Question clé: Comment stimuler l'apprentissage de la lecture et de l'écriture et évaluer les résultats ?
Mots clés: littérature pour enfants ; chansons ; rythmes; impressions de l'environnement quotidien ; évaluation ; travail de groupe ; lecture partagée
À la fin de cette section, vous aurez :
Que doit savoir un enfant ayant un bon niveau de lecture et d'écriture ? En tant qu'enseignant vous devez pouvoir répondre à cette question si vous voulez orienter vos élèves. L'apprentissage réussi de la lecture et de l'écriture prend du temps. Il est par conséquent important d'employer des approches et des activités variées afin que les élèves restent intéressés. Il est également important de déterminer les progrès réalisés par les élèves et de vous demander si vous êtes en train de satisfaire leurs besoins. Cette section analyse ces questions tout en examinant la littérature pour enfants.
L'apprentissage de la lecture et de l'écriture est un travail difficile ! Si vous voulez que vos élèves soient impatients de suivre les classes de lecture et d’écriture, il est très important que vos cours et les activités qui soutiennent cet apprentissage soient aussi intéressants que possible.
Ressource 1 : Pour apprendre à écrire et lire correctement, il est nécessaire que vos élèves apprennent à faire le lien entre les sons et les lettres, les lettres et les mots, et les mots et les phrases. Les sons et les rythmes que les élèves connaissent déjà, et qu’ils peuvent répéter, les aident à faire ce lien. La lecture partagée, au cours de laquelle vous lisez à vos élèves un grand livre d'histoires avec des illustrations, est également un moyen de ce faire. Pendant que vous lisez, arrêtez-vous et montrez-leur chacune des illustrations en leur demandant d'imaginer ce qui suit. Une fois que vous avez terminé la lecture, utilisez le livre dans le cadre d'activités de reconnaissance de lettres et de mots. Vous demanderez individuellement aux élèves de désigner et lire des lettres et des mots spécifiques. Donnez aux enfants la possibilité de parler de l'histoire, des personnages, des différents événements, de ce qu'ils pensent de ce récit, etc.
Mlle Kondi Damba enseigne la lecture en français dans une classe de CP1 de Kabou au Togo. Après sept semaines de leçon d’expression orale, elle part d’une chanson connue des élèves pour les aider à entrer dans la lecture et stimuler chez eux le goût de lire (Voir Ressource 2 : Exemples de chansons). Pour ce faire, elle se sert d’images préalablement préparées illustrant des mots de la chanson qu’elle veut faire lire aux élèves.
Elle fait entonner la chanson par un élève et toute la classe chante. Elle accroche les images au tableau qu'elle demande aux élèves d'observer. A partir des questions de la maîtresse, les élèves identifient et nomment individuellement chacune de ces images.
Ensuite, Damba colle sous chaque image une étiquette-mot (désignant le nom de l’image) qu’elle lit. Elle invite après chaque élève à lire chacune des étiquettes. La maîtresse sait que les élèves ont besoin de beaucoup s’exercer avant d’être confiants lorsqu’ils lisent. Elle fait lire le maximum d’élèves en veillant à la bonne prononciation des mots.
Une fois les images et étiquettes ôtées du tableau, Damba les laisse pêle-mêle sur son bureau. Elle demande aux élèves les uns après les autres, de passer devant la classe choisir une image à laquelle ils associent l’étiquette-mot correspondante qu’ils lisent.
A la fin de la séance, Mlle Kondi Damba accroche les images et les étiquettes-mots sur les murs de la salle de classe pour permettre à ses élèves de vivre dans un bain d’écrits afin de les stimuler davantage à lire.
Préparez à l’avance les ressources qui vous permettront de mener à bien cette activité.
Demandez aux élèves
Mettez les élèves en groupes de cinq et distribuez les images et étiquettes-mots
Décollez les images et les étiquettes-mots et mettez-les pêle-mêle sur votre bureau. Demandez à plusieurs élèves de venir les uns après les autres et de:
Note le nom des élèves qui ont des difficultés de lecture.
À la fin de la leçon, collez les images (avec ou sans les étiquettes-mots qui les accompagnent) dans des endroits différents autour la classe et demandez aux élèves de chanter la chanson en montrant les images.
De nombreux enfants grandissent dans des maisons où une grande quantité de matériel imprimé et visuel est disponible: emballages alimentaires, paquets, boîtes de conserves, livres pour enfants et adultes, journaux, magazines et même des ordinateurs. D'autres enfants ne disposent pas chez eux de cette possibilité. Il est donc important qu'en tant qu'enseignant vous fournissiez à votre classe un environnement riche en matériel imprimé et visuel.
Vous pouvez par exemple rassembler du matériel gratuit chaque fois que cela est possible. Le matériel d'emballage des produits alimentaires (boîtes de conserves, paquets, boîtes en carton) dispose généralement de surfaces écrites/mots clés que même les plus petits élèves connaissent. Pour ceux qui ont un niveau de lecture plus avancé il est possible d'utiliser, au cours des activités scolaires, des journaux ou magazines que les membres de la communauté ont fini de lire.
Cette section porte sur les façons d'utiliser ce matériel imprimé pour favoriser l'apprentissage de la lecture.
Madame Akossiwa Kodjo enseigne le français à une classe de 60 élèves de l'école primaire de Tométikondji dans la préfecture de Yoto. Ils ne connaissent pas très bien le français mais reconnaissent les lettres et quelques mots de cette langue sur les emballages alimentaires.
Akossiwa a demandé aux élèves d'apporter des cartons, des paquets et des boîtes de conserves vides à l'école. Elle-même en a collecté pour les utiliser dans le cadre des activités d'enseignement de la lecture.
Le jeu favori de ces élèves est « détective de mots ». Akossiwa divise la classe en dix groupes de six élèves et donne à chacun un carton, un paquet ou une boîte de conserve. Elle demande aux enfants d'écrire des numéros allant de 1 à 5 et leur pose ensuite cinq questions (voir Ressource 3 : exemple de question posée relative à un produit alimentaire). Les élèves analysent les réponses individuelles et décident d'une réponse au niveau du groupe. Akossiwa traite les réponses avec l'ensemble de la classe. Le « gagnant » est le groupe qui a trouvé le plus de réponses correctes.
Parfois Akossiwa demande à chaque groupe de poser une question dans le cadre du jeu « détective de mots ».
Afin d'encourager l’esprit critique des élèves, elle pose parfois des questions sur le design de l'emballage et sur les messages de la publicité.
Lorsque Akossiwa remarque que certains élèves ne participent pas, elle demande à chacun d’eux d’écrire quatre mots issus de l'emballage alimentaire avant de retourner à leur place habituelle. Une fois qu'ils sont assis elle demande à chacun d’eux de lire la liste de mots qu'ils ont rédigée. Elle a remarqué que six enfants avaient besoin d'aide supplémentaire. Elle a travaillé avec eux en dehors des heures de classe pendant une heure. Elle a utilisé les mêmes objets alimentaires mais en leur donnant le temps de s'entraîner à l'identification des lettres et des mots.
Akossiwa s'est rendu compte que grâce à l'identification et à la lecture des lettres et des mots qui figurent sur les emballages, les élèves sont capables de lire ces mêmes lettres et mots ailleurs, comme par exemple dans les histoires. En copiant les lettres des emballages, les enfants apprennent à écrire des lettres et des mots avec plus de confiance et de précision.
Le cours suivant, demandez aux enfants de travailler en groupe et de créer l'information visuelle et imprimée de l'emballage d'un produit alimentaire réel ou imaginaire. Demandez à chaque groupe d'afficher et de présenter leurs dessins au reste de la classe. Qu'est-ce que les enfants ont appris en lisant les emballages alimentaires et en concevant et affichant leur propre dessin ? Comparez vos idées aux suggestions de la Ressource 3.
Lire et écrire sont des activités très intéressantes mais certains enfants développent une attitude négative par rapport à ces dernières. Il existe plusieurs raisons expliquant ce comportement: ils peuvent trouver la lecture et l'écriture très difficiles, s'ennuyer pendant l'enseignement de ces activités qui présente toujours la même démarche, ou ils peuvent considérer que ces cours necontribuent pas à leur développement. Un de vos défis en tant qu'enseignant consiste à stimuler l'intérêt des élèves par rapport à la lecture et à l'écriture et à maintenir leur intérêt.
L’étude de cas 3et l’activité clé proposent des activités qui peuvent vous aider à motiver les enfants et à les rendre plus confiants au niveau de la lecture et de l'écriture.
M. Télou Kpatcha enseigne le français à l'école primaire de Tado au Togo, dans la préfecture du Moyen Mono. Au Togo, l'on peut trouver de nombreux éléments imprimés autour des écoles qui sont rédigés principalement en français mais également très peu dans les langues locales.
Pour générer des revenus, de nombreuses personnes ont créé des affaires dans leur garage telles que des épiceries, des salons de coiffure, des carrosseries ou des centres d'appels. Toutes disposent d'enseignes faites devant leur maison et certaines ont des affiches publicitaires portant sur plusieurs produits. La plupart des écoles, des cliniques, des lieux de culte et des couloirs comptent également des enseignes et des tableaux d'affichage. En parcourant les routes, on trouve des panneaux indiquant la direction de nombreux endroits. M. Télou a organisé un tour de Tado pour donner l'opportunité aux enfants de lire et de prendre des notes/faire des dessins portant sur les différents types d'impressions visuelles et d'images. Il a également préparé une liste de questions pour orienter leurs observations.
M. Télou a 60 enfants dans sa classe, dont 10 viennent d'arriver du Ghana. Il a demandé à ses deux amis retraités multilingues de l’aider dans sa tâche. L'un d'entre eux parle l’Akan, la langue des enfants ghanéens. La classe a été divisée en trois groupes.
Les amis de M. Télou ont participé aux débats de la classe ainsi qu'aux activités de dessin et d'écriture qui ont suivi. A la fin de la semaine les trois hommes ont conclu que les enfants étaient plus conscients des différentes manières dont l’information pouvait être présentée en différentes langues, et plusieurs enfants paraissaient plus intéressés à la lecture et à l'écriture qu'auparavant.
Demandez à chaque groupe de montrer sa création à l'ensemble de la classe et d'expliquer le choix des mots, des images et de l'information. Affichez ces créations au sein de la classe afin que tous les élèves puissent les lire.
Information de base/connaissance du sujet destinée l'enseignant
La langue dans laquelle ils devront lire et écrire
Si les enfants doivent apprendre à lire et écrire dans une langue qui n'est pas leur langue maternelle, cela rend l'apprentissage beaucoup plus difficile. Dans ce cas, les enseignants doivent commencer par un travail de prononciation et d'acquisition de vocabulaire en cette langue, à travers l'utilisation d'images et d'actions. Les élèves peuvent utiliser cette langue pour écrire et lire uniquement lorsqu'ils en ont la compréhension orale suffisante.
Le code écrit
Les enfants doivent comprendre que les lettres figurant sur une page représentent des sons particuliers et qu’en les combinant on forme des mots et on communique. C'est pourquoi il est important que les enseignants prêtent une attention particulière à la « phonétique » (les lettres qui représentent des sons particuliers) lorsqu'ils apprennent à des débutants à lire et à écrire. Par exemple en français, l'enseignant pourrait utiliser l’image d'une vache et épeler séparément les lettres v-a-c-h-e puis prononcer le mot « vache ». Demandez d'abord aux enfants ce qu'ils voient dans l'image (une vache), désignez ensuite chaque lettre et prononcez-les individuellement ; prononcez enfin le mot entier. Vérifiez ensuite la compréhension des enfants en désignant les lettres séparément et en leur demandant d’en prononcer le son. Ensuite, demandez-leur de vous indiquer d'autres mots commençant par la lettre v. Donnez vous-même quelques exemples.
Les règles de l'écriture
Les enfants doivent comprendre comment les mots se combinent pour créer un sens à travers les phrases, les paragraphes, les textes plus longs (par exemple un livre d'histoire complet), et de quelle manière les textes sont écrits de façon différente pour exprimer différents sujets (par exemple une recette de cuisine n’est pas rédigée de la même manière qu'une histoire). Auparavant les élèves commençaient à comprendre de quelle manière l'écriture était organisée, mais aujourd’hui ils abordent et comprennent cette question plus loin dans le courant de leur étude. Les enfants doivent travailler avec des textes complets afin de comprendre comment les mots se connectent les uns aux autres et de quelle manière se développe un sujet. C'est pourquoi la phonétique seule n’est pas suffisante.
Comment comprendre les dessins, les photographies et les diagrammes et de quelle manière faire le lien entre ces objets visuels et les mots.
Il est nécessaire d'apprendre aux élèves à distinguer les détails d'un dessin, d'une photographie et d'un diagramme. Vous pouvez les aider en posant des questions telles que « Que fait le vieil homme ? » « Qu'est-ce qu'il y a sur le dos de l'hippopotame ? »
A propos du monde et de la façon dont il fonctionne
Plus les enseignants apprennent aux enfants la manière dont fonctionne le monde, plus ces derniers auront de facilités à lire ce qui est nouveau pour eux ou leur est peu connu car ils peuvent faire des liens logiques entre les sujets acquis et cette nouvelle information.
Surtout, ce qui est important, c’est que les enfants prennent plaisir à la lecture et à l'écriture même s'ils trouvent ces activités difficiles.
Ressource que les enseignants doivent et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Exemples de chansons en français
1
Dans le jardin de mon père
Les lilas ont fleuri
Tous les oiseaux du monde
Y viennent faire leur nid
Oh! près de ma case
Il fait bon, fait bon, fait bon
Oh! près de ma case
Il faut bien dormir
2
Frère Jacques (bis)
Dormez-vous ? (bis)
La cloche vient de sonner (bis)
Di ! Ding ! Dong ! (bis)
3
J'ai surpris dans mon jardin (bis)
Les oiseaux qui volent, volent
Les oiseaux font cui ! cui ! cui !
Et qui volent, volent, volent
J'ai surpris dans mon jardin les canards qui nagent, nagent
Les canards font coin ! coin ! coin !
Et qui nagent, nagent, nagent.
4
Tapez, tapez petites mains.
Tournez, tournez jolis moulins.
Nagez, nagez petits poissons.
Volez, volez, volez jolis papillons.
5
Papillon vole ! vole ! vole !
Papillon vole ! vole bien.
Si tu ne sais pas voler,
Les enfants vont t'attraper.
Papillon vole ! vole ! vole !
Papillon vole ! vole bien!
Exemples de chansons en langues togolaises
1
Un gros lapin qui saute, qui saute
Bingo est mon nom
B-i-n-g-o Bingo
Bingo et Bingo est son nom.
Berceuse en ewe | Traduction en français |
Tùútùú gbϽvi Tùútùú gbϽvi Tàátàá mule ahome o Nàánàá mule ahome o Ao dzedzevinye BϽnu, bϽnu, kpoo! Ao dzedzevinye BϽnu, bϽnu, kpoo! | Petit agneau Petit agneau Grand-père n'est pas à la maison Grand’mère n'est pas à la maison Oh! mon enfant chéri Ne pleure pas, reste tranquille Oh! mon enfant chéri Ne pleure pas, reste tranquille |
Chanson en Kabiyè | Traduction en français |
Mi ne liu ɖajaanaa Mi nɛ liu ɖo-ɖoonaa Mi ne liu ɖajaanaa ɖo-ɖoonaa | Bonjour messieurs Bonjour mesdames Bonjour messieurs, mesdames |
Exemple de Comptines togolaises en langue nationales
Comptine en ewe | Traduction en français |
Kokoroko le kokoti gϽme Le koklo kom Be yeaɖu koklo kokoko | Kokoroko est sous un cacaoyer Dépeçant un poulet Qu'il veut manger forcément |
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Question pour encourager leur esprit critique
Note 1 : Certaines étiquettes de produits contiennent des mots écrits en d'autres langues. Si c'est le cas pour certains des objets que vous êtes en train d'utiliser, vous pouvez demander aux enfants quelles sont les langues utilisées et pourquoi pensent-ils qu'elles ont été employées.
Note 2: Ces exemples de questions sont plutôt généraux. Vous pourriez poser beaucoup d'autres questions. Par exemple, s'il y a des photos de personnes sur le produit, sont-elles des photos d'hommes, de femmes, de jeunes ou de personnes âgées ? Pourquoi ces personnes spécifiques figurent-elles sur le paquet/boîte de conserve/carton ?
Ce que les élèves peuvent apprendre en exploitant les emballages alimentaires
Vous pouvez créer des cartes de lecture avec des lettres/mots que certains des enfants ont des difficultés à lire. Placez une photo sur chaque carte qui facilite la lecture. Utilisez-les dans le cadre de travaux pratiques en groupe ou individuels.
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Etape 1 : Si votre classe est très nombreuse, vous pouvez demander à des adultes de votre communauté de vous aider au cours de la promenade en groupe. Si vous décidez de faire cela, rencontrez ces adultes avant la promenade pour leur expliquer ce que vous attendez d’eux. Ils devront connaître les questions que vous poserez aux enfants, et quels exemples de messages imprimés vous voulez que les enfants remarquent. Ils pourront également le cas échéant vous conseiller.
Etape 2 : Planifiez l'activité en parcourant la zone autour de l'école. Pour certains d'entre vous cela peut être un village, pour d'autres une ville importante. (Note: Si votre école se trouve dans un lieu très isolé, vous pouvez collaborer avec d'autres membres de la communauté pour organiser le transport des enfants vers un lieu où ils pourront voir de nombreux messages imprimés). Prenez note de tous les exemples de messages imprimés sur lesquels vous pouvez attirer l'attention des enfants et organisez un parcours en fonction de leur emplacement. Le type de messages imprimés et d'images visuelles variera fortement en fonction du quartier. Ils pourront inclure des noms (par exemple école, clinique, mosquée, église, salle des fêtes, magasins, rivières, rue) ; des enseignes (par exemple ARRÊT) ; des publicités sur les panneaux d'affichage ou sur les murs de magasins ; des avis communautaires (annonce d'élection ou de réunion ou d’un événement social ou sportif).
Etape 3 : Préparez une liste de questions auxquelles les élèves devront répondre. Elle pourrait inclure les exemples suivants:
Quels autres noms, enseignes, publicités, annonces, avis voudriez-vous dans cette communauté ? Pourquoi ?
Question clé: Comment stimuler les enfants à lire des histoires et des livres ?
Mots clés: Lecture partagée ; réponses créatives ; lecture silencieuse ; commencements et fins ; stimuler l'intérêt
À la fin de cette section, vous aurez :
Les élèves ont plus de chance d'apprendre à lire s'ils le font le plus souvent possible et s'ils prennent plaisir à le faire. Si vous demandez à vos amis ce qu'ils aiment lire, leurs réponses varieront des journaux de sport aux recettes, des romans à l'eau de rose aux romans policiers ou aux biographies, ou peut-être n’aiment-ils pas lire!
Comme vos amis, l’intérêt des enfants par rapport à la lecture varie. Ils réagiront à ce qu'ils lisent de différentes façons. Votre objectif est de motiver tous les élèves de votre classe afin qu'ils lisent et prennent plaisir à le faire.
Cette section porte sur comment aider les enfants à aimer les histoires et la lecture.
Le genre d'histoires et d'activités de lecture que les enfants aiment varie en général en fonction de leur âge et de leur connaissance de la langue dans laquelle a été écrite l'histoire. Les enfants plus petits ou qui viennent de commencer à apprendre à lire préfèrent en général qu’on leur répète plusieurs fois l'histoire particulièrement s'ils ont la possibilité de participer à la lecture. En leur lisant l'histoire plusieurs fois et en les encourageant à lire des passages de cette dernière, vous les aidez à mieux connaître les nouveaux mots et à devenir plus confiants en tant que lecteurs.
L'objectif principal de l'activité 1 est la préparation et l’enseignement d'une leçon de lecture partagée.Il s'agit d'améliorer la confiance et les capacités du lecteur et de faire en sorte que les élèves « s'accrochent » aux livres.
Lorsque Yendoubé Lare a analysé son enfance passée à Bambouaka, au Togo, elle s'est rappelée le bonheur qu'elle éprouvait lorsque sa grand-mère lui racontait des histoires.
Deux choses sont ressorties de sa mémoire: tout d'abord combien elle aimait écouter la même histoire plusieurs fois, et deuxièmement combien la lecture de ces histoires l’unissait à ses frères et ses sœurs. Parfois sa grand’ mère lui demandait : « Que penses-tu qu’il va arriver après ? » Parfois elle demandait aux enfants de jouer le texte.
Yendoubé a décidé de s’inspirer des méthodes de sa grand’ mère pour les leçons de ses élèves de CM2. Elle a également décidé d'essayer des activités dans le cadre desquelles les enfants partageraient la lecture entre eux et avec elle. Lorsqu’elle a fait part de sa décision à Koffi son collègue, ce dernier lui a proposé de collaborer avec elle pour la recherche de livres d'histoires adéquats, de se lire l'un à l'autre les histoires à haute voix et d’analyser des façons de faire participer les enfants à la lecture. La mise en commun de cette préparation les a aidés à se sentir plus confiants en classe (voir Ressource 1 : préparation de la lecture partagée).
La Ressource clé : Utiliser les récits dans la classe donne davantage d’idées.
Lisez la Ressource 1 : Préparation de la lecture partagée et suivez les étapes suivantes :
Comment pensez-vous avoir réalisé la lecture de l’histoire ?
Les enfants ont-ils apprécié l’histoire ? Comment le savez-vous ?
Comment pouvez-vous améliorer vos qualités de narrateur d'histoires ?
Le psychologue pour enfants Bruno Bettelheim (1976) croit que si les histoires contiennent de la « magie » les enfants sont beaucoup plus intéressés et veulent les lire. Il indique que si un enfant croit que lire ouvrira un monde merveilleux d'expériences extraordinaires, il fera davantage d'efforts pour apprendre à lire et continuera à le faire.
En partageant des histoires intéressantes avec les enfants, l'enseignant fait de la lecture une expérience magique. Un autre moyen consiste à stimuler leur curiosité et imagination en les encourageant à créer des fins alternatives (et parfois des commencements) aux histoires, et de partager ces dernières avec le reste de la classe. Le cas d'études 2 et l'activité 2 montrent de quelle manière il est possible d'aider les enfants à devenir des rédacteurs d'histoires.
Mme Angèle GABA enseigne le français au CM2 de l'école de Sogbossito. Un jour, elle demande à ses élèves de penser à des histoires qu'ils ont lues avec elle et de lui dire la fin de l'histoire qu'ils ont préférée ou de celle qui les ont trouvées décevante. D'après ses recherches, ils avaient différentes histoires préférées. Cependant, il y avait une histoire que tous les enfants n'aimaient pas car trois de ses personnages disparaissaient et le récit ne précisait pas ce qu'il advenait d’eux. Angèle a demandé aux élèves d'imaginer ce qui avait pu leur arriver et de rédiger leurs idées sur le tableau. Ensuite elle leur a demandé de choisir un des trois personnages et d'imaginer et rédiger ce que pourrait être la fin de l'histoire pour ce dernier.
Elle a encouragé les enfants à utiliser leur propre imagination ainsi que les idées sur le tableau et d'inclure les dessins avec leur écriture. Elle a ensuite relu l'histoire aux enfants pour leur rappeler le cadre, les personnages et les principaux événements.
Bien qu’Angèle ait demandé aux enfants de rédiger ce texte individuellement, elle les a également encouragés à s’aider les uns les autres au niveau des idées, du vocabulaire et de l'orthographe. Elle a circulé dans la salle de classe pendant que les enfants écrivaient et dessinaient pour aider ceux qui en avaient besoin. Elle a été agréablement surprise de voir que la plupart des élèves aimaient l'idée de devenir auteur et d'écrire pour une vraie audience (leurs compagnons de classe). Elle s'est rendu compte que les enfants s'intéressaient énormément à leur travail car leurs compagnons de classe allaient le lire.
Lors de la leçon suivante, lorsqu'ils ont lu les histoires des uns et des autres, elle a remarqué que la plupart des « lecteurs peu motivés » avaient envie de lire ce que leurs camarades de classe avaient écrit et de voir ce qu'ils avaient dessiné.
Copiez sur le tableau une courte histoire de la Ressource 3 : Une histoire. Ne prenez pas en compte le titre et les deux dernières phrases.
Cette activité a-t-elle bien marché ?
Comment les enfants répondent aux histoires des uns et des autres ?
Les enseignants doivent être des modèles que les élèves peuvent imiter. Vos élèves vont être plus intéressés à la lecture s’ils vous voient lire. Essayez de trouver quelques heures par semaine (ou au moins trois fois par semaine si c'est la seule possibilité dont vous disposez) afin que vos élèves et vous puissiez lire silencieusement en classe. Vous pouvez adapter cela en fonction de l'âge et du niveau de développement des élèves. Par exemple, les enfants plus jeunes pourront lire un livre d'images avec un camarade ou écouter quelqu'un lire au sein de petits groupes.
La lecture silencieuse soutenue (LSS) ou intensive permet aux enfants d'apprendre à lire de manière indépendante à leur propre rythme (plus ou moins vite que les camarades de classe). Il s'agit de se centrer sur l'ensemble de l'histoire (ou sur l'ensemble du chapitre si l'histoire est très longue) et sur la réponse personnelle des enfants à ce qu'ils lisent. La LSS peut être réalisée avec un livre de classe, avec des livres que les élèves ont choisis et appartenant à une autre classe ou à la bibliothèque de l'école, ou avec des journaux et magazines (si les enfants s’y intéressent) – Voir ressource 4 : Lecture silencieuse soutenue.
Le cas d’étude 3 et l’activité clé suggèrent des façons d’évaluer les résultats des enfants au niveau de la lecture (voir également Ressource clé : Évaluer l’apprentissage).
L'association nigériane de la lecture (Reading Association of Nigeria (RAN) a organisé un atelier à Abuja pour présenter aux enseignants la méthode de lecture silencieuse soutenue (LSS). Au cours de cet événement il a été indiqué qu'un des principaux objectifs de cette méthode est de créer une « culture de la lecture » parmi les enfants. Les enseignants ont participé à des sessions de lecture silencieuse soutenue et analysé leur expérience. Ils ont choisi un livre ou un magazine et ont lu en silence pendant 20 minutes. Après cela, ils ont analysé pendant 10 minutes avec trois camarades de lecture ce qu'ils avaient lu et de quelle manière ils avaient abordé le texte. Lorsqu'ils ont rendu leurs livres et magazines, ils ont apposé leur nom sur le registre et, près de leur nom, ils ont écrit un bref commentaire sur le texte.
Les enseignants ont conclu que la LSS est utile pour développer la concentration et l'autodiscipline, pour apprendre de nouveaux mots et locutions ainsi que de nouvelles idées, et pour fournir des sujets à traiter avec les autres enfants. Ils ont considéré que les enfants s’intéresseraient à cette activité et éprouveraient un sentiment de fierté en terminant la lecture du livre. Certains enseignants ont décidé d'utiliser cette méthode avec un groupe à la fois car ils ne disposaient que de quelques livres dans leur classe.
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Choisissez une histoire avec des personnages et des événements qui peuvent intéresser les enfants.
Pensez aux connaissances générales dont les enfants auront besoin afin de comprendre et apprécier l'histoire. Réfléchissez à la façon de fournir cette information avant la lecture de l'histoire. Par exemple, les jeunes enfants de certaines parties d'Afrique connaissent les hippopotames, mais dans d'autres zones de ce continent ils peuvent ne pas les connaître. Par conséquent avant de débuter l'histoire Hippopotame chaud (Hot Hippo) vous devrez vous informer sur ce que savent les enfants en leur posant des questions comme celles-ci :
Question pour déterminer les connaissances générales des élèves
Questions prédictives
Adapté de : Dixie Elementary Magnet School, Website
Note: Ces questions portent sur l'histoire hippopotame chaud, mais des questions similaires peuvent être posées à propos des animaux, des personnes, des endroits ou des activités se rapportant à n'importe quelle histoire.
Pour vous préparer, lisez l’histoire choisie à haute voix tout(e) seul(e) avant de le faire devant vos élèves. Pensez à la manière dont vous allez interpréter les voix des personnages ainsi qu'aux actions que vous allez faire afin de rendre l'histoire aussi animée que possible. S'il y a des dessins dans l’histoire, pensez à la manière de les utiliser lorsque vous allez la lire à votre classe.
Déterminez les parties de l'histoire au cours desquelles les enfants peuvent participer une fois qu'ils connaissent ce récit. Par exemple, dans une des histoires, Eddie l’éléphant essaie de copier les actions des autres animaux ou personnes, et chaque fois qu'il n'y parvient pas il crie ‘Wah ! Wah! Wah! Boo! Hoo! Hoo! J'aimerais savoir ce que je peux faire !’ Vous pouvez écrire les paroles/mots d’un chœur de ce type sur le tableau que les enfants devront suivre.
Identifiez des moments de l'histoire au cours desquels vous pourrez demander aux enfants des questions prédictives, telles que: ‘A votre avis, qu’est-ce qu’Eddie va faire par la suite ?’ ou ‘ Comment l'hippopotame chaud peut-il résoudre son problème ?’
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Voici quelques questions que vous pouvez poser avant de lire une histoire aux enfants et des exemples de questions à poser une fois la lecture du récit achevée. Il existe également des questions à poser après que les enfants ont lu le livre une ou plusieurs fois.
PREMIERE SEANCE DE LECTURE Avant la lecture
Durant la lecture Posez des questions sur le développement de l'histoire et sur comment les mots et les images contribuent à ce dernier. Après la lecture
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DEUXIEME ET TROISIEME SEANCES DE LECTURE (Note :Cela devrait se réaliser quelques semaines après la première/deuxième séance de lecture). Avant la lecture
Durant la lecture Posez des questions sur le développement de l'histoire et sur comment les mots et les images contribuent à ce dernier. Après la lecture
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Adapté de : Swain, C. The Primary English Magazine
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Avant la dernière partie de la leçon, écrivez cette histoire au tableau mais n'écrivez pas le titre et les deux dernières phrases (‘ Il a tiré, vers le bas à droite. Quel but !’)
[Sur la route de la gloire d’Emmanuel Shéyi ADEBAYOR (âgé de 12 ans)]
Il a couru et couru. Ses jambes lui donnaient l’impression d’être un mélange d'acide. Il écoutait ses poursuivants s’approcher de lui. Il sentait qu’il ne pouvait pas continuer beaucoup plus longtemps, mais il savait qu’il devait le faire. Les pas se rapprochaient de lui. « Plus vite ! Plus vite !» criait-il. « Je n'y arrive pas ! Je n'y arrive pas ! » répondait-il. Quelque part au sein de lui-même il a soudain trouvé une nouvelle source d’énergie. Il savait maintenant qu'il pouvait le faire.
Soudain un homme venu de nulle part s'est approché de lui. « C’est maintenant ou jamais » a-t-il pensé.
[Il a tiré en bas à droite. Quel but !]
Notes
Questions à poser aux enfants durant la préparation de la rédaction d'un commencement alternatif ou d’une fin alternative d'histoire.
Information de base/connaissance du sujet destinée à l'enseignant
L'organisation d'activités de lecture silencieuse soutenue (LSS) dans votre classe est très importante pour encourager les enfants à vouloir lire et à développer leurs capacités de lecture.Pour que la LSS soit un succès, il est nécessaire de réaliser un planning préliminaire.Vous devrez rassembler des ressources de lecture pour votre classe ou votre groupe. Il s'agit par exemple d'articles de journaux de magazines, de livres, etc. Il faudra que vous soyez ingénieux au moment de rassembler et stocker ce matériel pour qu'il ne se perde pas ou ne s'abîme pas.
Si vous disposez de suffisamment de ressources pour votre classe, vous pouvez réaliser des activités de LSS une fois par semaine au début ou à la fin de la journée.Si vous n'avez qu'une quantité limitée de ressources, vous pouvez organiser cette activité chaque jour avec un groupe différent et travailler également avec votre classe pour réaliser davantage de livres à lire.
Questions à poser
Il s'agit d'exemples de questions à poser portant sur différents types et niveaux de livres de récits, mais le mieux est que vous demandiez aux élèves de vous donner un bref commentaire.
Tenir une liste des lectures faites
Au fur et à mesure que les enfants réalisent les activités de LSS, il est intéressant qu'ils tiennent une liste des livres qu'ils ont lus et qu’ils analysent ceux qu'ils ont ou n’ont pas aimés.Il s'agit également d'examiner le type de matériel qu’ils lisent et de comprendre quels sont leurs goûts.Cela vous indique s’ils lisent ou non, en particulier si vous les encouragez à inclure des livres, des articles de journaux, des magazines, etc. qu'ils lisent chez eux ou ailleurs.En ce qui concerne les journaux et magazines, vous pouvez leur suggérer de les ajouter uniquement lorsqu'ils les lisent habituellement et d'indiquer la fréquence de ces lectures.Ils pourront inclure des articles de magazines spécifiques.
Tenir une liste de textes lus ne doit pas devenir une activité ennuyeuse car cela pourrait éloigner les enfants de la lecture.Chaque entrée doit inclure uniquement le titre, l'auteur et éventuellement l'éditeur si vous désirez ajouter le livre à la collection de la classe (si vous disposez d’un budget). Les enfants peuvent aussi indiquer s'ils ont aimé le livre et pourquoi, et s'ils conseillent aux autres élèves de le lire.
Un registre peut aussi être organisé en indiquant le titre de chaque livre de la librairie sur la partie supérieure d'une feuille de papier. Chaque fois qu'un élève lit un livre, il signe la liste et ajoute un bref commentaire. Il est également possible que chaque enfant dispose d'une page au dos d’un livre d’exercices sur laquelle est indiquée une liste de tous les livres qu'ils ont lus, et chaque fois qu'ils en finissent un ils font un commentaire près du titre et du nom de l'auteur. Il serait utile que ces données soient datées afin de pouvoir savoir à quel rythme ils finissent un livre, etc.
Rassembler et afficher du matériel pour la LSS
Si vous avez l'intention de créer une bibliothèque pour la classe, le premier pas est de rassembler des livres et des magazines. Il existe des organisations qui peuvent aider les écoles à obtenir des livres. Voici quelques contacts utiles.
L’Association LIRE (Lire pour s’Instruire, Réussir et s’Émanciper) a été créée par un groupe de professeurs togolais, et de volontaires dans l’enseignement, en décembre 2008, pour renforcer les capacités des élèves à aimer davantage la lecture et les encourager à lire.
Son site Internet (http://www.asso-lire.org/) regorge d’idées pour organiser des activités des lectures motivantes
Parfois les ambassades de pays étrangers ou les organisations liées à ces dernières, telles que l’Institut français, font des donations de livres. Les organisations telles que les clubs Rotary rassemblent et font des donations de livres. Si vous n'avez pas la possibilité de contacter des organisations pour obtenir de l'aide, demandez à vos collègues et à vos amis s'ils peuvent faire des donations de livres et de magazines que leurs enfants ou les autres membres de leur famille ont déjà lus. Certaines écoles demandent aux parents d'aider les enseignants à organiser des collectes de fonds et à acheter par la suite avec cet argent des livres. La Ressource clé : Être un enseignant inventif et créatif dans des conditions difficiles traite encore davantage ce sujet.
Une fois que vous avez suffisamment de livres et de magazines dans votre classe pour que chaque enfant puisse lire, vous devez penser à comment préserver ce précieux matériel. Si vous avez, ou pouvez faire (ou faire faire) des étagères sur un des côtés ou au fond de votre classe, vous pourrez exposer les livres et les magazines afin d’attirer l’attention et l’intérêt des enfants. Dans un cahier d'exercices, notez les titres des livres et des magazines afin de pouvoir en faire le suivi. A la fin de chaque période de LSS, vérifiez bien que les élèves rendent les livres et les placent sur l’étagère.
Si vous n'avez pas d'étagères, organisez soigneusement les livres et les magazines dans des cartons. Vous pouvez choisir des enfants afin qu'ils se chargent au début de la période de lecture de la surveillance des livres et de leur distribution, et à la fin de cette période de leur stockage dans les boîtes.
Question clé: Comment pouvez-vous développer vos capacités à poser des questions afin d'aider les enfants à utiliser l'information contenue dans le texte de manière efficace ?
Mots clés: information des textes ; compréhension ; résumé ; questions ; évaluation
À la fin de cette section, vous aurez :
A « l’ère des technologies de l'information » nous devons tous être capables de lire et d’analyser l'information qui nous est présentée sous différentes formes. La lecture de l'information contenue dans un graphique ou un diagramme nécessite des compétences distinctes de celles requises pour la lecture d'une histoire.
En tant qu'enseignant votre rôle consiste à aider les enfants à comprendre ce qu'ils lisent, à résumer les idées principales d'un texte et à créer leurs propres idées.Bien qu'il soit important que les enfants écrivent des réponses aux questions portant sur ce qu'ils ont lu, certains d'entre eux réaliseront un meilleur travail s'ils ont la possibilité de démontrer ce qu'ils ont compris à travers d'autres types d'activités, comme par exemple la création d’affiches ou de graphiques circulaires (qu’on appelle aussi camemberts).
Cette section suggère des façons d'aider les enfants à développer leur capacité de compréhension et de synthèse.
Les exercices de compréhension sont très courants, mais jusqu'à quel point augmentent-ils les capacités de lecture des élèves ?
L'étude de cas 1 prouve qu'il est nécessaire d'analyser soigneusement si les questions de « compréhension de lecture » des manuels aident vraiment à déterminer ce que les enfants ont compris de leurs lectures. Vous devez créer des questions ou des activités qui nécessitent que les enfants lisent les textes d’information attentivement. L'activité 1 : Concevoir de nouveau la «compréhension de lecture » vous fournit quelques exemples à essayer et à utiliser comme modèles lorsque vous concevez vos propres questions et vos propres activités. La Ressource clé : Utiliser le questionnement pour développer la pensée donne davantage d’idées.
Au cours d'un atelier à Notsè, au Togo, les enseignants de français (deuxième langue) qui y participaient ont lu un texte qui n’avait aucun sens et ont répondu à des questions sur ce dernier. La première phrase de ce texte était : « Des glibbericks faisaient des lopesettes sur un murtoire » et la première question de « compréhension » était « Qui étaient en train de faire des lopesettes sur un murtoire ? ». Tous les enseignants connaissaient la réponse (« des glibbericks »). Au cours du débat, ils ont réalisé qu'ils pouvaient donner la « bonne » réponse car il savait qu'en français « des glibbericks » était le sujet de la phrase. Ils n'avaient pas besoin de savoir le sens du mot glibberick pour donner la bonne réponse!
Après cette réunion, ils ont travaillé en petits groupes pour créer des questions et des travaux pratiques leur permettant de déterminer si oui ou non les enfants comprenaient les textes sur lesquels les questions et les travaux étaient basés. Ils ont compris que les questions ne doivent pas pousser les enfants à simplement copier l'information d'une phrase du texte. Ils ont créé des travaux pratiques invitant les enfants à compléter un tableau, dessiner une affiche ou prendre des notes, qui seront utilisés dans les débats et qui montreront ce qu'ils ont appris en lisant le texte.
Ils ont conclu que grâce aux questions et aux travaux réalisés par les élèves, les enseignants pourraient mieux déterminer si les enfants comprenaient les textes.
Lors de la leçon suivante, demandez aux enfants de travailler en petits groupes afin de concevoir un poster « contre les déchets » et affichez les posters dans la classe (voir Ressource 3 : De bons posters).
Pensez à tous les types de textes d’information que vous lisez. Qu'ils soient inclus dans des manuels, dans des prospectus ou sur des écrans d'ordinateurs, ils incluent souvent des diagrammes, des graphiques, des tableaux, des dessins, des photographies ou des cartes. Afin de devenir de bons lecteurs, vos élèves et vous devez comprendre comment les mots, les illustrations et les images (telles les photographies et les dessins) se combinent pour présenter l'information. De nombreux spécialistes de l'éducation mettent l'accent sur l'importance de la littérature visuelle. Apprendre à lire et analyser les photographies et les dessins est un élément important pour saisir la littérature visuelle. Lire et analyser les graphiques, les tableaux et les diagrammes est un autre point essentiel. Les graphiques circulaires (ou en camembert) et les graphiques en bâtons sont des plus faciles à comprendre et à réaliser afin de résumer l'information.
Mme Maria Bako aime que chaque enfant de sa classe de CM2 qui compte 60 élèves se sente spécial. Dans sa classe, elle a un grand morceau de papier sur lequel sont indiqués le mois et le jour de l'anniversaire de chaque élève. A chaque anniversaire, les élèves chantent « Joyeux anniversaire » à leurs camarades de classe. Un jour, un élève a remarqué que certains mois ils chantaient joyeux anniversaire plus souvent que d'autres. Maria a décidé d'utiliser ce commentaire pour réaliser des travaux de calcul et de littérature visuelle en utilisant des graphiques circulaires.
Tout d'abord, elle a écrit les noms des mois sur le tableau et ensuite elle a demandé aux enfants combien d'entre eux célébraient leur anniversaire au cours de ce mois. Elle a noté le numéro près du mois (par exemple 5 en janvier ; 3 en février ; et ainsi de suite).
Après cela, elle a dessiné un grand cercle sur le tableau et a demandé aux élèves d'imaginer que c'était une pomme et qu’elle était divisée en 60 parts, chacune représentant un des 60 élèves de la classe. Ajoutée l'une à l'autre, ces sections forment la pomme. Il y a 12 tranches car il y a 12 mois dans l'année. Chaque tranche représente le nombre d'enfants qui célèbrent leur anniversaire au cours d'un mois spécifique, mais chacune a une taille différente. Elle a commencé par le mois où se célébraient le plus d’anniversaires, le mois de septembre. Douze élèves ont leur anniversaire en septembre.
Les enfants ont rapidement eu l'idée de faire douze parts de différentes tailles au sein du cercle afin de représenter le nombre d'anniversaires au cours de chaque mois en pourcentage de la classe. Ils ont copié le graphique circulaire des anniversaires dans leurs cahiers et ont colorié chaque tranche d’une couleur différente.
Les enfants ont pensé qu'il pouvait être intéressant d'inclure d’autres informations dans le graphique circulaire. Ils ont ainsi déterminé quel sport chacun d'entre eux faisait, quelles équipes de football national ils soutenaient et combien d'enfants parlaient des langues utilisées dans leur zone.
Qu'avez-vous appris de ces activités ?
Quelle autre activité importante pourrez-vous organiser maintenant ? (consultez la Ressource 4 trouver quelques idées).
Apprendre à trouver et résumer les idées principales des chapitres du manuel et d'autres livres d'études devient de plus en plus important au fur et à mesure que les enfants progressent. On acquiert ces capacités avec la pratique.
L'activité clé et ressource 5 : Le texte sur le baobab donne des exemples de façons d'aider les enfants à apprendre comment résumer les informations contenues dans un texte.
Vous devrez réaliser ces activités plusieurs fois. Pour les élèves plus âgés, vous pouvez demander à des collègues de vous montrer ce que vous devriez leur enseigner dans d'autres matières telles que les sciences sociales ou exactes. Vous pouvez ensuite utiliser des passages de manuels scientifiques ou de sciences sociales pour des exercices de synthèse dans la langue de la classe en suivant les étapes de l'activité clé.
Les enfants de la classe de CM2 de Adamou DJibo étaient impatients de passer les examens. Ils lui ont indiqué qu'ils ne comprenaient pas vraiment ce que les enseignants voulaient dire lorsqu'ils leur demandaient de « réviser » les chapitres de leurs manuels. Adamou a décidé d'utiliser un texte d'information de leurs manuels de français afin de donner à sa classe des idées sur comment trouver et rédiger les principaux points d’un texte. Il a demandé aux enfants de lui préciser la raison d'être de la table des matières, des titres des chapitres et des sous-titres de leurs manuels. Leur silence indiquait clairement que de nombreux enfants n'avaient rien appris sur ce sujet. Seuls quelques enfants ont indiqué que ces éléments donnaient des informations sur les sujets du livre. Adamou a indiqué aux enfants qu'afin de réviser un chapitre ils devaient écrire les sous-titres sur un papier en laissant plusieurs lignes entre chacun d'eux. Ils devaient ensuite lire ce qui était écrit dans le manuel sous chacun des sous-titres, fermer leurs livres et essayer de rédiger les principaux points de ce qu'ils venaient de lire.
Ensuite ils devaient comparer leurs notes aux paragraphes du manuel et faire des changements à ces dernières en ajoutant tous les éléments importants qu'ils avaient oubliés, ou effacer et corriger tout ce qui était faux. Adamou a remarqué que plusieurs élèves préféraient réaliser des notes sous forme de cartographie conceptuelle sur laquelle des liens étaient tracés entre les points importants. (Voir Ressource 5 : Texte sur le baobab et Ressource clé : Utiliser les cartes conceptuelles et le remue-méninges pour explorer les idées). Il leur a montré comment faire. Finalement, il leur a rappelé de demander à leur instituteur de leur expliquer tout ce qu’ils n'avaient pas compris. Adamou leur a également précisé comment il avait pris des notes de ce qu'il avait trouvé à propos de ses élèves et de leur apprentissage, afin de pouvoir planifier plus de leçons.
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Déchets
Les déchets sont constitués par toute forme d'ordures que les gens ne déposent pas dans les endroits adéquats tels qu’une poubelle. Les personnes qui jettent les déchets par terre tels que des pelures de fruits ou des boîtes de conserves vides, salissent le domaine public. Nous désignons parfois ce type d'individu comme étant des 'machines à salir'.
Les ordures ne sont pas inévitables
Les individus sont responsables des ordures. Un déchet, comme par exemple un emballage de tablette de chocolat, n'est pas une ordure s’il a été placé dans une poubelle. Il devient ordure lorsque quelqu'un le jette par terre, le laisse sur le sol là où il était assis ou le jette par la fenêtre.
Les ordures sont dangereuses pour les personnes
Un verre cassé, une boîte de conserves rouillée et aiguisée qui sont laissés dans des endroits où les gens passent, et en particulier là où des enfants jouent, peuvent leur causer des blessures. Ces coupures peuvent provoquer des infections graves. Les déchets de légumes et de fruits sont parfois glissants et si une personne marche dessus, elle peut tomber et se casser une jambe ou un bras. Les ordures peuvent provoquer des accidents de la route lorsqu’un conducteur essaie d’éviter avec sa voiture ou son camion un objet aiguisé qui risque d’endommager ses pneus.
Les sacs de plastique et les morceaux de carton sont parfois poussés par le vent, écrasés sur les pare-brises des véhicules et empêchent ainsi les conducteurs de voir devant eux.
Les ordures peuvent être dangereuses pour les animaux et les oiseaux
Le verre et les boîtes de conserve peuvent également couper les pattes ou la bouche des animaux domestiques ou sauvages lorsqu'ils sont dans les champs. Les becs ou les pattes des animaux peuvent s'emmêler dans le fil nylon utilisé pour la pêche que les gens jettent sur le sol ou dans l'eau. Cela peut les empêcher de bouger ou de manger. Les animaux marins tels que les requins et les phoques, peuvent s'emmêler dans des filets de pêche abandonnés. S'ils ne peuvent pas se libérer, ils peuvent mourir.
Les dangers du plastique
Les déchets de plastique génèrent des problèmes pour les poissons, les oiseaux et les gens. Il peut être dangereux de pêcher dans la mer ou dans des rivières car les poissons, les oiseaux et les personnes peuvent s'emmêler dans les filets et être incapables de se libérer. Les sacs plastiques que l'on trouve sur les plages sont à l'origine de la mort de nombreux goélands. Même les sacs tissés dans lesquels on emballe parfois les fruits et les légumes peuvent être dangereux pour les oiseaux. Ils rentrent à l'intérieur de ces derniers et n'arrivent pas à en sortir car le matériel est très solide. Les morceaux de plastique ou les sacs plastiques peuvent s'emmêler dans les moteurs hors-bord des bateaux et peuvent causer l'arrêt de ces derniers.
Si nous voulons que notre pays soit propre et beau et que la population, la faune et la flore de ce dernier soient protégées, nous ne devons pas jeter des ordures n'importe où. Il n’est pas difficile de déposer une boîte de conserves, une bouteille, un sac plastique ou un morceau de carton dans une poubelle plutôt que de le jeter n’importe où.
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Créer des travaux pratiques liés aux Déchets
Il est important de noter que les réponses aux questions 1 à 5 nécessitent que les enfants lisent attentivement le texte alors que les questions 6 et 7 requièrent qu’ils forment leurs propres idées.
Réponses aux travaux d'écriture
Adapté de Taitz, L. et al New Successful English, Learner’s Book, presses universitaires d'Oxford
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Posez les questions suivantes avant que la lecture ne commence afin d'aider les enfants à faire le lien entre ce qu'ils savent déjà et ce qu'ils vont lire dans le texte d'information sur les ordures.
Information de base / connaissance du sujet destinée à l'enseignant
Caractéristiques d’un poster réussi
Etapes à suivre pour les leçons sur la conception et la présentation des posters, et ce que peuvent apprendre les enfants au cours de cette activité
En réalisant ce type de travail, les enfants peuvent démontrer qu'ils apprennent:
Quels types d'apprentissage vos élèves ont-ils démontré ?
Sur quelle évidence repose votre avis ?
Dans quels domaines des améliorations de leur travail sont-elles possibles ?
Comment allez-vous aider vos élèves à améliorer leur travail dans ces domaines ?
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Un graphique circulaire ou en camembert : Comment Irédia passe ses fins de semaine
Information de base | dort | 30% |
rend visite à des amis | 15% | |
joue au football | 15% | |
aide à la maison et dans le jardin | 5% | |
regarde la télévision | 10% | |
fait ses devoirs | 2% | |
fabrique des véhicules en fil de fer | 5% | |
rend visite à ses grands-parents | 10% | |
mange | 8% |
b) Questions sur le graphique circulaire
c) Paragraphe sur les fins de semaine d’Irédia
Irédia adore les fins de semaine. Il aime rester dans son lit tout chaud plus tard que lorsqu'il va à l'école. Il aime aussi prendre son temps lorsqu'il prend un repas avec sa famille. Il passe la plupart de sa fin de semaine à rendre visite à ses amis et à jouer au football. Le soir, il regarde généralement la télévision avec sa famille et, ce faisant, reste parfois debout très tard. Le samedi matin, ses sœurs et lui aident leurs parents à nettoyer la maison et à travailler dans le jardin. Une fois qu’ils ont fini, ses sœurs aiment aller faire des courses, Irédia, lui, va chez ses amis ou fabrique des voitures ou camions en fil de fer que son frère et lui utilisent dans des courses. Parfois il emmène ses camions et ses voitures pour les montrer à ses grands-parents lorsqu'il va chez eux le dimanche. Généralement le dimanche soir, il doit faire ses devoirs pour le lundi matin.
Certaines informations de ce paragraphe ne sont pas tirées du graphique. L'auteur a obtenu ces données en fonction de son expérience et des données fournies. Vous pouvez traiter cette question avec vos élèves. Demandez-leur ce qu'ils peuvent déduire du graphique et quelles parties du texte ont été inventées.
d) Qu'est-ce que vos élèves et vous pouvez apprendre de ces activités ?
e) Idées pour créer davantage d'activités
Afin de consolider l'apprentissage des enfants concernant les graphiques circulaires, ils peuvent en créer d’autres portant sur les anniversaires des élèves dans la classe, sur les équipes sportives dont ils sont supporters, ou sur les langues qu'ils parlent. Vous pouvez également montrer à vos élèves d‘autres manières de présenter des données, par exemple des graphiques en bâtons ou les tableaux si vous avez des informations sur ces derniers. Vos collègues pourront vous aider sur cette question.
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Avant de commencer l'activité clé, vous pouvez utiliser la ressource 1 comme exemple et indiquer aux enfants la manière dont les sous-titres peuvent résumer les points principaux.
Le baobab
Le baobab est un arbre très particulier. Certains considèrent qu'il est horrible car il est gros et la plupart de l'année il n'a pas de feuilles. Il semble même ne pas grandir comme il faut. En effet, certaines personnes qui résident dans la zone où grandit cet arbre, disent qu'il pousse à l'envers, les branches dans la terre et les racines dans l'air.
Le baobab fait les choses différemment par rapport aux autres arbres.
La plupart des arbres laissent les oiseaux et les abeilles transporter leurs grains de pollen d'un arbre à l'autre afin que d'autres arbres puissent être fertilisés et créent de nouvelles fleurs, de nouveaux fruits et de nouvelles graines. Le baobab utilise les chauves-souris. Au début de l'été cet arbre produit d’énormes fleurs aux pétales blancs. Ces fleurs s'ouvrent uniquement la nuit lorsqu'apparaissent les chauves-souris. Ces dernières sucent le nectar et transportent le pollen d'un arbre à l'autre sur leurs ailes et sur leur corps.
Les baobabs vivent très longtemps. Certains ont plus de 3000 ans.
Cet arbre peut être utilisé pour plusieurs activités. Autrefois, les populations Khoi et San d'Afrique du Sud utilisaient les baobabs comme maison. Ils incendiaient l'intérieur du tronc et agrandissaient suffisamment la cavité pour y vivre. Même avec ces énormes trous dans son tronc, l'arbre continuait à vivre.
L’écorce du baobab est utilisée dans plusieurs domaines. Elle peut être employée pour fabriquer des tapis, du papier et des filaments. Les fibres de l'écorce permettent de réaliser des cordes très solides.
D'autres parties de cet arbre sont employées pour différentes utilisations. En écrasant les racines on obtient une bouillie tendre. La partie tendre de l'arbre fournit aux animaux assoiffés de l'humidité au cours de la saison sèche. Si les graines sont trempées dans de l'eau pendant quelques jours, elles permettent de produire un médicament qui est très efficace contre les fièvres. Si les graines sont séchées et moulues, on obtient un bon café un peu amer. Si l'on fait bouillir les feuilles du baobab, elles deviennent comme un chou et peuvent être mangées.
Il existe de nombreuses histoires sur le baobab. Les habitants de Venda en Afrique du Sud pensaient que ces arbres étaient un refuge pour les mauvais esprits. Vint ensuite un dieu qui expulsa ces derniers de l'arbre et le replanta dans le sens contraire. Les mauvais esprits ne pouvaient plus se cacher dans le baobab.
D'autres personnes pensent qu'en suçant ses graines on se protège contre les crocodiles et en buvant une boisson à base de son écorce on devient fort et puissant.
Le baobab est vraiment un arbre incroyable. C'est une des merveilles d'Afrique.
Sous-titres suggérés pour le texte sur le baobab
Paragraphe 1 : L'apparence d'un baobab
Paragraphe 2 : Comment le pollen est transporté d’un baobab à l’autre
Paragraphe 3 : Durée de vie
Paragraphes 4, 5, 6: Utilisations des différentes parties du baobab
Paragraphes 7, 8 : Histoires et croyances sur les baobabs
Note : Il n'y a pas de nouvelles informations dans le paragraphe final. Il fournit un commentaire de l'auteur qui reflète son opinion sur l'arbre.
Une cartographie conceptuelle de l’umuvumu
Emprunté à: Ellis, R. & Murray, S. Let’s Use English, Learners’ Book
Question clé: Comment pouvez-vous aider vos élèves à devenir plus confiants et à présenter de manière réfléchie leurs idées ?
Mots clés: émotions personnelles ; points de vue ; débat ; lettre ; journal ; inclusion
À la fin de cette section, vous aurez :
Cette section porte sur la façon dont nous exprimons nos émotions et nos points de vue. Il est important que les enseignants et les élèves soient capables de faire cela avec confiance tant à l'écrit qu’à l'oral, afin de pouvoir prendre des décisions au sein de la famille, de l'école et de la communauté. En tant qu'enseignant vous avez un rôle important à jouer. Vous devez défendre votre point de vue au sein de l'école au niveau des ressources et des façons de travailler et aider les élèves à développer ces capacités. Il est important que tous les enfants se sentent inclus dans la classe et dans la communauté, quel que soit leur état de santé, d'invalidité ou leur situation familiale.
Cette partie porte sur les façons de travailler qui permettront aux enfants d'exprimer leurs émotions et analyser leurs idées à propos d'un sujet, y compris leurs situations personnelles. Elle analyse comment gérer conflits et frustrations de manière plus efficace.
Souvent, lorsqu'il est nécessaire de traiter des sujets sensibles, il peut être utile d'examiner d'abord les idées des enfants individuellement. Rédiger ses pensées en rapport à un sujet peut stimuler la réflexion. C'est une technique qui peut être également appliquée à d'autres questions afin de déterminer ce que savent déjà les enfants.
Mme Viviane Djossou à Lomé, au Togo, a traité avec sa classe de CM2 des questions qui mettent les enfants mal à l'aise ou les font se sentir différents. Ensuite, elle a demandé à sa classe de regarder une image où figurait un enfant assis tout seul alors que d'autres jouaient (Ressource 1 : L’enfant « abandonné ») et leur a demandé d'écrire quelques mots à propos de cet enfant. Elle leur a également demandé s'ils avaient déjà été abandonnés, s'ils s'étaient sentis différents des autres, ou s'ils se sentaient ainsi en ce moment. Elle leur a demandé d'écrire quelques mots sur leurs émotions.
Les élèves ont ensuite joué à des jeux qui leur ont permis de comprendre ce qu'on ressent lorsqu’on a une incapacité physique (voir Ressource 2 : Jeux qui favorisent la compréhension des incapacités physiques). Après cela, ils ont parlé de la manière dont se sentent les enfants qui souffrent de ces incapacités physiques et du fait qu'ils peuvent se sentir rejetés par leurs camarades de classe. Ils ont également traité la question des enfants qui souffrent du VIH-SIDA, ou dont les parents sont morts de cette maladie. Viviane leur a demandé de rédiger quelques mots portant sur ce qu'ils ont ressenti pendant les jeux. Qu'ont-ils ressenti alors qu'ils souffraient d’une incapacité physique ?
Après cela, avant de traiter un sujet sensible, Viviane a souvent demandé aux enfants d'écrire ou de parler en binômes ou au sein de petits groupes afin d’explorer d'abord leurs propres idées.
Apprendre à participer à un débat aide les enfants (et les adultes) à exprimer leur point de vue, à écouter l'opinion des autres et à développer leur esprit critique. Lorsque vous faites le choix de sujets à débattre en classe, vérifiez bien que ces thèmes sont importants pour les enfants afin que ces derniers aient vraiment envie d'exprimer leur point de vue.
Dans l'Activité 2, vous présenterez aux élèves les règles et les procédures de discussions et les aiderez à se préparer à un débat plus formel. Dans l’Etude de cas 2, le débat porte sur l’inclusion en classe. Avec les élèves plus jeunes, vous pouvez réaliser des débats sur des questions plus simples, par exemple sur le fait de se battre.
La Ressource 3 : Structure des discours pour les débats et la Ressource 4 : Règles et procédures à adopter pour les débats vous donneront une orientation. Ces règles et procédures sont également utiles si vous appartenez à des organisations au sein desquelles il est nécessaire de diriger des débats.
Après avoir écrit sur le thème de « l’abandon », Viviane Djossou et ses élèves ont traité de la question des enfants qui ne sont pas à l'école pour quelque raison que ce soit. Certains enfants sont handicapés, d'autres n'ont pas de parents et sont responsables d'un foyer, et d'autres encore ne peuvent pas se rendre à l'école car ils sont trop pauvres pour s'acheter des fournitures et des uniformes scolaires.
Viviane a présenté cette idée de débat à la classe et a précisé la motion suivante : « Cette classe considère que tous les enfants qui ne viennent pas à l'école, ou qui sont isolés en raison de la présence de barrières à l'apprentissage, devraient être insérés dans le système scolaire. »
Elle a divisé les 60 enfants en dix groupes de six et a demandé à la moitié des groupes de trouver des points en faveur de cette motion et à l'autre moitié de trouver des arguments contre celle-ci.
Elle leur a ensuite fourni un cadre pour préparer leurs discours (voir la Ressource 3 : Structure des discours dans les débats). Chaque groupe a rédigé un discours, pour ou contre de la motion, et a choisi un orateur. Viviane a lu les discours pendant l’heure du déjeuner et a donné aux orateurs des conseils sur comment les améliorer. Ils ont travaillé encore davantage sur leurs discours chez eux.
Un débat a eu lieu le jour suivant. Viviane a été très satisfaite de la forte participation des élèves au cours de cet exercice. La motion a été acceptée et les enfants ont commencé à prendre contact avec les enfants non inclus dans le système scolaire.
Ils ont collaboré avec les enseignants et les directeurs d'école pour l’intégration de ces enfants dans l’école. Viviane s'est rendu compte que le débat avait créé une excellente opportunité pour que les enfants développent et expriment leur point de vue et traitent un problème important de la communauté.
Avec les élèves plus petits, vous pouvez réfléchir à des sujets relatifs à l'école comme, par exemple, s'il doit y avoir ou non des règles en classe. Il est possible que vous ayez à leur apprendre comment parler à tour de rôle et à écouter les idées des uns et des autres.
Il est important d'apprendre comment exprimer un point de vue clairement, en se basant sur des arguments précis. C'est très utile lorsqu'on écrit des dissertations, mais également lorsque, plus âgé, on analyse dans une lettre une question nationale ou communautaire, en particulier dans les lettres adressées aux journaux.
Une lettre adressée à un journal peut être comparée à la première moitié d'un débat. Souvent une autre personne répondra à la lettre publiée et fournira des arguments alternatifs. Dans la Ressource 5 : Exemple de lettre écrite par la classe de Viviane, vous trouverez une lettre adressée à un journal dans laquelle les élèves traitent de la question de l'inclusion des enfants à l'école.
L'Etude de cas 3 et l'Activité clé vous proposent une orientation pour travailler avec les enfants sur la présentation des arguments sous forme de lettre.
Quelques mois après le travail sur l'idée d'inclusion dans la classe de Viviane Djossou, deux nouveaux enfants ont été incorporés à la classe. L’un était sourd, et l'autre avait perdu un bras. Ses élèves et elle étaient en train d'apprendre graduellement à les inclure à la classe, à communiquer avec eux et à les aider en essayant de faire de façon qu'ils ne se sentent pas trop « différents ».
Elle a ensuite suggéré aux enfants d'écrire une lettre au directeur de l'école ou à un journal sur le sujet de l'importance d'inclure les enfants dans le système scolaire. Ils avaient le choix entre envoyer la lettre au directeur de l'école, ou l’envoyer à Togo-Presse à Lomé, ou encore à un journal local. Ils devaient écrire en français.
Les enfants ont apprécié cette idée et ont réfléchi à ce qu'ils pouvaient dire. Ils ont réalisé un résumé de la lettre.
Viviane a fourni aux élèves des orientations sur le type de phrases à utiliser, en particulier pour 2 et 3, pour présenter leurs arguments logiquement. Ils ont demandé à un enseignant qui avait accès à un ordinateur de taper leur lettre, et ont envoyé des copies aux journaux (voir la lettre dans la Ressource 5).
Pensez à ce que vos élèves ont appris en créant une lettre à partir des arguments d'un débat.
Avec les enfants plus jeunes ou moins confiants ou ayant plus de difficultés à écrire, vous pouvez réaliser cet exercice en classe et noter leurs idées sur le tableau. Utilisez cette activité pour développer leur vocabulaire dans une autre langue.
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Adapté de: Umthamo 6, Université de Fort Hare, programme d'éducation à distance
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Vous pouvez aider vos élèves à comprendre ce que les enfants ayant des incapacités physiques vivent, en jouant aux jeux suivants :
Information de base / connaissance du sujet destinée à l'enseignant
Explication d'une motion
Au Parlement, au sein des comités importants, lorsque les membres prennent une décision, certains peuvent introduire une motion. Il s'agit d'une déclaration sur un sujet qui doit être réalisée ou analysée. Un débat analyse tous les aspects d'un argument. Par exemple, si un parlementaire se lève et dit : « Je demande que la peine capitale soit abolie », cette idée est formellement analysée et une décision est prise. Il en résulte que l'action désirée est mise en œuvre ou non.
Les motions suivantes sont des exemples de sujets dont vous pouvez traiter à l'école. Vous aurez peut-être à les adapter en fonction de la taille de votre classe ou de l'âge des enfants.
a) Argument en faveur de la motion
b) S’opposer à une motion
Information de base / connaissance du sujet destinée à l'enseignant
Le débat est un concours ou, peut-être, une sorte de jeu, dans le cadre duquel deux orateurs ou davantage présentent leurs arguments afin d'essayer de persuader d'autres personnes…
Pourquoi un débat ?
En préparant la participation à un débat, les enfants apprennent à trouver et utiliser l'information sur laquelle repose leurs arguments. Ils apprennent également à présenter leurs idées clairement et de manière convaincante.
À travers la participation aux débats, ils apprennent à saisir les opinions qui sont différentes des leurs car, à travers cet exercice, ils doivent appuyer des arguments avec lesquels ils ne sont pas totalement d'accord et comprendre ainsi l'opinion de l'équipe adverse.
Préparation
Les personnes qui se montrent efficaces dans un débat sont très bien préparées. Vous pouvez organiser un débat informel au sein de votre classe, mais cela peut mener vos enfants à prendre part à des concours ou à des compétitions de débats.
Avant de créer un discours, les participants au débat doivent récolter toute l'information disponible sur le sujet, information qu'ils peuvent trouver dans des bibliothèques, des journaux, des magazines et en discutant avec d'autres personnes.
Ils doivent penser à tous les arguments en faveur de la motion et contre cette dernière. Autrement dit, ils se rapprochent des idées de l'équipe adverse autant que des leurs. Ils se préparent à toutes les questions que l'équipe adverse pourrait leur poser, et à tous les défis qu'ils pourraient lui opposer.
Les participants compétents adoptent une structure pour présenter leurs arguments afin d’être très convaincants. Ils écoutent les autres personnes débattre afin d'apprendre l'art et les capacités requises pour cet exercice. Ils participent à des groupes de débats et s'exercent autant que possible.
Le processus
Il existe deux équipes, chacune est composée de deux ou trois orateurs. Une équipe (l’affirmative) défend la motion, et l'autre (la négative) s’oppose à la motion.
Il y a un président qui surveille les procédures.
Les discours et le temps de parole sont divisés également entre les deux équipes.
Chaque orateur fait le discours qu'il a préparé afin de défendre ses arguments. Les équipes parlent à tour de rôle, celle qui a proposé la motion commence, suivie de l’équipe opposante (affirmative, négative, affirmative, négative). Chaque orateur dispose d'une quantité de temps pour parler (par exemple trois minutes ou cinq minutes).
Ensuite le débat peut être ouvert au public, chaque participant se levant pour proposer des arguments en faveur ou contre la motion. Chaque participant du public peut parler pendant un certain laps de temps (par exemple une minute ou cinq minutes).
Après une période de temps limitée pendant laquelle les deux équipes se consultent et confèrent indépendamment, chaque équipe peut faire un discours pour réfuter les arguments de l’autre équipe. Ceci implique qu'elles ont la possibilité de se défendre contre les arguments soulevés par la partie adverse. Chaque équipe dispose d'un discours de réfutation ou plus. Le premier discours de réfutation est réalisé par la partie qui s'oppose à la motion et le dernier par celle qui défend la motion.
Règles importantes
Motions d’ordre et motions d’information
Les participants au débat (toute personne participant à ce dernier) peuvent interrompre un orateur en levant leur main et en indiquant qu'ils ont une « motion d’ordre ». Cela signifie qu'ils veulent indiquer qu'une des règles du débat est en train d'être violée (par exemple un orateur dépasse le temps assigné à son discours, ou n'apporte pas de preuves pour étayer ses arguments).
Les membres peuvent également lever la main pour une « motion d’information » (une question ou des informations qu'ils tiennent à fournir). L'orateur peut choisir de permettre au membre de parler, mais n'est pas obligé à le faire.
Jugement
L'équipe qui gagne le débat est généralement choisie par le ou les juges en fonction de la qualité du discours.
L’équipe gagnante peut également être désignée par un vote.
Adapté de: Trivium Pursuit Website
Exemple du travail d'un enfant
Cette lettre est adressée à un journal, mais vous pouvez également envoyer une lettre portant sur une autre question au directeur de l’école si vous le désirez.
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Ecole Primaire de Sogbossito Classe de CM2 BP :...Lomé |
A Monsieur le Directeur de publication de Togo-Presse Lomé |
Objet : Publication d'article |
Monsieur le Directeur, |
Nous avons l'honneur de solliciter de votre bienveillance la publication dans votre journal de l'article ci-dessous présenté portant sur l'inclusion des enfants non scolarisés à l'école. |
L'école doit inclure les enfants qui sont chez eux. |
De nos jours dans notre pays le Togo, l'éducation est gratuite. Tous les enfants peuvent y accéder. Il existe cependant toujours des enfants qui restent chez eux et ne bénéficient pas d'une formation scolaire. Certains ont des incapacités physiques, d'autres des parents séropositifs, d'autres encore sont trop pauvres pour acheter un uniforme scolaire. Les écoles doivent les inclure ; il faut qu'ils reçoivent une éducation tout comme les autres enfants. Pourquoi disons-nous cela ? Tout d'abord, recevoir une formation scolaire est leur de droit démocratique. Le ministre de l'éducation indique que tous les enfants doivent participer à l'école. Deuxièmement, il est important qu'ils aient des amis et fassent partie de la vie. Certains pensent que les enseignants ne savent pas comment enseigner aux enfants ayant des incapacités physiques. D'autres disent que les parents ne veulent pas que leurs enfants créent des liens d'amitié avec des « infirmes ». Mais nous ne voulons pas que notre société soit une société qui fait des différences. Tous doivent être traités de la même façon. Les enfants peuvent aider les personnes ayant des incapacités physiques, et faciliter la tâche des enseignants. Notre classe de CM2 de l'école primaire de Sogbosssito à Lomé a identifié deux enfants qui restaient seuls chez eux. Nous les avons convaincus de venir à l'école. Nafisatou n’a qu’un seul bras. Nous l’aidons à apprendre à écrire et même à jouer à des jeux. Elle est très intelligente et apprend vite. Tayo est sourd, mais s'il observe vos lèvres, il peut vous entendre. Il s'améliore à partir de cet exercice. Il s'améliore également à la lecture. Nous pouvons lui écrire des messages. Ces enfants nous apprennent de nombreuses choses; ce sont nos amis. Ils rencontrent toutefois encore des difficultés, et notre enseignant leur donne des cours après l'école. Le comité de gestion de l'école tente également de leur procurer des uniformes. Ils n’en ont pas encore. Nous sommes heureux qu'ils fassent partie de notre classe, et nous recommandons aux autres écoles de faire comme nous. Cordialement |
La classe de CM2 de l'école primaire de Sogbosssito à Lomé |
Information de base / connaissance du sujet destinée à l'enseignant
Des phrases pour exprimer son opinion
Nous continuons de penser que…
Nous pensons cela en raison des arguments suivants: Premièrement, … Deuxièmement, ... Finalement et surtout, …
Dans le (nom du journal), de (date), (nom de la personne) écrit … . ou (nom de l’auteur), dans son livre (nom du livre), dit… Cela montre que… . ou Cela prouve que…
Certains disent que…Mais nous croyons que…
Notre expérience nous a montré que….
Questions d’évaluation
Question clé: Comment développer l'esprit critique des enfants lorsqu'ils lisent et écrivent ?
Mots clés: esprit critique au niveau de la lecture et de l'écriture ; point de vue ; questionnement ; évaluation
À la fin de cette section, vous aurez :
Tous les écrivains, qu'ils rédigent des discours politiques, des annonces publicitaires, des articles de journaux et de magazines, des manuels universitaires ou scolaires, des histoires pour enfants, ou tout autre type de texte, le font en fonction de leur point de vue et pour des raisons spécifiques. Il est important de pouvoir identifier le point de vue d'un écrivain et de pouvoir décider si l’on est d'accord ou pas avec son opinion.
En réfléchissant à vos propres expériences et croyances, et à ce que vous avez appris au cours de vos études, vous pourrez disposer de davantage d’éléments de réponse à ces questions quel que soit le texte que vous lisez. En tant qu'enseignant, il peut vous être utile de comprendre que les enfants peuvent avoir des idées différentes qui sont tout aussi valables que les vôtres. En enseignant aux enfants à se poser des questions sur ce qu'ils lisent et à analyser différents points de vue, vous les aiderez à devenir des citoyens informés et à l'esprit critique développé. Vous pouvez commencer cet exercice même lorsqu'ils sont très jeunes. Lorsque vous leur lisez des histoires, encouragez-les à réfléchir sur le texte et à exprimer leur accord ou désaccord sur son contenu.
Les trois activités de cette section sont toutes des exemples de façons d'aider vos enfants à devenir des lecteurs ou écrivains à l'esprit critique développé.
Lorsque vous lisez des histoires à vos élèves, vous pouvez réfléchir avec eux sur qui est inclus ou pas dans les histoires et de quelle façon différents éléments sont inclus.Vous pouvez les aider à analyser comment est décrit le cadre des histoires (une école, un village, une ville, etc.).Vous pouvez également aider les enfants à comprendre l'attitude ou le point de vue de l'écrivain, à réfléchir sur d'éventuelles opinions différentes et, s'il y en a, à les identifier.
Vous pouvez également faire cela avec les enfants plus jeunes. Vous les aiderez à développer leur esprit critique et leur capacité à se poser des questions.Ce sera une occasion pour mieux comprendre ce à quoi vos élèves s’intéressent et leurs points de vue. C'est également un moyen de mieux satisfaire leurs besoins.
Mlle Jeanne Sogoyou, enseignante à Dayes , au Sud-ouest du Togo, a trois cartons de livres d'histoires dans sa classe. Elle lit parfois ces livres à ses classes de primaire, et les élèves les lisent parfois eux-mêmes. Les histoires portent sur des enfants ou des familles, des animaux ou des créatures imaginaires comme des dragons.
Un jour, alors qu'elle lisait une histoire sur un crocodile, Koffi a expliqué qu'il était triste car le crocodile était toujours le « méchant » dans ces histoires. Mlle Sogoyou a demandé aux enfants de la classe s’ils étaient d'accord avec Koffi. La plupart ont répondu que le crocodile était toujours le « méchant ». D'autres considéraient que cela n'était pas un problème car les crocodiles sont dangereux. Certains pensaient que cela n'était pas juste car les crocodiles doivent eux-mêmes se défendre contre d'autres animaux. Ce débat a donné une idée à Mlle Sogoyou. Elle a demandé à la classe d'imaginer cette histoire en prenant le point de vue du crocodile. Les enfants ont été surpris, ils ne savaient pas comment répondre. Elle leur a donc conseillé : « Imaginez que vous êtes le crocodile de cette histoire. Qu'aimeriez-vous dire aux autres animaux à propos de vous-même ? » Cette question a facilité la tâche des enfants. Après un bref débat en classe, Mlle Sogoyou a demandé à ses élèves de travailler en groupe de cinq et de rédiger et dessiner une histoire où le crocodile est le « bon » personnage. Grâce à la mise en commun des idées, ils ont écrit et illustré des histoires très créatives.
En lisant les histoires Mlle Sogoyou a pensé à ce que les mots et les dessins pouvaient lui indiquer sur la capacité des enfants à imaginer une histoire en prenant le point de vue du crocodile. Le jour suivant, elle a lu l’histoire de chaque groupe à haute voix et a montré les illustrations à la classe. Après avoir lu chaque histoire, elle a demandé à tous les élèves ce qu’ils pensaient du travail en groupe. Elle a également demandé aux enfants d’analyser et de faire des commentaires sur les travaux écrits et dessins de chaque groupe.
Finalement, les histoires ont été assemblées en un livre qui maintenant fait partie de la bibliothèque de la classe.
Qu'est-ce que les enfants ont réussi à faire dans cette leçon portant sur la lecture et l'écriture avec esprit critique ? Comment le savez-vous ? De quelles preuves disposez-vous ?
Ont-ils fait quelque chose qui vous a surpris(e), fait plaisir ou déçu(e) ?
Feriez-vous quelque chose différemment si vous aviez de nouveau à donner cette leçon ?
Toutes les histoires sont racontées à partir d'un point de vue spécifique. Nos opinions en tant qu'écrivains ou lecteurs sont influencées par notre âge, notre genre, notre appartenance à un parti politique, nos croyances religieuses, notre intérêt pour des activités particulières, notre état de santé, notre condition professionnelle, etc.
Il est important que les enfants sachent que les histoires peuvent être racontées de différentes façons pour inclure ou exclure des points de vue spécifiques.
Il est également vrai que dans la vie de tous les jours il existe plusieurs façons d'analyser un sujet et un grand nombre de manières de résoudre un problème.
Vous pouvez aider les élèves à apprendre cela en leur donnant la possibilité de raconter la même histoire, ou une histoire similaire, à partir de différents points de vue ou en modifiant l'histoire.
Moussa, un des enfants de la classe de Cours Moyen 2ème année de Mlle Dorcas Momoh, a été gravement blessé lors d'un accident de voiture et ne peut se déplacer qu'avec des béquilles. Un jour, il a confié à Mlle Momoh qu'il était triste car toutes les histoires à propos des garçons que contenait son livre de français décrivaient comment ces derniers aimaient faire des activités auxquelles lui-même ne pouvait s’adonner. Mlle Momoh s'est sentie très frustrée car elle n'avait pas pensé à cela. Elle a demandé à Moussa ce qu'il faisait lorsqu'il rentrait chez lui et a découvert que c'était un musicien habile qui jouait aussi bien de la batterie que de la flûte. Elle lui a demandé s'il voulait jouer de ces instruments pendant une leçon. Il a réagi avec timidité mais a finalement accepté la proposition. Lors de la leçon de français suivante, Mlle Momoh a indiqué à la classe qu'elle voulait leur donner quelques idées pour qu'ils rédigent une histoire. Elle a demandé à Moussa de jouer de la musique pour la classe. Les enfants ont été surpris et enchantés par les capacités de Moussa. Mlle Momoh leur a demandé d'imaginer une histoire dans laquelle Moussa, le musicien, était le personnage principal.
Ils ont mis leurs idées en commun et ont commencé à travailler en binômes pour écrire une histoire, soit écrite, soit à base des dessins.
Au cours de la leçon, certains élèves sont allés voir Moussa et son camarade pour leur demander des détails sur leurs histoires. Au cours de la leçon suivante, les binômes ont continué le travail sur cette question et ont dessiné et écrit des histoires individuelles.
En lisant les histoires, Mlle Momoh a pensé qu'il y avait probablement d'autres enfants dans la classe qui se sentaient « exclus » des récits du manuel et des histoires des livres de classe.
Elle a commencé à penser à des façons de prendre ces enfants davantage en compte.
Quels renseignements les histoires vous donnent-elles sur les idées des enfants et sur leur niveau d'écriture ?
Les publicités sur les panneaux d'affichage, à la radio, à la télévision, sur les écrans d'ordinateurs, dans les magazines et journaux, au supermarché ou dans nos boîtes aux lettres (la « pub-poubelle » sur l’Internet ou les publicités directes), tentent de nous faire agir d'une façon particulière, et généralement de nous faire dépenser de l'argent. Il est important tant pour vous que pour vos élèves de comprendre comment les publicités essayent d’influencer les lecteurs.
Cela est essentiel afin que vos élèves puissent les lire en faisant preuve d'esprit critique et en en appréciant également l'intelligence.
La réponse des élèves à l’Activité clé vous montrera s'ils ont commencé ou non à comprendre comment lire les publicités avec un esprit critique.
Lorsque Mlle Theresa Gyado a participé à un programme de formation des enseignants, elle a été fascinée par le programme d'activités de critique littéraire. Ses collègues et elle ont comparé les publicités d’un même produit dans des magazines différents et destinés à des lecteurs distincts (jeunes ou âgées, ou appartenant à des groupes socio-économiques ou à des races différents). Ils ont découvert que les images et les mots utilisés dans les annonces publicitaires du même produit étaient différents en fonction des magazines et que certains produits étaient annoncés uniquement dans certains journaux. Les enseignants ont également analysé les registres de langue utilisés dans les annonces. Ils ont également observé les photographies et les dessins des publicités. Une amie de Theresa a remarqué que toutes les femmes étaient jeunes et avaient un corps parfait ! Finalement, ils ont analysé comment les agences de publicité combinent les mots et les images sur une page, et ont identifié ce qu'ils ont remarqué en premier en voyant les publicités.
Lorsque le conférencier leur a demandé ce qu'ils avaient appris, les enseignants ont indiqué qu'ils analyseraient les publicités avec beaucoup plus d'esprit critique à l'avenir.
Ils ont compris que les personnes qui créent les publicités choisissent des mots et des images pour encourager les lecteurs à acheter le produit.
Ces designers choisissent également des tailles différentes de mots et d'images et les placent sur la page afin que les lecteurs remarquent certains mots ou certaines images plus que d'autres. Certains enseignants ont indiqué qu'ils étaient impatients de montrer à leurs élèves comment les publicités tentaient de persuader les lecteurs d’agir d'une certaine manière (souvent pour influencer des comportements d'achat). Ces enseignants souhaitaient encourager les enfants à être sélectifs.
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Exemple A: Une histoire à propos d'une famille
Vous pouvez poser des questions telles que:
Exemple B : Une histoire qui se passe dans une école
Vous pouvez poser des questions telles que :
Note: Vous pouvez poser des questions de ce genre à propos d'un village, d’une ville ou d'une métropole dans laquelle à lieu une histoire. L'idée est que les enfants fassent des comparaisons entre ce qu'ils connaissent et ce qu'ils sont en train de lire.
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
L'auteur peut être un élève de votre classe. Si vous partagez des livres avec une autre classe, l'auteur peut être cette classe entière ou un élève de cette classe.
Cher…
Nous venons de lire…. (Titre de l'histoire) dans notre classe. Nous pensons que vous aimeriez connaître nos réactions.
Tout d'abord, nous avons aimé……….. (inclure ici une ou deux phrases). Nous avons aimé cela car……….. (indiquer les raisons des enfants).
Nous avons aussi aimé……….. (inclure ici une ou deux phrases). Nous avons apprécié ceci car……….. (indiquer les raisons des enfants).
Cependant, nous n'avons pas aimé……….. (inclure ici une ou deux phrases). Cela ne nous a pas plu parce que……….. (indiquer les raisons des enfants).
Lorsque vous écrirez une nouvelle histoire nous aimerions que………….( indiquer les conseils des enfants).
Cordialement
(nom de la classe)
Information préliminaire ou connaissance du sujet
La liste suivante a été créée afin de lire les publicités avec davantage d'esprit critique, mais peut être également adaptée pour la lecture d'autres types de textes : la poésie, les images ou les lettres de personnes qui s’intéressent à l'école comme, par exemple, le bureau local en charge de l'éducation.
Les critères et les questions que vous posez peuvent être adaptés pour se rapporter de plus près au contexte, mais permettront toujours aux enfants d'identifier le sens plus profond.
Voici quelques exemples de ce que font les publicitaires :
Essayez de séduire les lecteurs qui apprécient une ou plusieurs des choses suivantes – les phrases après les tirets sont des explications des mots et locutions avant les tirets :
Adapté de: Focus on English, Grade 10
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Évaluation des réponses des enfants aux questions sur la publicité
Utilisez les questions suivantes pour évaluer le travail de chaque enfant :
Les leçons suivantes:
Cette activité peut prendre plusieurs leçons. Lorsque les groupes ont terminé leurs publicités, affichez leur travail et organisez un débat en demandant aux enfants d'indiquer ce qui, selon eux, est bien et ce qui pourrait être amélioré dans chaque publicité. (Lorsque vous évaluez les publicités de chaque groupe, analysez leur créativité/imagination, la capacité de combiner les mots et les images de manière intéressante, et celle de persuader le lecteur à acheter le produit.)