tous les types de jeux peuvent être utilisés pour l'apprentissage et vous devez faire appel à votre imagination pour les exploiter en classe (voir Activité 2 : Jeux et chansons des membres plus anciens de la communauté). Il est utile que vous travailliez en collaboration avec vos collègues et amis, et également avec vos élèves, à la création de nouvelles idées pouvant rendre l'apprentissage dans votre classe plus amusant et efficace.
Dans cette section, votre classe et vous allez étendre vos recherches en demandant aux anciens de la communauté quels étaient les jeux auxquels ils jouaient lorsqu'ils étaient jeunes.
Les programmes de l'éducation primaire se réalisent sur neuf ans au Nigéria et stimulent le multilinguisme, c’est-à-dire l’apprentissage basique dans la langue maternelle et d'autres langues (sans remplacer la langue maternelle). Les programmes ont pour objectif d'inclure dans l'éducation toutes les langues que les enfants parlent.
M. Agba a aidé ses élèves de 10ème de Ogoja à créer des cartes de lecture, une pour chacun des enfants de la classe. Ils ont dessiné une image d'eux-mêmes sur un côté d’une feuille de papier. Au dos, ils ont écrit des chansons, des jeux, des chants ou des comptines qu'ils ont appris chez eux.
Chaque jour, pendant un laps de temps, les enfants lisent leurs cartes (et les chantent). Parfois, un enfant qui lit bien et un autre qui a plus de difficultés lisent ensemble. Parfois, un lecteur d'une langue aide un autre enfant à lire sa langue et à prononcer les sons. Parfois, ils représentent les comptines et jouent les jeux. M. Agba a remarqué que sa classe était plus heureuse et que les enfants s'intégraient davantage depuis le début de cette activité.
La réflexion est une méditation sur ce qui vient de se passer et sur la manière de l'améliorer. Après avoir essayé de nouvelles activités, il est très important pour vous de réfléchir aux éléments qui ont été une réussite et à ceux qu'il est nécessaire d'améliorer. Faites de la méthode « planifier – agir – enregistrer – réfléchir » un processus quotidien (voir la Ressource 1).
Maintenant que vous disposez d'une vaste gamme de jeux de qualité, vous pouvez les utiliser comme base des activités d'apprentissage et comme moyen de réflexion et d'amélioration de votre enseignement. (Cela, bien entendu, peut être effectué également avec les histoires).
La Ressource 3 : Jeux à base de mots comprend des jeux à base de mots que vous pouvez essayer avec vos enfants.
Lorsqu'elle était enfant à Siou, Mlle Chantal Maduka chantait une chanson pour le saut à la corde. Elle a décidé de l'utiliser pour enseigner à sa classe de cours élémentaire 2ème année (CE2) quelques mots et des phrases au présent en français.
Les enfants ont d'abord chanté en Ewé et ensuite elle les a aidés à la chanter en français.
Elle a donné à chacun des enfants un morceau de papier avec un verbe (par exemple rire, manger, boire, tousser, sauter, courir, sautiller) écrit au dos. Elle s'est assurée que tous les enfants savaient ce que signifiait le mot et comment réaliser l'action qui y était associée.
Elle a demandé à chaque enfant, à tour de rôle, de mimer l'action, et la classe a chanté un nouveau couplet : « Akouvi, que fait-elle ? Akouvi, elle rit, » etc.
Après la leçon, elle a réfléchi sur :
Elle a été surprise par le temps que les enfants ont mis à apprendre le couplet en français, mais également par le fait qu'ils ont réellement aimé le faire. Elle a décidé de consacrer plus de temps à cette activité, mais de présenter moins de nouveaux mots à la fois.
La semaine suivante, elle a utilisé une version française d'une autre chanson pour le saut à la corde, avec des couplets composés de différents types de nourriture.
(voir la Ressource 4 : Chanson de saut à la corde pour une chanson Ewé de saut à la corde.)
Information préliminaire ou connaissance du sujet
Le diagramme montre les étapes suivantes dans le cycle action-réflexion:
Tout ce que vous faites en tant qu'enseignant peut faire partie d'un cycle action- réflexion.
(voir également la Ressource clé : Être chercheur dans sa classe).
Information préliminaire ou connaissance du sujet
Nonhlanhla Shange réalise une recherche dans le cadre de son Master qu'elle fait à l'unité pour l'école rurale Nelson Mandela de l'université Fort Hare en Afrique du Sud. Elle réalise des recherches dans quatre écoles rurales sur l'utilisation des jeux locaux dans les classes.
Les enfants et leurs enseignants réalisent des activités de recherche sur les jeux locaux.
Les enseignants écoutent attentivement et prennent des notes des jeux que rapportent les enfants en classe. Ils essayent de créer des leçons en fonction des jeux. Ils prennent des notes qui leur permettent de réfléchir quant à la réussite de leurs leçons et de les améliorer pour les activités à venir.
Voici une description des deux jeux joués dans le cadre des recherches.
1. Le jeu du cercle
Les préparations du jeu incluent le dessin sur le sol d'un diagramme comme celui-ci.
Comment se joue le jeu ?
Ce jeu se joue en petits groupes de cinq ou six enfants. Un des enfants saute à l'intérieur d'un des espaces, et tourne d'un côté à l'autre, alors que les autres enfants chantent une comptine ou une chanson courte, d'abord en langue locale puis en anglais.
Quelles activités d'apprentissage étaient basées sur ce jeu ?
Ce jeu a été développé pour montrer comment l'utilisation de la répétition, dans la langue propre des enfants et en anglais peut faciliter l'apprentissage. A travers l'utilisation d'une comptine ou d'une chanson courte, le jeu est également employé pour apprendre aux enfants à compter et pour qu'ils s'entraînent à compter.
2. Le jeu des cailloux
Les préparations de ce jeu consistent à dessiner un cercle sur le sol et d'y déposer quelques cailloux. (Ce cercle ne doit pas faire plus d’un mètre de diamètre).
Comment se joue le jeu ?
Les enfants sont organisés en groupes de cinq ou six. Chaque groupe a son propre cercle sur le sol contenant des cailloux.
Un des joueurs jette un caillou en l'air ; avant qu’il ne touche le sol, ils doivent essayer de prendre les autres cailloux se trouvant dans le cercle.
Quelles activités d'apprentissage étaient basées sur ce jeu ?
Ce jeu est utilisé pour l’apprentissage d’opérations de multiplication simples.
Adapte de: Shange, N., unité pour l'école rurale et le développement de la Fondation Nelson Mandela [recherche non publiée]
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Ces jeux peuvent être joués dans n'importe quelle langue et à n'importe quel âge pourvu que les enfants aient de connaissances suffisantes en matière de lecture et d’écriture.
Jeu 1 : Loto
Lisez aux enfants une histoire qu'ils aiment et demandez-leur de choisir les deux mots qu’ils préfèrent.
Demandez à chaque enfant leurs mots, et notez les mots clés sur le tableau là où tous peuvent les voir.
Divisez la classe en groupes de six et demandez à chaque groupe de choisir 12 mots. Chaque groupe peut choisir des mots différents parmi ceux de la liste sur le tableau.
Chaque enfant fait une grille de loto en dessinant un carré divisé en 9 petits carrés (voir ci-dessous).
Demandez à chaque enfant de choisir 9 mots parmi ceux de leur liste de 12 et de les copier dans la grille de loto, un mot par carré. Puisqu’ils ne peuvent choisir que 9 mots sur 12, les enfants auront des grilles différentes.
Dans chaque groupe, un enfant a la feuille principale contenant les 12 mots choisis par le groupe. Il prononce les mots au hasard. Lorsqu'un mot est énoncé chaque enfant ayant ce mot doit le rayer sur sa feuille de bingo. Le premier qui a rayé tous les mots gagne et doit crier « Loto ».
Laissez chaque groupe jouer de nouveau, chaque enfant énonçant les douze mots à tour de rôle.
Si vous voulez utiliser les grilles de loto plus d'une fois, demandez aux enfants de couvrir les mots avec des cailloux ou des pions au fur et à mesure qu’ils les entendent.
Est-ce que les enfants ont appris des nouveaux mots ?Comment le savez-vous ?
Exemple de liste de mots pour le loto:
Deux exemples de grilles de loto :
Jeu 2 : Soupe de mots
Faites une liste de neuf mots, par exemple des parties du corps, les chambres d'une maison ou des légumes. Placez cette liste sur le tableau (près des images qui illustrent les mots si vous le pouvez).
Donnez à chaque enfant une feuille de papier quadrillé. Dites aux enfants d’écrire les mots-clés sur la feuille, en écrivant une lettre par carré. Dites-leur que les mots peuvent aller de la gauche vers la droite ou de haut en bas. Dites aux élèves de remplir les carrés vides avec des lettres de l'alphabet. (Voir exemple ci-dessous).
Lorsque chaque élève a fait cela, ramassez les feuilles et mélangez-les. Distribuez-les maintenant au hasard et demandez aux élèves de faire un cercle autour de tous les mots clés qu'ils trouvent. Chaque enfant doit savoir qu'il doit y en avoir neuf. Le premier qui finit gagne.
Les enfants peuvent ensuite choisir leur propre sujet ou domaine et préparer « une soupe de mots » qu'ils donneront à un camarade à résoudre.
Exemple de Soupe de mots
Vous pouvez rendre ce jeu plus intéressant en donnant 10 mots et en demandant aux élèves : « Quel mot n'est PAS inclus dans la soupe ? » Vous pouvez utiliser ce jeu pour de nombreux mots et thèmes.
Veuillez trouver ci-dessous un modèle vide de « soupe de mots ». Vous pouvez ajouter plus de carrés ou en enlever afin de rendre le jeu plus difficile ou plus facile en fonction de l'âge et du niveau des enfants.
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Chanson Ewé pour sauter | Traduction en français |
Toto lilia to Nya aɖeke medʒɔ o Gake nya aɖe dʒɔ Daa gã meli o Eyi ɖe agble Koffi ɖe lã aɖe Le detsia me Eya ɖekae ɖui Eya ɖeka ɖui | Écoute, écoute bien Aucune chose à dire Mais une chose à dire Grande sœur absente Elle est dans le champ Koffi prit une viande Dans la sauce Il l’a mangé seul Il l’a mangé seul |
Question clé: Comment pouvez-vous utiliser la poésie et les récits pour inciter les élèves à écrire ?
Mots clés: louanges ; poèmes ; récits ; biographies ; écriture
À la fin de cette section, vous aurez:
A travers toute l’Afrique, nous possédons une littérature orale et écrite riche qui concerne des gens vivants ou disparus qui sont ou ont été importants pour leur famille, leur communauté et leur pays.
Leurs louanges sont célébrées dans des chansons, dans des poèmes et dans des biographies. L’utilisation de cette riche tradition culturelle dans votre enseignement contribue au matériel de lecture pour vos classes de langue et peut inciter vos élèves à écrire.
Si les élèves écoutent et lisent des poèmes ou des récits avec plaisir, ils seront plus enclins à montrer de l’intérêt pour développer leurs propres capacités de lecture et d’écriture dans leur propre langue et dans celle de la classe.
Afin de réussir dans l’écriture, les élèves ont besoin de divers « instruments ». Tout d’abord il leur faut un thème. Dans Activité 1 : Composer des poèmes de louange ou des histoires sur des noms, vous utiliserez des exemples de poèmes ou de récits chantant un nom ou des louanges pour donner des idées aux élèves. Puis vous les guiderez pour écrire leurs premiers brouillons de poèmes ou de récits chantant un nom ou des louanges. Il est important que les élèves comprennent que les écrivains « façonnent » leurs poèmes et leurs récits. Cela veut dire qu’il faut écrire plusieurs brouillons auxquels ils apportent des améliorations jusqu'à ce qu'ils soient satisfaits que le poème ou le récit est le meilleur possible.
Durant un atelier de 4 jours à Johannesburg en Afrique du Sud, quelques professeurs d’anglais ont lu des poèmes et des récits chantant des noms. A cette occasion, les écrivains ont décrit comment leur nom leur a été donné, ce qu’ils aimaient ou ce qui leur déplaisait dans leur nom et quels mots et images ils y associaient. Les enseignants ont vraiment apprécié ce qu’ils ont lu et ont demandé s’ils pourraient écrire leurs propres poèmes ou récits durant l’atelier.
Le deuxième jour, chaque enseignant a lu son premier brouillon à un partenaire. Ils ont échangé des commentaires sur ce qu’ils aimaient et sur ce qu’ils pensaient pouvoir être amélioré, par exemple en ajoutant un détail ou en choisissant une ponctuation ou un mot différent.
Le quatrième jour, après avoir travaillé sur leur brouillon la veille, chacun a lu à tout le groupe son poème ou son récit dans sa forme finale. Il y a eu des rires et quelques larmes, et beaucoup d’applaudissements.
Quand on leur a demandé de commenter leur expérience, ils ont dit ce qui suit :
Les enseignants ont décidé qu’ils liraient à leurs élèves leurs récits et poèmes ainsi que ceux des autres enseignants, et qu’ils les aideraient à en écrire sur leurs propres noms.
Utilisez la Ressource 1 : Préparation de leçons sur des poèmes chantant des noms ou des louanges pour préparer cette activité ainsi que la Ressource 2 : Poèmes et récits chantant des noms ou la Ressource 3 : Poèmes et histoires de louange pour vous en inspirer. Choisissez indifféremment poèmes ou des histoires chantant des noms, des poèmes ou histoires de louanges.
Est-ce que le fait d’écrire des poèmes ou des récits chantant des noms ou des louanges a inspiré vos élèves pour écrire ?
Etes-vous satisfait de la manière dont vous avez organisé la leçon ? Quelles modifications y apporteriez-vous la prochaine fois ?
Avec des enfants plus jeunes, vous pouvez écrire un poème de nom ensemble en échangeant des idées et en utilisant des mots familiers de la langue utilisée dans la classe.
Parmi les premières histoires que les enfants entendent, il est probable que figurent des histoires sur la vie de membres de la famille ou de la communauté. Les biographies de gens célèbres sont fréquemment reproduites dans les magazines et les journaux et même dans les magazines de bandes dessinées pour la jeunesse. Aussi, que ce soit pour les avoir entendus ou lus, beaucoup d’élèves ont l’habitude des récits biographiques. Ceci constitue un bon point de départ pour stimuler leur intérêt pour la lecture et l’écriture.
Dans la classe, les élèves ont besoin de l’aide de leur instituteur ou de leurs camarades de classe quand ils apprennent à parler, à lire et à écrire particulièrement si cela est dans une langue différente de la leur.
L'Étude de cas 2 : Utiliser les intérêts des élèves pour développer leurs capacités de lecture et d’écriture et l’Activité 2: Lire et écrire des biographies montrent comment vous pouvez donner à vos élèves des occasions de lire, de parler et de travailler ensemble en petits groupes et d’écrire leurs premiers brouillons racontant la vie de personnes qui les intéressent. Les élèves ont besoin d’exemples à suivre pour développer leurs capacités en rédaction. Les articles qu’ils lisent peuvent les aider à organiser leur écriture et à améliorer la structure de leurs phrases et leur vocabulaire.
Les jeunes élèves auront besoin que vous les aidiez en travaillant avec eux, en guidant leur travail en écriture et en enrichissant leur vocabulaire progressivement.
M. Célestin Babayaro a pris conscience que, dans la cour de récréation, certains garçons du cours élémentaire 2ème année – qui ne montraient pas d’intérêt pour l’écriture et la lecture durant les leçons de français – s’asseyaient souvent ensemble pour lire un journal de football. Interrogés, ils lui ont dit qu’ils aimaient lire le récit de la vie de leurs joueurs favoris.
Cela a donné une idée à Célestin. Il a demandé à toute la classe s’ils avaient jamais lu des journaux ou des magazines et, si c’était le cas, ce qu’ils aimaient lire.
Nombre d’entre eux ont répondu qu’ils essayaient de lire des histoires concernant les personnages qui les intéressaient, quand bien même ils ne pouvaient comprendre tous les mots. Célestin a organisé une collecte de journaux et de magazines pour la salle de classe. Puis il a demandé aux enfants quels étaient les personnages sur lesquels ils préféraient lire des articles. Les préférés se sont avérés être les vedettes du monde sportif (surtout football, mais aussi basket, athlétisme et boxe), des musiciens et des artistes de cinéma et de la télé, suivis des mannequins de mode, des hommes et femmes politiques, des dirigeants communautaires, des hommes et des femmes d’affaires qui ont connu du succès.
Célestin a réparti les élèves par groupes d’intérêts. Il y a eu plusieurs groupes pour les vedettes du sport et les musiciens! Il a donné des magazines et des journaux à chaque groupe et il leur a demandé de rechercher les images ou des articles concernant leur personnage favori. En groupe, les élèves se sont entraidés pour écrire une ou deux courtes phrases sur la vie de ce personnage. Ils ont utilisé leur propre vocabulaire ainsi que celui des articles. Ils ont écrit leur propre titre.
Célestin a été satisfait de constater que la plupart se sont impliqués dans la lecture et, quand bien même certains ont contribué au texte plus que d’autres, tous ont participé. Chaque groupe a pris plaisir à lire sa biographie aux autres groupes.
Utilisez la Ressource 4 : Préparation de leçons sur la lecture et l’écriture de biographie pour vous préparer pour cette activité.
Si vous avez une classe à effectif lourd vous pourriez réaliser cette activité avec la moitié ou avec de petits groupes à tour de rôle. Vous pourriez aussi grouper vos élèves par niveaux de capacité – en mélangeant les plus capables avec les moins capables afin qu’ils s’entraident. Avec des élèves plus jeunes, vous pourriez réaliser cette activité avec la classe entière en les aidant à écrire leurs idées et à mettre leurs mots et expressions en commun.
Lorsque nous écrivons quelque chose, il est important de nous exprimer clairement. Il faut établir un plan. Ensuite, on commence à écrire puis l’on s’arrête et on lit ce que l’on a écrit. On peut décider de changer l’ordre de certains mots, d’ajouter ou supprimer certaines informations ou de les tourner d’une manière différente. Finalement on vérifie l’orthographe, la ponctuation et la grammaire. Le résultat final peut être très différent du premier jet d’écriture. Nous avons « travaillé », « façonné » notre texte.
Dans la salle de classe, il convient de compléter (c’est-à-dire de « travailler ») un premier texte avant d’en commencer un autre. L’Etude de cas 3 : Travailler avec un collègue pour aider les élèves à écrire et l’Activité clé vous indique comment préparer les leçons au cours desquels les élèves devront travailler leur texte.
Mme Dorcas Etim et Mme Beauty Audu enseignent dans des classes de Cours Élémentaire 2ème année à Notsè. Quand elles corrigent le travail de français de leurs élèves, elles écrivent des commentaires détaillés sur les écrits de leurs élèves dans les cahiers, et pour cela elles restent quelquefois après les cours et travaillent ensemble pour annoter et commenter les textes de*leurs élèves.
Un après-midi, tout en prenant un jus de fruits, avant de commencer leurs annotations et commentaires, elles ont avoué être quelque peu frustrées. La plupart des élèves paraissaient ignorer les commentaires et les corrections qu’elles faisaient dans leurs cahiers. Elles trouvaient surprenante cette attitude car elles considéraient que les commentaires qu’elles écrivaient sur les premiers brouillons des textes des élèves aidaient ces derniers à améliorer la version finale des rédactions qu’elles soumettaient pour leur cours de développement professionnel. Mais Dorcas s’est rendu compte de quelque chose d’important! Ses élèves n’avaient pas l’opportunité de retravailler sur le même texte. Au lieu de cela, ils avaient un nouveau sujet pour chaque leçon d’écriture. Quand elle en a parlé à Beauty, son amie a acquiescé que c’était la même chose dans sa classe. C’était aussi ainsi que cela se passait lorsqu’elles étaient élèves!
Elles ont décidé d’adopter une nouvelle approche. Elles allaient utiliser plusieurs leçons pour travailler sur la rédaction et la révision d’un même texte. Elles allaient donner conseils et assistance à leurs élèves pour rédiger et réviser leurs textes. Au début, les élèves n’ont pas apprécié le fait d’avoir à réviser leurs textes, mais lorsqu’ils se sont aperçus de l’amélioration de leurs écrits, ils ont commencé à prendre plus conscience de leur travail et à en être fiers.
Avez-vous constaté une amélioration grâce à ce processus de rédaction et de révision ? Comment pouvez-vous en améliorer les modalités ? Avec des élèves plus jeunes, ou moins familiers avec la langue utilisée en classe, vous pourriez travailler avec eux à la rédaction et à la révision de textes simples en deux leçons – leur donnant ainsi du temps entre deux cours pour penser à ce qu’ils veulent réellement exprimer.
Information préliminaire ou connaissance du sujet
Décidez si vous préférez travailler avec vos élèves sur des poèmes ou récits qui chantent des noms ou des poèmes ou récits de louange.
Par exemple, si vous choisissez des poèmes de Tade ou Thabo, vous pourriez commencer avec:
« Qu’avez-vous remarqué sur la manière dont est écrit le poème ? »
(Réponse: Chaque vers ou ligne commence avec une lettre du nom de Tade ou Thabo).
Lorsque vous aurez complété cette préparation, vous serez prêt(e) à enseigner la leçon sur les poèmes et les récits chantant un nom et des louanges. Quand les élèves commenceront à écrire, passez dans les rangs pour aider tous ceux qui ont des difficultés à débuter leur poème ou récit. Certains peuvent avoir besoin de suggestions, d’autres, de vocabulaire.
Les Ressources 2 et 3 se réfèrent toutes à des poèmes ou des récits chantant des noms ou des louanges, mais le langage présente des degrés de difficulté différents
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Poème acrostiche rédigé à partir de son nom par un instituteur du Nigeria |
Pensées sur les lettres de mon nom par Tade
T – très dur et solide
A – ambitieux en toutes choses
D – déterminé
E – endurance, clé de la réussite
C’est mon nom!
Poème acrostiche rédigé à partir de son nom par un instituteur d’Afrique du Sud |
Pensées sur les lettres de mon nom par Thabo X
T comme têtu – je suis un homme d’acier
H comme heureux – c’est ce que je ressens !
A Ambitieux d’être le…
Bravo ! le meilleur
Objectif : je me connais, je suis unique – je suis moi!
Histoire de nom écrite par un instituteur d’Afrique du Sud |
Histoire de nom qui me fut contée par Mbhevula Ntuli
Il y a fort longtemps, au milieu de l’été, mon grand-père, qui s’appelait alors Mavuvu, s’enfuit à la rivière pour pratiquer des cérémonies rituelles. Mais il trouva là un gros buffle adulte qui y était venu se désaltérer. L’animal le chargea et ils s’affrontèrent. Mon grand-père tua la bête massive et courut immédiatement à la maison en avertir son père. Son père, Muraai, envoya un message à travers tout le village et les gens coururent jusqu’à la rivière. C’était vrai – il y avait là un buffle mort qui gisait!
Depuis ce jour Mavuvu fut respecté par tous ceux qui savaient ce qu’il avait fait. Hommes et femmes, jeunes et vieux, l’honoraient. Certains commencèrent à lui donner le surnom de ‘Mbhevula’. Ce nom qui se murmurait parvint jusqu’aux oreilles de son père Muraai qui décida de réunir la tribu pour une cérémonie de changement de nom. Officiellement, Mavuvu devint Mbhevula, ce qui veut dire ‘buffle’ en langue Ndebele.
Quand je suis né, au milieu du 20e siècle, je fus nommé comme mon grand-père. C’est un nom associé au courage et à la force de mon ancêtre et j’en suis fier.
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Un poème Yoruba chantant les louanges du python
Certains poèmes de louange font l’éloge d’animaux ou d’objets plutôt que de personnes. Voici un poème du peuple Yoruba. L’explication de certains termes est fournie après le poème.
Python | |
1 | Prince altier Géant parmi les serpents. On dit que le python n’a pas de maison. J’ai entendu cela il y a longtemps |
5 | Et j’en ai ri et ri et ri. Car qui possède la terre qui se trouve sous la citronnelle ? Qui possède la terre qui se trouve sous l’herbe à éléphant ? Qui possède le marais – père des rivières ? Qui possède la mare stagnante – mère des eaux ? |
10 | Parce qu’ils ne marchent jamais la main dans la main Les gens disent que les serpents marchent seuls. Mais imaginez Supposez que la vipère marche devant Que le mamba vert la suive |
15 | Et que le python rampe bruyamment derrière eux – [Ligne 15] Qui aura le courage De les affronter ? |
Notes
Adapte de New Successful English, Reading Book, Grade 6
Information préliminaire ou connaissance du sujet
Avant de commencer ces leçons vous devez avoir suffisamment de matériel de lecture sur une variété de personnages connus pour que chaque groupe d’élèves puisse travailler.
Vous êtes maintenant prêt à commencer la leçon!
Orienter les élèves pendant qu’ils rédigent les biographies
Pendant que les élèves sont en train de travailler par groupes, passez parmi eux pour vous assurer qu’ils comprennent leur tâche et qu’ils sont en mesure de trouver des articles utiles pour cela. Vous pourriez écrire une « liste type » sur le tableau pour les aider dans leur rédaction. Par exemple:
Encouragez les élèves à penser à l’ordre dans lequel il convient d’écrire les informations sur la personne et à utiliser certains de leurs propres mots. Il est important de ne pas simplement copier les articles.
La vie d’Emmanuel Adebayor (biographie)
Ce fichier provient de Wikimedia Commons
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Emmanuel_Adebayor.jpg
Emmanuel Adebayor naît le 26 février 1984 à Lomé (Togo) de parents nigérians d’origine Yoruba. Il a deux sœurs et trois frères. Mis à part les deux années passées à Accra au Ghana où il part à l’âge de 12 ans, il passe son enfance à Kodjoviakope, à Lomé. A 11 ans, il entre au Centre de Développement Sportif (CDS), une des trois écoles professionnelles de football du Togo. Il fait ses débuts de footballeur en junior au sein du club de son quartier, le Sporting Club de Lomé à Nyékonakpoé et à 14 ans, il joue au foot pour l’équipe togolaise des moins de 15 ans.
Très tôt, il part en formation en France au FC Metz où il passe deux saisons. De Francis De Taddeo, son entraîneur à Metz, il dit: « Il a vu mon potentiel et il m'a offert un contrat. Je n'avais que 15 ans et c'était difficile pour moi mais il m'a fait comprendre qu'un jour, je deviendrai un grand joueur. Il m'a aussi donné le meilleur conseil: garder les pieds sur terre et rester moi-même, ne pas prendre la grosse tête. »
Puis il joue pour l'AS Monaco pendant un peu plus de deux saisons avant de partir rejoindre l’équipe d’Arsenal en Angleterre en janvier 2006.
Adebayor ne tarde pas à s'imposer au sein de l'effectif des Gunners où du joueur talentueux mais nonchalant qu'il était à Monaco il se transforme en buteur efficace. Le 7 avril 2009, il inscrit un but exceptionnel face à Villarreal en Ligue des Champions. Alors que Villarreal mène 1 à 0, après une longue passe aérienne de Fabregas, Adebayor, dos au but, légèrement excentré sur la gauche à l'entrée de la surface de réparation, contrôle le ballon de la poitrine et enchaîne un retourné acrobatique qui finit au fond des filets (Score final 1-1). Au match retour, Arsenal marque 3 buts contre 0 pour Villarreal.
Le 10 février 2009, il est sacré joueur africain de l'année 2008. Il déclare : « Je dédie cette récompense à ma mère qui m'a toujours apporté son soutien. » [1]
En juillet 2009, Emmanuel Adebayor quitte Arsenal pour Manchester City où sa carrière est émaillée de prouesses : un but à la deuxième minute du match contre Blackburn Rovers en août 2009 et quatorze buts en vingt-six matchs pendant la saison 2009/2010. Mais il y a aussi les mauvais gestes qui lui valent trois matchs de suspension lors d’un match contre son ancien club, Arsenal, le 12 septembre 2009. La saison 2009-2010 est difficile à cause des blessures, des suspensions, et surtout de la fusillade dont lui et son équipe, l’équipe nationale du Togo, sont victimes lors de la Coupe d'Afrique des Nations 2010 en Angola.
Au début de la saison 2010-2011, le sélectionneur de Manchester City lui préfère l'Argentin Carlos Tévez en pointe de l'attaque. Mais Adebayor retrouve du temps de jeu en Ligue Europa et devient le premier joueur de Manchester City à mettre un triplé dans cette compétition, face au Lech Poznan.
Le 25 janvier 2011, Emmanuel Adebayor vit son rêve et rejoint le Real Madrid d’abord comme remplaçant avant d’être titularisé par Jose Mourinho lors de la 22eme journée de la liga.
Sur la scène internationale, Adebayor joue pour le Togo à la Coupe du monde 2006 ou il est le meilleur butteur de la zone africaine avec 11 buts. Il ne participe pas à la Coupe d'Afrique des Nations 2010, à cause de la fusillade dont il a été victime, avec le reste de son équipe, lors de son arrivée en Angola. Suite à cet événement, il annonce sa retraite internationale le 12 avril 2010.
Mais ceci ne marque pas la fin de sa carrière de footballeur.
En 2011, Emmanuel Adebayor apparaît au côté de neuf autres vedettes du football dans une bande dessinée de l’Organisation des Nations Unies pour sensibiliser les enfants aux objectifs du Millénaire pour le Développement.
Sources :
http://www.gardian.co.uk: The Guardian online : http://www.guardian.co.uk/ football/ 2007/ oct/ 28/ newsstory.arsenal1
[1] Source: http://fr.allafrica.com/ stories/ 200902110324.html
www.gunners.fr: Le site en français d’Arsenal : http://www.gunners.fr/ articles/ interview/ 1005-interview-d-emmanuel-adebayor.html
Jeune Afrique
Le Soleil (11 février 2009), en ligne : http://fr.allafrica.com/ stories/ 200902110324.html
Nations-unies : http://www.un.org/ apps/ newsFr/ storyF.asp ?NewsID=24284 et https://www.un.org/ wcm/ content/ site/ sport/ comicbook
Togo Football News (14 mai 2006), en ligne: http://togowebsite.blogspot.com/ 2006/ 05/ decouverte-emmanuel-adebayor-attaquant.html
Wiképidia : http://fr.wikipedia.org/ wiki/ Emmanuel_Adebayor
Destinée à l’usage des élèves
1.Est-ce que votre poème ou votre récit a un titre ? Si non, quel pourrait être un bon titre ? Si oui, est-ce que le titre intéressera les lecteurs ? Est-ce que le titre correspond bien au contenu du récit ?
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2.Est-ce qu’un lecteur pourra suivre vos idées ou la séquence des évènements dans votre poème ou votre récit ?
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3.Si vous avez rédigé une description, avez-vous donné suffisamment de détails ?
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4.Maintenant que vous avez relu votre poème ou votre récit, voulez-vous ajouter ou retirer quelque chose ?
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Question clé: Comment favoriser l’apprentissage d’une langue en concevant et fabriquant des livres ?
Mots clés: illustration; conception; livre; couverture
À la fin de cette section, vous aurez:
Obtenir que vos élèves conçoivent que les tâches que vous leur assignez ont un but réel est l’un des aspects important de l’enseignement. En aidant vos élèves à fabriquer des livres pour la bibliothèque de la classe, vous leur donnerez une raison de prendre soin de leur écriture et de leurs dessins.
Cela les encouragera aussi à valoriser leurs langues maternelles et la lingua franca de la salle de classes ou même d’autres langues. Les livres peuvent être écrits dans la langue maternelle des élèves, dans la lingua franca de la salle de classes ou en d’autres langues. Il est possible d’utiliser plus d’une seule langue dans un même livre. Les livres que fabriquent vos élèves avec votre assistance vous serviront en outre de matériel de lecture supplémentaire.
Les élèves qui utilisent à la maison une langue différente de celle pratiquée en classe doivent sentir que vous valorisez leur langue maternelle. Cela est important car le langage familial fait partie intégrale de la personne. Une manière de démontrer cet intérêt est d’encourager vos élèves à raconter des histoires et des devinettes, réciter des poèmes, chanter des chansons et expliquer des jeux dans leurs propres langues et ensuite de les écrire soit dans cette même langue, soit dans une autre langue.
Dans l’Activité 1 : Mettre par écrit la littérature orale et les jeux, vous allez aider vos élèves à explorer les similitudes et les différences entre les textes oraux et les textes écrits. Vous allez les encourager à réfléchir sur l’importance de la tradition orale, sur pourquoi les gens écrivent et quelles langues sont utilisées pour la parole et pour l’écrit.
M. Tchindou, un instituteur parlant Kabiyè, a récemment été muté dans une communauté du Sud du Togo qui utilise la langue Ewe mais où un certain nombre d’élèves parlent trois langues togolaises. Plusieurs parents et de jeunes adultes ont accepté de servir d’aides-enseignants. Ils connaissent l'Ewe et un peu le français et ils aident M. Tchindou à apprendre l' Ewe afin qu’il puisse mieux communiquer avec ses élèves.
Comme certains de ses élèves parlent trois langues togolaises, Tchindou engage ses aides-enseignants dans des activités de récits d’histoires afin d’accroître la confiance de ces élèves en expression orale et de leur démontrer que leurs langues maternelles sont valorisées.
Il voudrait que les élèves écrivent quelques-unes de ces histoires dans leur propre langue. Cependant certaines de ces langues n’ont pas de forme écrite, aussi a-t-il décidé qu’ils devraient les écrire en langue Ewe.
Un des aides discute avec les élèves sur la raison pour laquelle les gens écrivent des histoires. Ensuite, ils écrivent leur histoire favorite en Ewe, afin qu’ils puissent l’insérer dans un livre destiné à la bibliothèque de l’école. Pour cette activité d’écriture, M. Tchindou met les élèves en groupes, en s’assurant qu’au moins un des membres du groupe maîtrise suffisamment la langue Ewe de manière à soutenir les autres. Il demande également à ses aides de l’épauler pour contrôler le processus d’écriture.
D’abord, lisez la Ressource 1 : Comment les histoires sont transformées en livres, et réfléchissez aux réponses aux cinq questions à poser aux élèves.
Etes-vous satisfait de la discussion ?
Comment les élèves ont-ils réagi à cette activité ?
Certains types d’apprentissage comme celui d’un instrument de musique, d’un ordinateur ou de la conduite d'un véhicule, nécessitent un certain niveau de pratique. En tant qu’instituteur, vous devez donner à vos élèves des occasions de répéter et de pratiquer ce qu’ils ont initialement essayé afin qu’ils puissent améliorer les résultats de leur première tentative. Alors que l’Activité 2 : Rédiger les premiers brouillons et planifier les livres de cette section est semblable à l’Activité clé de la Section 4, la répétition est importante. Les élèves apprendront que l’écriture est un processus et que leurs récits, poèmes et instructions de jeux donneront d’autant plus de plaisir aux autres qu’elles auront été conçues et façonnées avec soin.
Écrire, illustrer et lire ces livres peut requérir plusieurs leçons, mais dans la mesure où ces activités offrent de nombreuses opportunités de travaux linguistiques, ce sera une bonne utilisation du temps passé. Pour les aider à évaluer leur travail, vous pouvez utiliser la Ressource 2 : Une liste de contrôle pour éditer des travaux en vue de la production d’un livre. L’Étude de Cas 2: Aider les débutants lecteurs et écrivains à faire un livre de contes suggère comment les maîtres peuvent élaborer des livres avec des élèves qui n’ont pas encore une grande capacité pour l’écriture.
La classe de CE2 de M. Ntsougan Yawo, à l'école primaire de Sokode au Togo, compte 60 élèves. Un de ses collègues enseigne une classe de CM2 de 48 élèves. Ces deux instituteurs invitent régulièrement les parents à l’école pour qu’ils viennent raconter des histoires en Tem à leurs élèves.
M. Ntsougan Yawo décide de demander à ses élèves de l’aider à faire un livre avec une histoire favorite qu’ils avaient contribuée à créer. Tout d’abord il fabrique un gros livre aux pages blanches (voir la Ressource 3 : Transformerles histoires des élèves en « Grand Livre »).
Il écrit l’histoire en utilisant des phrases et expressions courtes. Puis il décide où chaque phrase et expression devront aller dans le livre blanc. Il utilise un crayon noir gras pour écrire l’histoire avec des grandes lettres bien marquées, en laissant des espaces pour les illustrations.
En classe, il met le livre de manière à ce que tous les élèves le voient bien, et lit l’histoire avec eux. Il discute du genre d’images qui pourraient être placées sur chaque page. Il donne des morceaux de papier à chaque groupe de deux élèves et deux paires d’entre eux illustrent chacune des 15 pages.
Il demande aux élèves de trouver la page appropriée pour chaque image et il les aide à les coller dans le livre.
Avec des élèves plus jeunes, vous pouvez écrire l’histoire ensemble dans un grand livre. Ensuite les élèves feront les dessins sur chaque page.
La communication ne se réduit pas à des mots. Les journaux d’aujourd’hui utilisent bien plus de photographies que dans le passé et les livres de classe modernes comportent beaucoup plus d’illustrations que les anciens. Afin de faire vendre des produits, les publicitaires utilisent des images sur des pancartes, dans les magazines et à la télévision. Les écrans d’ordinateurs combinent les mots et les images de manière excitante. Les élèves doivent être capables de créer et de lire des textes qui combinent le verbal (mots) et le visuel (images). Comme instituteur, votre responsabilité vous oblige:
Cette partie se concentre sur l’élaboration d’une couverture pour les livres d’histoires, de poèmes, de chansons ou de jeux réalisés par les élèves.
M. Ekon encourage ses élèves du CM2 à poser des questions au cours de leurs classes de lecture concernant les mots et expressions qu’ils entendent ou lisent mais ne comprennent pas. Un matin un élève dit en classe qu’il avait entendu un personnage d’une pièce à la télévision dire à un autre « On ne juge pas un livre à sa couverture ».
M. Ekon demande alors à ses élèves de donner leurs idées sur ce que cette expression peut signifier et pourquoi elle a été utilisée dans cette pièce. Après quelques minutes de discussion, les élèves se rendent compte que la mise en forme d’une couverture de livre peut ou non donner une bonne idée de ce dont le livre traite. De la même manière, l’apparence d’une personne ou ce qu’elle dit peut ne pas refléter fidèlement ce que la personne est réellement.
M. Ekon décide de faire avancer la discussion et demande à la classe de réfléchir à la raison d’être des couvertures de livres puis de regarder la couverture d’un livre de contes qu’il avait apporté avec lui. Pouvaient-ils dire par la couverture ce que racontait ce livre ? Il leur demande ce qu’ils aiment et n’aiment pas à propos de cette couverture. Est-il possible de l’améliorer et comment ? Après une discussion très animée et après avoir lu l’histoire aux élèves, il leur demande de travailler en groupes de quatre pour concevoir une nouvelle couverture pour ce livre et leur donne des feuilles blanches pour y travailler. Une fois les couvertures terminées, un élève de chaque groupe explique à la classe le choix de leur couverture. M. Ekon expose les prototypes de couvertures sur les murs de la classe.
Une fois terminée la rédaction et les dessins de leurs livres de contes vos élèves sont maintenant prêts pour élaborer leurs couvertures de livre. Vous pourriez utiliser des posters, des boîtes de carton, ou recycler d’autres matériels, en particulier si les ressources sont limitées dans votre école. Voir la Ressource clé : Etre un enseignant inventif et créatif dans des conditions difficiles pour trouver des suggestions d’idées.
Que pensez-vous que vos élèves ont retiré de cette activité ?
Est-ce que les livres ont été lus par d’autres élèves une fois placés dans la bibliothèque ?
Avec les jeunes élèves, vous pourriez leur lire l’histoire ou des poèmes et leur demander de dessiner des images pour la couverture et l’intérieur du livre.
Information préliminaire ou connaissance du sujet
Faire un livre avec et pour votre classe, outre leur étude normale de la lecture et de l’écriture, donne aux élèves une compréhension de l’importance de la maîtrise de la lecture pour accéder à l’information et à des récits nouveaux. En même temps qu’elle aide vos élèves à devenir plus compétents en rédaction, cette expérience pourrait les encourager à aimer la lecture du fait qu’ils auront réalisé un livre pour la classe en utilisant leurs propres images et leurs propres mots.
Étape 1: Les livres commencent par une grande idée
L’auteur écrit une histoire. Il écrira probablement quelques brouillons de l’histoire qu’il essaiera d’améliorer un peu plus à chaque essai. Les auteurs font souvent des recherches avant d’écrire leur histoire pour être sûrs qu’ils dominent l’orthographe et les faits se rapportant au sujet du livre. Plusieurs semaines sont parfois nécessaires pour découvrir la meilleure manière de raconter une histoire. Une fois satisfait du résultat, l’auteur écrira à la main, ou à la machine, les mots pour créer un manuscrit qu’il enverra à un éditeur pour sa publication.
Étape 2: Les éditeurs sont des gens occupés et ils doivent lire BEAUCOUP !
Des manuscrits arrivent chaque jour envoyés par des auteurs du monde entier. Les éditeurs doivent sélectionner parmi tous ces manuscrits et décider quelles histoires pourraient être publiées. Ils sont ravis lorsqu’ils peuvent annoncer à un auteur qu’ils veulent publier son histoire. Et, bien entendu, l’auteur est très excité! L’éditeur décide aussi qui devra illustrer le manuscrit. C’est très étrange que parfois l’auteur et l’illustrateur d’un même livre ne se rencontrent jamais! Quelquefois l’éditeur les met en contact.
Étape 3: Le travail de l’artiste commence.
Avant qu’un artiste ne commence à travailler sur l’illustration d’un livre, il s’informe sur sa taille et puis planifie les pages. Il prépare une maquette du livre avec des croquis approximatifs pour les montrer à l’éditeur et au concepteur du livre. À ce stade, l’éditeur peut apporter quelques modifications au texte de l’histoire. Les éditeurs ont le talent d’aider les écrivains à corriger leurs œuvres pour y apporter plus de clarté.
Étape 4: Le concepteur du livre entre en jeu.
Le concepteur du livre révise brièvement la maquette du livre réalisée par l’artiste et il donne des conseils concernant la présentation d’ensemble. Il indique également le format de typographie pour le livre. Le style et la taille des lettres peuvent être de grande importance pour l’apparence finale du livre. Le concepteur peut également aider l’artiste pour décider de l’imbrication de la partie écrite avec les illustrations. Ensuite, l’histoire est transmise au réviseur qui vérifie l’orthographe, la grammaire et la ponctuation. Puis il est donné à l’auteur une dernière chance de pouvoir apporter des modifications de dernière heure à l’ensemble.
Étape 5: L’artiste s’implique à fond dans la création de la partie artistique finale!
Il utilise sa maquette du livre comme point de départ. Les pages doivent être de la mesure exacte afin qu’il puisse dessiner la partie artistique dans les emplacements précis. Il marque le blanc de fond c’est-à-dire la marge où les pages sont unies dans la reliure, et il marque la ligne de coupe où les pages seront taillées.
Ce n’est pas facile ! Il doit créer la maquette de la partie illustration telle qu’elle apparaîtra dans la forme finale du livre imprimé. Cela doit être parfait. Les lignes doivent être nettes, et il doit y avoir de l’espace pour la partie imprimée c’est-à-dire les mots de l’histoire et assez de d’espace blanc pour que la page ne soit pas trop surchargée.
Quand tout est fini, il doit remettre la maquette à son éditeur, à la maison d’édition
Une fois reçue, la maquette est vérifiée pour corriger les erreurs éventuelles, puis le directeur de production évalue le coût de production du livre. Il établit l’agenda de l’impression du livre et commande le papier.
Étape 6: Le livre entre en production!
Le concepteur montre comment les mots et la maquette seront disposés. Puis on passe aux essais de couleurs, et chacun vérifie que les couleurs imprimées correspondent bien aux couleurs des illustrations de l’artiste. C’est ce que tous font dans l’image ci-dessous.
Une fois que tout le monde est satisfait du résultat, les plaques d’impression finales sont fabriquées. Les plaques seront utilisées sur la presse pour imprimer les pages.
Étape 7: Finalement! Le moment est venu d’imprimer le livre!
Après des mois de préparation, l’impression ne prend qu’une journée.
Les fines plaques (pour imprimer le livre) sont placées sur de grands cylindres qui sont installés sur la presse d’imprimerie. Chaque cylindre imprime l’une des quatre couleurs du livre – d’abord le jaune, puis le bleu, ensuite le rouge et le noir. Les autres couleurs proviennent de la combinaison de ces quatre couleurs.
Des pinces et des courroies transporteuses spéciales aident à faire passer les feuilles de papier à travers la presse. C’est très bruyant, une imprimerie!
Étape 8: Hurrah! Le moment que tout le monde attendait est arrivé!
Le livre est imprimé et il a belle apparence!
Saviez-vous que toutes les pages d’un livre sont imprimées sur une seule GRANDE page de papier ? La moitié des pages est imprimée sur un côté et l’autre moitié sur l’autre côté. Une fois imprimées, les pages sont pliées, coupées et ensuite reliées pour former le livre.
Étape 9: Les nouveaux livres sont distribués!
Les livres reliés sont transportés au dépôt de l’imprimerie où ils sont entreposés jusqu’à ce qu’ils soient vendus à des bibliothèques ou à des librairies.
Comment les bibliothécaires et les libraires discernent-ils qu’un bon nouveau livre vient d’être publié ? Ce sont les employés de la maison d’édition qui vendent et font connaitre le livre. Parfois des affiches et des présentoirs spéciaux sont fabriqués. Les publicitaires envoient aux médias des copies d’articles publiés sur le livre. Souvent les auteurs sont interrogés par des journalistes pour les journaux ou à la télé.
Un grand nombre de personnes travaillent dur pour s’assurer qu’un jour…
Étape 10: …Vous lisez le livre!
Tous ces gens que nous avons rencontrés pensent à vous et au fait de savoir si vous aimerez ou non leur livre. L’auteur et l’artiste pensent à vous lorsqu’ils créent l’histoire et les illustrations. L’éditeur et le concepteur pensent aussi à vous lorsqu’ils assemblent le livre. Et VOUS êtes la raison pour laquelle les grosses rotatives bruyantes impriment le livre pour que vous puissiez le lire.
Bonne lecture!
Adapté de: Comment se fabrique un livre – Harper’s Children, Website
Parmi les autres sites Web sur ce sujet
http://www.pleuspasnuage.fr/pdf/pleuspasnuage_projet.pdf
Destinée à l’usage des élèves
Liste de contrôle pour éditer des histoires | Cochez |
Est-ce que l’histoire a un titre ? | |
Est-ce que ce titre provoquera l’intérêt des lecteurs pour cette histoire ? | |
Est-ce que les lecteurs pourront suivre facilement la séquence des évènements de l’histoire ? (Qu’arrive-t-il d’abord, et ensuite …) | |
Est-ce que les personnages et les lieux de l’histoire ont été soigneusement décrits afin que les lecteurs puissent se les imaginer ? | |
Est-ce que l’histoire aboutit à un apogée ? A-t-elle une conclusion ? |
Liste de contrôle pour éditer des poèmes et des chansons | Cochez |
Est-ce que le poème ou la chanson a un titre ? | |
Est-ce que ce titre provoquera l’intérêt des lecteurs pour ce poème ou cette chanson ? | |
Est-ce que ce poème ou cette chanson ont un rythme ou des rimes (ou les deux) que les lecteurs aimeront ? | |
Est-ce que les mots ont été soigneusement choisis pour décrire les personnages, les animaux, les objets, les actions ? ou les sentiments ? |
Liste de contrôle pour éditer des règles de jeux | Cochez |
Est-ce que le jeu a un nom ? | |
Est-ce que les instructions suivent une séquence logique ? (d’abord faites ceci, puis …) | |
Est-ce que les règles du jeu sont claires ? | |
Si des objets (tels que galets ou papier) sont nécessaires pour le jeu, est-ce que ceci est indiqué ? |
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Ce dont vous aurez besoin
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Comment réaliser un grand livre
Fabriquer un livre peut réellement motiver des enfants à lire et à écrire par eux-mêmes. Avec de jeunes élèves, il est conseillé de mieux se préparer avant, en limitant les tâches qui leur sont dévolues à des aspects spécifiques (voir ci-dessous). Les élèves plus âgés, selon leur expérience, seront plus à même d’entreprendre plus de tâches par eux-mêmes (comme dans l’Activité 2).
Tout d’abord, relisez toute l’histoire soigneusement et assurez vous qu’elle est complète et bien ponctuée.
Décidez de la quantité de texte que vous voulez insérer sur chaque double page. Si vous travaillez avec des Cours préparatoires au début de l’année scolaire, il vous est conseillé de vous assurer qu’il n’y a pas plus de deux ou trois phrases par double page. Dans certaines parties de l’histoire vous pouvez même n’écrire qu’une seule phrase. Si vous travaillez avec des élèves plus âgés vous pouvez en écrire plus.
Pensez aux types d’illustrations ou dessins dont vous avez besoin pour accompagner le texte. Cela vous aidera à décider de la longueur du livre et du nombre de pages qu'il comptera.
Prenez la feuille de carton fin, et pliez la en deux. Cela servira de couverture pour votre livre. Si un livre fait avec du papier journal a une couverture de carton il durera plus longtemps.
Ecrivez l’histoire entière sur une feuille A4 de papier quadrillé et insérez le texte appartenant à chaque double-page sur une nouvelle ligne. Cela sera vraiment très utile lorsque vous écrirez le texte sur les pages définitives.
Pliez chaque page de journal en deux. Glissez les feuilles ensemble et assurez vous qu’elles sont nettement alignées. Ne les reliez pas ensemble pour le moment.
Maintenant vous devez décider où insérer le texte. Allez-vous le mettre sur la page de gauche de chaque double-page ? ou sur la page de droite ? Ecrirez-vous en haut de la page ? Ou écrirez-vous vers le bas ? Est-ce que les doubles-pages seront différentes l’une de l’autre ? Peut-être déciderez vous d’écrire en travers de la double-page parfois ? Vous devrez prendre des décisions à ce propos.
Maintenant prenez les pages de journal pliées. Travaillez sur une grande table. Utilisez le crayon de cire gras de couleur noire et écrivez clairement le titre de l’histoire sur l’extérieur de la première feuille. Ecrivez-le tel qu’il apparaîtrait sur la première page d’un livre que vous achèteriez dans une boutique. Vous voulez que votre livre ait une apparence professionnelle.
En dessous, en petits caractères, écrivez les noms de tous les élèves qui ont créé cette histoire, ou le nom de votre classe. (S’il s’agit de toute la classe, il sera difficile de mettre 50 noms ou plus, dans ce cas il conviendra d’indiquer le nom de la classe!)
Ensuite, ouvrez la première feuille de journal. Ce sera votre première double-page. Ecrivez la ou les première(s) phrase(s) sur cette double-page en utilisant le crayon de cire gras de couleur noire. Vous devez laisser suffisamment d’espace pour les illustrations ou les dessins prévus.
Quand vous avez écrit le texte pour cette double-page, passez à la double-page suivante , et écrivez la ou les phrase(s) suivante(s) avec le crayon de cire gras de couleur noire. Continuez ainsi jusqu’à ce que vous ayez terminé d’écrire toute l’histoire.
Prenez la ‘couverture’ de votre livre. Vous devez décider où placer le titre. Il est recommandé de laisser de l’espace pour une illustration. Ecrirez-vous le titre en haut ou en bas ? Quand vous aurez pris la décision, écrivez le titre légèrement au crayon. Lorsque vous êtes satisfait du résultat, repassez sur les mots au crayon avec un crayon feutre.
Glissez nettement les pages de journal dans la ’couverture’.
Vous devrez maintenant coudre la couverture et les pages ensemble. Il y a plusieurs manières de procéder, mais la façon suivante fonctionne à merveille:
Faites une liste des illustrations dont vous avez besoin. Décidez si vous allez charger certains élèves de les faire, ou bien si vous allez impliquer la classe entière. Les enfants travaillent bien en groupe de deux lorsqu’il s’agit de créer des images. Planifiez comment organiser les dessins.
Choisissez les images. Lisez le texte en entier avec vos élèves. Tenez les pages ouvertes et lisez l’histoire à haute voix de manière à la rendre intéressante.
Dites à vos élèves que vous voulez qu’ils fassent les images eux-mêmes. Pendant que vous relisez une seconde fois arrêtez vous à chaque double page et discutez avec eux des images qu’il faudrait y insérer. En décidant avec la classe, attribuez chaque illustration requise à un élève en particulier ou à deux d’entre eux qui y travailleront ensemble.
Donnez-leur suffisamment de temps pour créer l’image soigneusement. Impliquez-les aussi dans le travail de collage des images dans le livre.
Même les lecteurs débutants peuvent mémoriser un récit et savent où chaque image doit être placée. Sous chaque image écrivez le(s) nom(s) des élèves qui ont créé l’image. Continuez ainsi jusqu’à ce que toutes les images aient été collées et labellisées.
Quand toutes les illustrations sont collées, lisez le livre avec vos élèves. Aucun doute, vous et vos élèves serez très fiers de vos efforts.
Adapté de Umthamo 2, University of Fort Hare Distance Education Project
Information préliminaire ou connaissance du sujet
Pourquoi le ciel est-il si éloigné Une histoire nigériane Racontée par Mary Joan Girson Photos de Carla Golende
Adapté de: Two Book Mark, Website