Question clé: Comment pouvez-vous aider les enfants à apprendre les structures linguistiques dans un contexte naturel ?
Mots clés: Salle de classe ; jeux ; recettes ; instructions ; processus
À la fin de cette section, vous aurez :
Quelles autres possibilités existe-t-il, par la radio, les livres, les magazines, les annonceurs et la télévision, pour vos enfants d'apprendre une langue différente de celle qu’ils utilisent à la maison ?
La réponse est probablement « très peu ». Ils écoutent et utilisent cette nouvelle langue uniquement en classe.
Cela implique que vous êtes la personne à qui incombe la responsabilité de donner aux enfants la possibilité d'apprendre une langue par d'autres types de moyens:
Tout cela nécessite une profonde réflexion, planification et compétence. Cette section vous fournira des approches et des techniques afin de vous faciliter la tâche.
En tant qu'enseignant, vous donnerez probablement de nombreuses instructions différentes à vos élèves. Vous pouvez utiliser ces instructions de tous les jours pour développer du vocabulaire nouveau et des capacités d'écoute dans la langue additionnelle. Les instructions utilisent la forme impérative d'un verbe. Si vous utilisez la forme impérative de manière constante et dans des contextes significatifs, les enfants commenceront à saisir et à apprendre ce temps.
Lorsque les enfants apprennent une nouvelle langue, la capacité d'écouter se développe plus rapidement que la capacité de parler. Ils ont besoin de nombreuses opportunités d’entendre, d'écouter et répondre dans cette nouvelle langue. Au début de l'apprentissage d’une langue (et plus tard aussi), vous pouvez utiliser les activités qui les poussent à répondre avec des actions mais qui ne nécessitent pas de répliques parlées jusqu’à ce qu’ils se sentent plus confiants. (cela est souvent désigné comme « réponse physique totale », voir la Ressource 1 : Idées de réponse physique totale (RPT)).
Mlle Sodjinèi enseigne en classe de CM1 à Kpalimé, au Togo. Elle utilise le français pour gérer sa classe.
Le matin, elle accueille les élèves en leur langue locale et leur demande des nouvelles. Après que tous se soient réunis, elle dit à l'ensemble de la classe (en français), « Mettez-vous en ligne les enfants » en leur indiquant la véranda vers laquelle ils doivent s'aligner. Puis « Rentrez », dit-elle en faisant des gestes. Ensuite elle leur dit: « Mettez-vous debout à côté de vos bureaux ».
L'enseignante et la classe se saluent en français.
« Asseyez-vous », indique-elle finalement.
Elle continue ensuite à leur parler dans leur langue maternelle pour leur présenter le travail sur un récit et poursuit en cette même langue jusqu'à ce qu'ils soient organisés en groupes pour réaliser différentes activités.
Chaque groupe a une lettre. « Groupes A et B, levez la main », dit-elle en français en levant sa propre main. « Sortez les livres de la boîte » leur dit-elle en désignant du doigt la boîte de livres. « Asseyez-vous, et lisez le texte à votre camarade ». S'ils ont des doutes, elle leur mime ce qu'ils doivent faire.
Elle donne ensuite davantage d'instructions à chaque groupe en français sans traduire. Deux groupes doivent illustrer leur histoire et un autre groupe lira avec elle en langue maternelle un texte tiré d'un grand livre.
Mlle Sodjinèi observe que rapidement les enfants comprennent ces instructions en français et essayent de prononcer les mots qu'ils apprennent.
Dans ce jeu très connu, les enfants répondent par des actions physiques à des instructions. Vous pouvez l'utiliser pour développer leur vocabulaire et capacités d'écoute dans plusieurs domaines.
Le meneur de jeu donne l'ordre et réalise les actions en même temps. Les enfants doivent obéir uniquement aux instructions de Jacques. (Vous pouvez changer ce nom par celui d'une personnalité locale très connue).
Le jeu s'organise de la manière suivante :
Meneur : Jacques a dit « Sautez ! » (le meneur saute).
Les enfants sautent.
Meneur: Jacques a dit « Touchez-vous les orteils ! » (le meneur se touche les orteils).
Les enfants se touchent les orteils.
Meneur: « Frottez-vous le nez ! » (le meneur se frotte le nez).
Certains se frottent le nez. D'autres ne le font pas. Ceux qui frottent leur nez sortent du jeu (car les instructions ne sont pas venues de Jacques).
Et ainsi de suite…
Utilisez des instructions simples pour les enfants qui commencent à apprendre une langue et des instructions plus difficiles pour ceux qui ont plus d’expérience. Commencez lentement mais passez assez vite à un rythme plus rapide. Le gagnant est la dernière personne qui reste.
Fournir des opportunités naturelles afin de développer les capacités de vos élèves à acquérir une nouvelle langue est très important. Nous suggérons dans cette partie des façons de faire participer la communauté et d'utiliser les capacités et sagesses locales comme ressources pour vos activités scolaires. Vous avez vu dans Etude de cas 1 et Activité 1 comment les instructions de tous les jours peuvent fournir un contexte naturel utile pour l'apprentissage des langues. Les enfants ont écouté et ont démontré, par leurs actions, qu'ils comprenaient. Dans cette partie, nous vous conseillons d'utiliser des recettes et processus locaux pour donner des instructions, donnant ainsi aux enfants l'opportunité de parler (et d'écrire) ainsi que d'écouter.
Les activités faites dans cette partie seront utilisées dans la Section 5 qui invitera votre classe à créer un livre de recettes.
Avant de commencer à lire cette étude de cas, lisez la Ressource clé : Utiliser l’environnement local et la communauté comme ressource.
Les adultes en formation de langue haoussa passaient une journée dans les municipalités dans le cadre de leur cours dans un centre de formation local. Chaque étudiant en langue haoussa était accompagné d'une personne-ressource qui parlait le haoussa. Ces personnes-ressources aidaient les étudiants lorsqu'ils essayaient d'employer la langue qu'ils avaient apprise, par exemple pour acheter des légumes aux colporteurs des rues, ou parler avec les familles qui les hébergeaient.
La préparation d'un repas constituait une partie importante de la journée. Chaque étudiant en langue devait faire la cuisine en suivant les instructions de la personne-ressource. La semaine précédente, pendant les cours de haoussa, la préparation du repas avait fait l’objet d'un entraînement intensif: elle avait été mimée, et souvent même écrite et enregistrée sur bande magnétique. Le jour du repas, comme le veut la tradition haoussa, les hommes ont dû aller acheter les ingrédients au marché, pendant que les femmes sont restées à la maison préparer des plats comme le tuwon dawa, le tuwon masara et des boissons comme la kunu. Pendant les cours, ils ont également discuté de la manière dont ils pourraient au besoin changer leurs rôles afin de pouvoir apprendre la langue.
Le repas terminé, les participants ont chanté des chants haoussa, et les étudiants en langue ont appris les jeux traditionnels d'enfants haoussa. Une fois la vaisselle lavée, ils sont rentrés chez eux, à la fois heureux et fatigués.
Les élèves ont-ils réagi de manière positive à ce type d'activité ?
Pouvez-vous l'utiliser avec d'autres processus afin d'augmenter leur vocabulaire ?
Si c'est le cas, comment allez-vous le planifier ?
Une langue s’utilise pour communiquer, il est par conséquent très important que vous créiez des raisons pour que les enfants parlent, lisent, écoutent et écrivent en une langue additionnelle. Ceci n'est pas très facile lorsque votre école se trouve dans une zone où cette langue additionnelle n'est pas parlée fréquemment. Toutefois, la langue additionnelle peut très bien être la langue des livres et de la communication écrite.
Dans le monde, les gens partagent des informations sur « comment faire les choses », par exemple ils s'échangent des recettes ou des façons de s'habiller. Vous avez déjà fait cela oralement ; maintenant les enfants peuvent le faire par écrit. Montrez aux enfants des formats conventionnels d’écriture de recettes dans la langue additionnelle. Une recette est souvent représentée comme une série d'instructions.
Lorsque nous écrivons une recette, ou décrivons un processus, ce qui importe n’est pas celui qui fait l'action mais l’aboutissement et la réalisation de l’action.
Dans l'école près de Sansanné-Mango, Togo, les enfants échangent les recettes. Ils voulaient dessiner les recettes sous forme de diagramme et les échanger avec des amis. Mlle Kaolo, leur enseignante, a pensé que ce serait une bonne chose pour eux de savoir comment présenter l'information de différentes façons. Elle leur a montré comment dessiner des organigrammes. Une fois qu'ils ont dessiné et étiqueté l'organigramme, ils ont écrit le processus sous forme de description (voir la Ressource 3 : Recettes par exemple).
Mlle Kaolo a demandé aux enfants les différentes façons de présenter l'information qui leur semblaient plus faciles à faire et pourquoi. Un tiers de la classe a considéré que les organigrammes étaient une manière amusante et facile car ils pouvaient subdiviser les recettes en étapes et les dessins les aidaient à se rappeler et à comprendre les mots.
Mlle Kaolo a utilisé cette idée d'organigramme dans d'autres classes, car cela permettait aux enfants de mieux se rappeler de la leçon. Par exemple, dans une leçon de géographie, elle a utilisé un organigramme pour rédiger les directions d’un endroit à l'autre et les enfants ont dessiné des images de points de repères afin de rendre plus facile la mémorisation des mots.
Demandez à vos élèves de déterminer comment préparer leur repas favori et de partager cette information avec le reste de la classe.
Présentez à vos élèves des formats de la recette avant qu'ils ne préparent leurs propres exemples (voir la Ressource 3).
Demandez à vos élèves d'écrire les recettes clairement et d’en faire deux versions : une qu’ils conserveront et une pour le livre de recettes de la classe. La deuxième version pourra être réalisée dans un format différent du premier (voir la Ressource 3 pour voir les modèles).
Demandez aux enfants d'échanger et de discuter de leurs recettes.
Une fois l’activité terminée posez-vous les questions suivantes :
Information de base/connaissance du sujet destinée à l'enseignant
Pour l'édition en ligne
Les sites Internet suivants donnent des informations et des exemples sur la réponse physique totale (TPR) comme façon d'apprendre une langue. Il existe également d'autres sujets que vous pourrez analyser.
http://www.suggestopedie.ch/ tpr.htm (page Total Physical Response TPR. Bien qu’un peu secondaires, les boutons Présentation de la Suggestopédie et Autres Méthodes innovantes peuvent vous donner des idées.)
http://www.roudour.com/ PBCPPlayer.asp ?ID=63292 (page Notre méthode)
http://ec.europa.eu/ education/ languages/ archive/ awareness/ projects/ project2_fr.html (page Lingua Snacks Description du projet, Section Activités principales)
Pour l'édition en texte
Vous pouvez présenter à vos élèves de nombreuses nouvelles structures de langue à travers des activités ludiques qui les poussent à répondre aux instructions avec des actions (réponse physique totale). Voici quelques exemples du type d'instructions que vous pouvez donner. Centrez-vous sur un type d'instruction à la fois, afin que les élèves puissent s'habituer à la manière dont fonctionne la langue.
Mouvements du corps
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Activités et objets
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Activités, objets et personnes
Ajouter les possessifs
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Ceci et cela ; ici et là-bas
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Relations d’espace
Ajouter un nombre, une couleur et une taille
Instructions et descriptions, avec quelques explications orales
Faire et écouter
L'enfant réalise l'action. L'enseignant (ou un autre enfant) dit ce qu'il est en train de faire (par exemple « tu te lèves »
Ecouter et faire
Le professeur (ou un autre enfant) enseigne à l'enfant (par exemple « Lève-toi »). L’enfant accomplit l'action.
Vrai ou faux
L'enfant apprend à dire « vrai » et « faux ». Le professeur (ou un autre enfant) fait l'action et dit une phrase vraie ou fausse à propos de ce qu'il est en train de faire ou ne pas faire, par exemple « je suis assis ». L'enfant dit, « vrai » si la personne est assise ou « faux » si, par exemple, la personne est debout.
Ecouter, mimer et faire
Professeur (ou un autre élève) donne une instruction à l'enfant (par exemple « Lève-toi »). L'enfant répète ce qui est dit et obéit à l'instruction (il se lève).
Dire, écouter et mimer
L'enfant fait l'action et la décrit (par exemple « je me lève »). Le professeur (ou un autre enfant) répète ce que l'enfant a dit et refait l'action.
Organiser des visites à l'extérieur ou utiliser des images pour augmenter le vocabulaire
Au début, vous devez utiliser des mots connus lorsque vous donnez des nouvelles instructions. Une fois que le vocabulaire de la classe est connu, vous pouvez organiser une visite à l'extérieur pour accroître leur vocabulaire, par exemple :
Vous pouvez également accroître leur vocabulaire en créant des cartes avec des mots ou des images, par exemple des photos de types de produits alimentaires :
Emprunté de: Total Physical Response, Website
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter aux enfants
La structure qui suit aidera vos élèves à structurer leurs instructions logiquement ; elle est exemplifiée à la page suivante.
Voici un exemple d’une grille concernant une tâche ménagère:
Comment laver une chemise à la main :
Photo de http://www.peacecorps.gov/.../mali/ML0106.html consulté le 21/06/07
Vous aurez besoin de:
Un seau d’eau, une planche ou une grosse pierre, du savon.
faites tremper la chemise dans l’eau pendant environ 20 minutes
sortez la chemise de l’eau, essorez l’eau et mettez la chemise sur la planche ou la grosse pierre
frottez la chemise du savon sur la planche ou sur la grosse pierre
rincez la chemise dans l’eau
essorez la chemise et mettez la à sécher au soleil
vous avez le plaisir de porter une chemise bien propre
Grille de soutien adaptée à partir de http://warwick.ac.uk/ staff/ D.J.Wray/ Ideas/ frames.html Consulté le 21/06/07 Instructions adaptées à partir de http://www.unlockingthearchives.rgs.org/ curatorscupboard/ Default.aspx ?id=456 Consulté le 21/06/07
Ressources que les enseignants doivent planifier et adapter aux enfants
Voici trois façons de présenter la même recette.
Préparation de la soupe au piment (organigramme)
Laver et couper la viande, qui peut être du bœuf, en petits morceaux
Faire cuire la viande dans de l'eau bouillante
↓
Couper des oignons, des tomates et du piment
↓
Ajouter les oignons, les tomates et le poivre coupés à la viande et remuer
↓
Ajouter suffisamment d’eau pour couvrir le tout et laisser cuire à feu doux
↓
Laver, nettoyer, couper et ajouter les légumes que vous voulez
↓
Laisser bouillir jusqu'à ce que la viande soit tendre
↓
A servir avec du riz ou de l’igname bouillie
Préparation de la soupe au piment (description du processus)
Pour préparer la soupe au piment, laver et couper en morceaux 0,5 kg de bœuf. La viande est cuite dans de l'eau bouillante, et on ajoute ensuite les oignons, les tomates, les légumes et le poivre. On les fait bouillir jusqu'à ce qu'ils deviennent tendres, et on les mange ensuite avec du riz ou de l’igname bouillie.
Préparation de la soupe au piment (ingrédients et méthodes)
Ingrédients:
0,5 kilos de bœuf (nettoyer et couper en morceaux) | |
4 oignons | |
8 tomates | |
Quatre à cinq piments rouges secs et piquants | |
Autres légumes, si disponibles | |
1,5 litres d’eau |
Méthode: Mettre de l'eau dans une casserole et porter à ébullition. Ajouter des morceaux de viande et faire bouillir. Ajouter des oignons coupés, des tomates, des piments et d'autres légumes, remuer et laisser bouilli. Lorsque la viande est devenue tendre, verser la soupe dans des bols et manger avec du riz ou de l’igname bouillie.
Question clé: Comment pouvez-vous aider les enfants à devenir plus confiants dans l'utilisation de structures linguistiques spécifiques ?
Mots clés: Verbes ; adverbes ; exercices ; poèmes ; chansons ; récits
À la fin de cette section, vous aurez:
En tant que professeur de deuxième langue, vous devez toujours rechercher des nouvelles manières d'accroître l'expérience des élèves dans cette langue. Si vous leur donnez des occasions de l'utiliser, ils maîtriseront mieux cette langue et deviendront plus précis.
Cette section présente des exercices utiles qui se concentrent sur des structures ou phrases spécifiques.
Rappelez-vous que les activités que vous choisissez doivent avoir un sens pour les enfants, soit dans le cadre de l'activité, ou dans celui de leur vie (de préférence les deux).
Vous devez fournir à vos élèves des occasions d'utiliser des structures linguistiques spécifiques continuellement afin qu'ils les absorbent.
Il y a une théorie qui veut que les personnes apprennent les langues par l’imitation et la répétition. Auparavant, les cours de langues utilisaient beaucoup les exercices de répétition. De nos jours, on considère que les activités qui font participer les enfants dans des communications « réelles » permettent d'obtenir de meilleurs résultats. Cependant, les exercices de répétition sont très utiles si les enfants donnent un véritable sens aux phrases. Ils contribuent particulièrement à l’apprentissage s’ils sont mis en musique.
Essayez les idées qui se trouvent dans l'Etude de cas 1 et Activité 1 afin d’essayer ces théories.
M. Gnansa va faire une leçon de français à ses élèves de CM1 à Pagouda, au Togo. Un assassinat a eu lieu dans leur ville, à huit heures du soir deux nuits auparavant. Il a montré à ses élèves un article de journal sur l'assassinat et leur expliqué (en langue locale) comment les détectives posent des questions aux gens lorsqu'ils essaient de trouver les motifs d'un crime. Il a ensuite établi un modèle de question et réponse en français sur le tableau :
Q: Que faisais-tu mardi soir à 8h, Kola ?
R : Je regardais la télévision.
Il a posé la question à plusieurs élèves en s'assurant qu'ils donneraient leur propre réponse de façon correcte. Il a ensuite organisé les enfants en groupe de six. Un des enfants devait poser une question aux cinq autres membres du groupe qui donneraient chacun leur réponse individuelle. M. Gnansa a encouragé les élèves à se corriger mutuellement. Il a fait le tour de la classe pour écouter et surveiller les groupes.
Il a demandé à chaque enfant de rédiger « un rapport de détective » sur les membres de son groupe. Les six phrases de ce rapport devaient être construites de la façon suivante :
Koudjolou jouait avec son frère à huit heures du soir.
Erisa préparait le dîner à huit heures du soir.
La Ressource 1 : Structures de leçon alternatives a fourni à M. Gnansa des modèles à partir desquels il s'est inspiré pour les élèves de sa classe de CE2 .
Trouvez ou réalisez une publicité ou une liste de prix de légumes locaux, incluant des réductions de prix (la Ressource 2 : Publicité donne des exemples). Avant de commencer la leçon, faites une copie de la publicité ou de la liste de prix sur le tableau, ou préparez une annonce ou liste de prix pour chaque groupe de votre classe.
Rédigez les séquences de questions-réponses suivantes sur le tableau.
Q: Combien coûte ce produit… ?
R. Le prix antérieur était….maintenant le prix est de seulement…
Q: Combien coûtent ces légumes … ?
R: Ils coûtaient…avant, maintenant leur prix est de seulement …
Pendant la leçon, désignez certains éléments, en posant la question appropriée, et demandez à certains élèves de répondre. Ensuite, mettez les enfants en groupes et demandez-leur de faire des questions-réponses en suivant la même structure.
Finalement, laissez chaque groupe faire et exécuter une chanson, avec des vers sous la forme de:
Les … coûtaient à … avant, maintenant leur prix est de seulement …
Il est important lors de l'enseignement d'une langue de se concentrer sur le sens de la langue, d’insister sur l’importance de la communication, mais en même temps de travailler au développement des compétences grammaticales des élèves. L’Activité 2 donne un exemple de comment utiliser un poème écrit en français afin de réaliser des activités avec les enfants sur les verbes et les adverbes. Ce type de travail peut se réaliser avec une grande variété de textes, en se focalisant sur une grande gamme de structures. Assurez-vous que vous vous concentrez également sur le sens du texte écrit et que vous ne l'utilisez pas uniquement comme outil pour enseigner la grammaire. Avec les enfants plus jeunes, il sera nécessaire de se centrer sur la signification et le plaisir.
Les histoires utilisent généralement le temps du passé, alors que les descriptions sont généralement au présent. Il existe des contextes adéquats dans le cadre desquels vous pouvez vous entraîner à l'utilisation des temps.
Si vous enseignez une autre langue que le français, demandez-vous ce que les enfants trouveront difficile à propos de la grammaire de la langue que vous leur enseignez et adaptez l’Activité 2 à cette langue.
Au cours d'un atelier à Mango, les enseignants ont eu un débat intéressant sur la grammaire. M. Akata Kloutsè a indiqué qu'il avait entendu dire que la grammaire était l’os ou le squelette d’une langue et que les autres mots étaient la chair. Tant les os que la chair contribuent à donner le sens à une phrase. Les enseignants ont conclu que les élèves doivent développer une compréhension de comment les structures d'une langue fonctionnent, mais ils se sont également plaints du manque d'intérêt des élèves pour les leçons de grammaire.
Mlle Djobo Fousséna a indiqué qu'elle tentait d'inclure des activités qui se concentrent sur les structures linguistiques lorsque ses élèves de CM2 lisent des histoires intéressantes ou des poèmes. Par exemple, après avoir révisé les principaux temps de verbes en français, elle demande aux élèves d’indiquer pourquoi l'écrivain de l'histoire du poème a utilisé le passé, le présent ou le futur. Elle demande ensuite aux enfants de décider de quels temps de verbes ils auront besoin pour écrire leurs propres histoires ou poèmes afin de les rendre plus intéressants pour leurs lecteurs.
Le français étant une langue additionnelle pour ses élèves, Mlle Djobo fait de grands tableaux au dos d’anciens calendriers. Cela constitue un soutien pour les élèves lorsqu’ils utilisent le présent, passé et futur des différents verbes (voir la Ressource 3 : Tableau des temps des verbes pour un exemple simple que vous pouvez adapter pour vos élèves). Elle encourage les enfants à consulter ces tableaux lorsqu'ils écrivent.
Vous aurez probablement remarqué qu'il est parfois difficile de noter le travail écrit des enfants parce qu'ils font trop d'erreurs. Ne découragez pas les enfants en faisant trop de corrections. Cependant, il ne faut pas qu'ils prennent de mauvaises habitudes. Comment résoudre ce problème ?
Une des façons est de lier le sens avec les structures linguistiques. Définissez un travail d'écriture qui a du sens pour les enfants. Encouragez-les à corriger le travail avant de le rendre. Vous pouvez leur demander de travailler en groupe de deux afin de s’aider mutuellement. Ils peuvent ensuite rendre le travail sans commettre autant d'erreurs.
Lorsque vous notez leur travail, mettez l'accent sur le sens et l'intérêt. Il est en outre utile de sélectionner la structure linguistique (l'orthographe ou peut-être les temps de verbes ou prépositions) sur laquelle vous allez faire porter vos corrections. De cette façon, vos commentaires sont limités et focalisés, et les enfants ont plus de chances de les comprendre et de les utiliser dans d'autres contextes.
Un groupe d'enseignants lors d'une formation continue au Village du Bénin au Togo, tente d’améliorer ses propres capacités d’écriture. Les animateurs de la formation les encouragent à créer les « cercles d'écrivains » dans le cadre desquels ils lisent les écrits des uns et des autres et proposent des commentaires sur les textes lus. Les enseignants rédigent des textes sur leurs propres expériences, leurs mémoires d'enfance, des personnages et/ou des endroits spéciaux, des expériences inoubliables.
Les animateurs les aident à formuler leurs commentaires sur les textes de leurs collègues en utilisant des critères en fonction de ce qui avait été écrit. Voici les exemples :
STYLE ET ORGANISATION
CONTENU
LANGUE
Les écrits de ces enseignants ont été publiés dans un livre qui a été partagé avec familles et amis. Les enseignants ont conclu que certaines de ces idées peuvent être utilisées en classe, adaptées pour l'âge et la capacité des enfants.
Cette approche était-elle réussie ? La répéteriez-vous ?
Est-ce que la qualité de l'écriture des enfants s'est améliorée ? Comment le savez-vous ?
Information préliminaire ou connaissance du sujet
Séquences de questions-réponses
Q: Avez-vous entendu le tir, Mlle Djori ?
R : Oui, nous étions en train de prendre notre souper.
ou
Q: Avez-vous entendu le tir, M. Makpaou ?
R : Non, j’étais en route pour Kétao.
Structure des rapports de détectives.
Mlle Djori a entendu le tir alors qu'ils prenaient leur souper.
ou
M. Makpaou n'a pas entendu le tir car il était en route pour Kétao.
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Pour les enfants plus âgés, vous pouvez utiliser des séquences plus difficiles telles que :
Q: Regardez cette chemise ! C'est une bonne affaire.
R : Oui, elle coûtait….F CFA la semaine dernière !
ou
Q: Quel dommage que tu as acheté cette paire de jeans la semaine dernière !
R : Oui, j'aurais dû attendre les soldes. J'ai dépensé ….. F CFA en vain.
Liste de prix de légumes
Cette scène peut être plus utile si vous travaillez dans une zone rurale afin de fournir un contexte à l’Activité 1.
NOS MEILLEURS PRIX AUJOURD’HUI VENEZ ACHETER !
LES IGNAMES COÛTAIENT 250 F CFA LA SEMAINE DERNIERE CETTE SEMAINE : 200 F CFA !
LES TOMATES COÛTAIENT 150 F CFA AUJOURD’HUI ELLES SONT A 120 F CFA !
LES OIGNONS COÛTAIENT 150 F CFA AUJOURD’HUI ILS SONT A 110 F CFA !
LES BANANES COÛTAIENT 150 F CFA AUJOURD’HUI ELLES SONT A 110 F CFA ! |
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Présent | Imparfait (temps du passé) | Futur |
Je marche | Je marchais | Je marcherai |
Je mords | Je mordais | Je mordrai |
Je choisis | Je choisissais | Je choisirai |
Je creuse | Je creusais | Je creuserai |
Je dessine | Je dessinais | Je dessinerai |
Je mange | Je mangeais | Je mangerai |
J'oublie | J’oubliais | J'oublierai |
Je sais | Je savais | Je saurai |
Je vois | Je voyais | Je verrai |
Je dors | Je dormais | Je dormirai |
Je nage | Je nageais | Je nagerai |
J'écris | J’écrivais | J'écrirai |
Destinée à l’usage des élèves
Mon tambour, poème de Francis Faller
Il bat
patiemment
comme le goutte à goutte
de l’eau
sur
un tuyau
de gouttière
ou orgueilleusement
comme le a
Mon tambour. Mon tambour.
Il convoque l'amour.
Il canalise la haine.
Il appelle la liberté.
Il n'arrête jamais
même lorsque personne
que moi
n’entend mon tambour.
Mon tambour accueille
tout
ce qui passe :
le lever du soleil
le battement de la pluie
le vent qui pousse de son souffle
une famille de grues
à travers le ciel.
Il accueille le grillon
qui gazouille sa joie.
Il accueille les travailleurs
dont les perceuses et les pelles
creusent des trous
monotonement.
Je le suis
jusqu’au rire
Je lui fais traverser
la douleur lancinante.
C'est un moineau qui picote la graine
c'est un roseau le long de la haie
c'est un tir de pistolet rapide.
Mon tambour. Mon tambour.
Il bat nerveusement
la bienvenue
juste pour toi.
Vas-tu l’entendre
avec enchantement ?
Vas-tu t’enfuir avec effroi ?
Un tambour n'est que
peau et bois
alors viendras-tu ?
Tu devrais
Tu devrais.
Mon petit tambour
était hier si faible.
Aujourd'hui il bat
à tue-tête.
Sûrement sa caisse
n’est pas le monde
pour qu’on ne l’entende pas.
Bien qu'il ne reçoive
jamais de réponse
je pense
que je ne pourrais pas vivre
si le chant
de mon tambour
s'éteignait.
Note: Francis Faller est un poète sud-africain
Adapté de: Mon tambour – Meyerowitz, B., Copans, J. & Welch, T. (éditeurs)
Information préliminaire ou connaissance du sujet
Mon tambour, poème de Francis Faller
Dans cette version du poème les verbes ont été soulignés et les adverbes sont en caractère gras.
Il bat Patiemment comme le goutte à goutte de l’eau sur un tuyau de gouttière ou orgueilleusement comme le martèlement de la mer Mon tambour. Mon tambour. | Note 1 : bat : du verbe battre Note 2: patiemment est un adverbe de façon, qui décrit le battement du tambour. calmement, continuellement, sans s'énerver ou s'irriter. Note 3: Orgueilleusement est également un adverbe qui décrit le battement du tambour: avec orgueil, c'est-à-dire content de lui-même. |
Il convoque l'amour. Il canalise la haine. Il appelle la liberté. Il n'arrête jamais même lorsque personne que moi n'entend mon tambour. | Note 4: jamais est un adverbe de temps qui fournit des informations sur le verbe arrête: le tambour ne s'arrête jamais |
Mon tambour accueille tout ce qui passe : le lever du soleil le battement de la pluie le vent qui pousse de son souffle une famille de grues à travers le ciel. | |
Il accueille le grillon qui gazouille sa joie. Il accueille les travailleurs dont les perceuses et les pelles creusent des trous monotonement. | Note 6: monotonement est un adverbe de manière qui décrit comment creuse les personnes (de manière ennuyeuse et continue). |
Je le suis Jusqu’au rire Je lui fais traverser douleur lancinante. C'est un moineau qui picote la graine c'est un roseau le long d'une haie c'est un tir de pistolet rapide. Mon tambour. Mon tambour. | Note 7 : suis première personne singulier du verbe suivre, venir après Note 8 : Traverser est à l’infinitif parce qu’il suit un autre verbe Note 9: c’est est une contraction de cela est. Est est un verbe, mais pas un verbe d’action. |
Il bat nerveusement la bienvenue juste pour toi. Vas-tu l'entendre avec enchantement ? Partiras-tu avec effroi ? Un tambour n'est que peau et bois alors viendras-tu ? Tu devrais Tu devrais | Note 10: Nerveusement est un adverbe de manière qui décrit le battement du tambour. comme si le tambour était anxieux ou légèrement effrayé. Note 10 :‘viendras’ est la deuxième personne singulier du futur du verbe venir utilisé sous la forme interrogative : viendras-tu ? Note 11 : Tu devrais : le conditionnel de devoir indique que l’action n’est pas sûre : Il s’agit d’une suggestion, une invitation. Le verbe venir est sous-entendu après tu devrais |
Mon petit tambour était hier si faible. Aujourd'hui il bat à tue-tête.
| Note 12: était est la troisième personne du singulier de l’imparfait (temps passé)de être Note 13: à tue-tête expression adverbiale qui signifie à volume élevé et qui décrit la manière dont le tambour bat. |
Sûrement sa caisse n’est pas le monde pour qu’on ne l’entende pas. Bien qu'il ne reçoive jamais de réponse je pense que je ne pourrais pas vivre si le chant de mon tambour s'éteignait.
| Note 14 : Ces trois vers veulent dire que la caisse de résonance du tambour est le monde et que donc tout le monde peut l’entendre Note 15: jamais est un adverbe de temps (voir note 4). Note 16: pourrais première personne du singulier du conditionnel de pouvoir. Note 17 : s'éteignait troisième personne du singulier de l’imparfait du verbe éteindre. L’idée est que le poète ne pourrait pas vivre sans le tambour. A noter la concordance des temps: Verbe de la proposition principale à l’imparfait, verbe de la proposition subordonnée de condition (introduite par si) au conditionnel |
Question clé: Comment pouvez-vous créer des activités pour stimuler la communication dans la langue additionnelle ?
Mots clés: écart d'information ; interaction ; significatif ; création d'activités ; groupes
À la fin de cette section, vous aurez :
En tant qu'enseignant, vous devez utiliser les résultats des recherches relatifs à ce que vous faites. Des travaux de recherche récents montrent que les personnes acquièrent une langue à travers la participation dans une interaction significative (en cette langue), dans des contextes naturels. Que signifie cela ?
Participation: chaque enfant doit participer ou être impliqué activement.
Significatif : l'activité doit être significative et avoir un sens pour les enfants.
Interaction: la communication devrait se faire dans les deux sens (ou trois ou quatre sens).
Contextes naturels: la langue utilisée doit être celle de tous les jours.
Dans cette section, nous analysons comment stimuler ce type d'interaction dans votre classe ; elle se fait généralement à travers l'utilisation d'images. Nous vous conseillons de développer une sélection de ressources.
Le travail interactif en classe se réalise en général au sein de petits groupes. Il est également utile de consulter la Ressource clé : Travailler groupes dans la classe.
Motiver les enfants à communiquer les uns avec les autres implique d'établir des activités qu'ils peuvent réaliser ensemble et qui sont « réelles ». Les groupes sont une forme de soutien et permettent aux enfants de pratiquer de nouvelles langues et de s’essayer à leur utilisation en sécurité.
La communication « réelle » implique un « écart d'information » ; en d'autres mots, les enfants trouvent quelque chose ensemble qu'ils ne connaissaient pas auparavant. Dans le passé, on indiquait probablement aux enfants de demander à un camarade de classe dont il connaissait le nom, « Quel est ton nom ? » Il n'y a pas d'écart d'information, la communication n'est donc pas « réelle ».
L’Etude de cas 1 et l’Activité 1 montrent comment le fait de trouver l'information manquante peut être utilisé pour créer des groupes ou des équipes de 2. Voir également la Ressource 1 : Plus d'activités sur l’écart d'information.
Mme. Alexandrine Ogboné à Tabligbo au Togo voulait diviser un groupe de 40 enseignants en quatre groupes, afin qu'ils puissent communiquer les uns avec les autres.
Elle a trouvé une série de 16 photos toutes sur une page d’un manuel (voir la Ressource 2 : idées d'images). Elle a fait quatre copies de chaque page et a coupé chaque page en dix images afin de disposer de dix séries de quatre images : quatre chaussures ; quatre drapeaux, etc. Elle a mélangé les images.
Tous les enseignants sont arrivés, elle a donné à chacun une image et leur a demandé de ne la montrer à personne. Elle leur a ensuite demandé de se déplacer dans la salle en posant des questions de ce genre:
Question: As-tu une image de … ?
Réponse: Non je n'en ai pas ou Oui, j'en ai.
Elle leur a demandé de continuer cet exercice jusqu'à ce qu'ils constituent en groupe de quatre personnes ayant des images similaires.
Une fois les groupes constitués, les membres devaient parler d’eux-mêmes à une autre personne, et trouver, en discutant, une chose qu'ils avaient en commun: par exemple tous les quatre pouvaient avoir une sœur plus jeune ou aimer ou ne pas aimer un type particulier de musique ou de nourriture, etc.
Les enseignants ont beaucoup aimé cette activité et ont fini par bien se connaître entre eux.
Comment pouvez-vous organiser quelque chose de semblable dans votre classe ?
Faites une liste de mots relatifs à une leçon récente dans n’importe quelle discipline (voir la Ressource 3 : mots et sens de certains mots).
Donnez à chaque groupe de deux élèves un mot de la liste et deux petits morceaux de papier. Demandez-leur de diviser les mots en deux et d’écrire chacune des moitiés sur un des morceaux de papier.
Ramassez et mélangez tous les morceaux de papier. Donnez maintenant à chaque enfant une moitié de mot.
Demandez aux élèves de trouver l'enfant qui a l'autre moitié de leur mot et de rester près de lui/elle.
Les groupes de deux lisent leur mot à la classe.
Chaque groupe de deux rédige le sens du mot sur un autre morceau de papier. Ramassez les significations et les moitiés de mots.
Annoncez de nouveau les demi-mots, et répétez le processus précédent.
Ensuite, lisez chaque signification à tour de rôle et demandez à chaque groupe de s'asseoir quand ils entendent la leur. Personne ne doit faire de remarques sur le fait qu’ils sont assis correctement ou non. Les significations se clarifient.
Lancez de nouveau le jeu et observez s'ils peuvent y jouer plus rapidement et avec plus de précisions.
Est-ce que cette activité a permis à vos élèves de mieux comprendre le sens des mots ? Comment le savez-vous ?
En tant qu'enseignant, vous devez toujours rechercher des activités pour développer les capacités d'écoute et de compréhension de vos élèves.
Ici, l’Activité 2 implique l'écoute et le dessin, ou la transformation de l'information linguistique en information visuelle. Cela constitue un avantage similaire à celui de la réponse physique totale (TPR) puisque les enfants n'ont pas besoin de faire preuve de leur compréhension en parlant ou écrivant la langue.
Cependant, il requiert que la personne qui décrit soit claire et précise sinon les conséquences peuvent être vues sur l'image du camarade.
Kangni recevait toujours du courrier publicitaire dans sa boîte à lettres: des annonces de différents magasins montrant des images de leurs marchandises. Un jour, elle a décidé de les garder au lieu de les jeter dans la poubelle.
Elle a découpé les différents produits ménagers: sachets d’Indomie, de sucre et de farine ; boîte de poudre à laver et de céréales, etc. elle en avait plusieurs copies.
Elle a dessiné 6 images d'étagères de cuisine et a déposé les produits ménagers sur ces dernières (La Ressource 4 : Décrire et organiser montre des exemples). Chacune des trois images était différente. Elle a ensuite coupé des copies de tous les produits qui se trouvaient sur les étagères de cuisine. Elle avait également trois étagères libres.
Le jour suivant, dans sa classe de CE2, des groupes de trois à sept élèves ont reçu des images d'étagères pleines. Les étagères vides sont allées aux trois autres groupes et plusieurs élèves de ces groupes ont reçu les copies de produits.
Elle a groupé les équipes : le Groupe 1 (qui avait les images d'étagères pleines) s’est assis près du Groupe 2 (qui avait les étagères vides et les produits séparés). Les membres du groupe 1 ont décrit la façon dont les produits étaient organisés sur les étagères et les membres de l'autre groupe les ont disposés sur les étagères vides. Lorsqu'ils n'étaient pas certains, ils posaient des questions. Cet exercice leur a permis d'utiliser des mots pour faire face à une situation « réelle ».
La leçon s'est bien déroulée. Kangni décide que la prochaine fois elle augmentera le vocabulaire des enfants en leur demandant d'organiser et de décrire des images (ou si possible l'objet lui-même) de tambours et d'objets de la communauté locale.
Cette activité se réalise en groupe de deux ou de plusieurs élèves. L'un des membres du groupe décrit et l'autre (ou les autres) dessine (ou dessinent). Dans une classe contenant des élèves de différents niveaux, les plus grands se chargent de décrire et les plus petits de dessiner.
La Ressource clé : Travailler avec des classes à effectifs lourds ou à plusieurs niveaux donne davantage d'idées sur les façons de travailler.
En tant qu'enseignant, vous devez vous rappeler que les êtres humains (y compris les enfants) essayent toujours de trouver un sens à ce qu'ils font. Toutes les activités que réalisent les élèves doivent avoir un sens pour eux.
L’Etude de cas 3 et l’Activité clé cherchent un sens dans les textes et des extraits de textes. Les élèves mobilisent des capacités essentielles nécessaires pour la lecture: la prédiction et l’anticipation (deviner ce qui arrivera après).
Ils doivent également interagir entre eux afin de résoudre un problème. Chaque personne doit jouer un rôle afin de résoudre le « puzzle » et trouver un sens.
La classe de CE1 de Mlle Abrao a rapporté des histoires des communautés respectives des enfants. Chacun d'eux les a illustrées. Sur chaque page, ils ont écrit une phrase et dessiné un dessin correspondant. Les pages ont été insérées dans des pochettes en plastique qui ont été mises dans un classeur afin de créer un livre.
Sa collègue, Mlle Abassa, qui enseigne à une classe de CE2, a vu les histoires illustrées et les a empruntées pour réaliser une activité de lecture avec ses élèves. Mlle Abrao est venue observer cette activité.
Mlle Abassa a divisé sa classe en groupes de cinq. Elle a donné à chaque groupe une histoire mais a sorti les pages du classeur et a laissé le classeur au centre de la table. Elle a ensuite donné à chaque élève du groupe une page de l'histoire après avoir mélangé les pages entre elles. Chaque enfant a dû lire la phrase qui se trouvait sur sa page au reste du groupe. Les enfants ont dû parler entre eux et décider quelle phrase était la première de l'histoire, organiser les différentes pages et remettre l'ensemble des pages en ordre dans le classeur pour que l’histoire ait un sens.
Mlle Abassa a demandé à un enfant de chaque groupe de lire l’histoire du groupe au reste de la classe qui a dû analyser son ordre. L'ensemble de la classe a sélectionné la meilleure histoire, et cette dernière a été jouée sous forme d’une pièce de théâtre.
Vous pouvez utiliser ce type d'activité à tous les niveaux.
Lisez les passages ou les histoires à la classe.
Ressources que les enseignants doivent planifier et adapter aux enfants
Qu'est-ce qui est commun ?
Choisissez des groupes de six à huit images. Chaque groupe d'images doit avoir quelque chose en commun. Par exemple, vous pouvez avoir six images qui contiennent toutes un ou des objets en verre ou un groupe de six images où un personnage mange quelque chose. Vous pouvez avoir six images qui montrent un bébé, la pauvreté ou la bonté.
Divisez votre classe en groupes afin que chaque groupe dispose d'une série d'images. Vérifiez que vous disposez de séries d’images supplémentaires que vous distribuerez aux groupes qui finissent rapidement. Une fois qu'un groupe a terminé, vous pouvez ramasser la série d'images et la donner à un autre groupe qui a terminé.
Au sein d’un groupe, les membres ne doivent pas montrer leur image aux autres. Ils doivent poser le type de questions suivantes aux autres personnes du groupe :
Y a-t-il un … sur ton image ?
Y a-t-il des… sur ton image ?
Est-ce que ton image montre… ?
Les autres membres répondent:
Non, il n’y en a pas ou Oui, il y en a.
Non, elle ne montre pas ça. ou Oui, elle montre … .
La personne qui identifie l’élément commun est le gagnant.
Le jeu est plus ou moins facile en fonction du degré d'abstraction de l'élément commun.
Que font-ils dans la vie ?
Écrivez sur le tableau une liste de professions comme celle qui se trouve ci-dessous.
Docteur | Dentiste | Enseignant |
Commerçant | Infirmière | Directeur |
Employé de bureau | Pilote | Ingénieur |
Jardinier | Libraire | Officier de police |
Fermier | Poissonnier | Opérateur de saisie |
Hôtesse de l'air | Pharmacien | Fournisseur de produits alimentaires |
Fleuriste | Homme de science | Musicien |
Technicien informatique | Employé de magasin | Mécanicien |
Ressources que les enseignants doivent planifier et adapter aux enfants
Emprunté de: Livres en exposition: New Day-by-Day English Course
Line drawings: Modern English Teacher, 10
Ressources que les enseignants doivent planifier et adapter aux enfants
Mot | Sens |
Humérus | Un os se trouvant dans la partie supérieure du bras |
Crâne | L'os qui protège le cerveau |
Péroné | Le plus petit des deux os se trouvant dans la partie inférieure de la jambe. |
Radius | C'est un des os de l’avant-bras qui va du coude au poignet et pivote lorsque vous tournez votre main. |
Fémur | C'est le seul os qui se trouve dans la partie supérieure de la jambe. C’est l’os le plus long de tout le corps. |
Vertèbres | Ce sont des os de l'épine dorsale, ils protègent les nerfs qui passent dans cette zone. |
Métacarpe | Ensemble des os de paume de la main. |
Sternum | C'est l'os plat du thorax qui protège le cœur |
Scapula | C'est un os se trouvant dans le dos plus connu sous le nom d’omoplate |
Tibia | Le plus grand des deux os se trouvant dans la partie inférieure de la jambe. |
Tarse | Un groupe d’os qui composent la partie supérieure du pied et de la cheville. |
Ressources que les enseignants doivent planifier et adapter aux enfants
Vous pouvez réaliser des jeux similaires avec des plans de maisons ou des images de meubles. Mettez-les dans la boîte de ressources afin de les utiliser de nouveau, ou pour que vous et vos élèves les utilisiez lorsqu'ils ont le temps de lire et dans le cadre d'activités de lecture indépendante, et pour pratiquer leur vocabulaire. Pensez à utiliser des objets et des prix locaux.
Ressources que les enseignants doivent planifier et adapter aux enfants
Paragraphes pour les classes d'enfants plus âgés :
Les Fulani ou Peuls étaient traditionnellement une communauté pastorale nomade qui s'occupait de rassembler les troupeaux de chèvres, de moutons et de bovins. Ils peuplaient les prairies entre les villes dans toute l’Afrique de l’ouest. Avec la croissance du commerce, un grand nombre de Fulani a également commencé à s'établir dans les villes, formant une communauté distincte.
Les Fulani étaient pour la plupart des Musulmans comme la majorité des souverains des Etats de la région. Au cours du XVIIe et XVIIIe siècle, les Fulani se sont soulevés à plusieurs reprises contre les souverains qui les oppressaient. Ces soulèvements ont créé des émirats très petits dans l'ouest du Sahel qui n'ont pas survécu très longtemps.
Les Etats plus puissants de la région étaient les villes-Etats de Hausaland. Ils étaient composés d'une population Fulani importante dont les membres étaient considérés en général comme des citoyens de deuxième classe. Au cours des siècles, cependant, les Hausa et les Fulani sont devenus de plus en plus intégrés. Gobir était l’un des Etats Hausa. Il était pauvre et situé à la pointe de Hausaland, et était gouverné par un groupe asmal de l’empire décadent de Gao. Ce gouvernement était connu pour sa dureté envers les paysans Fulani et Hausa.
Usman dan Fodio, un Fulani qui vivait à Gobir, était l'un des érudits religieux les plus célèbres de la région. Avec l'ascension de Bawa, le gouverneur de Gobir, on lui permit de créer une communauté religieuse à Degel (maintenant une ville du Nigeria). En échange, dan Fodio bénit la monarchie et éleva Yunfa, neveu et héritier de Bawa. Cependant, lorsque Yunfa devint gouverneur, il décida d'enlever l'autonomie à la communauté religieuse de dan Fodio et tenta de l'assassiner.
Degel se défendit, mais ne put faire face à l'armée de Yunfa. Dan Fodio et ses partisans se retirèrent de Gobir. Depuis l'exil, dan Fodio appela au djihad contre ses oppresseurs dans l'ensemble de la région, ce qui déclencha la Guerre peule. De nombreux Fulani et Hausa répondirent à cet appel et un soulèvement général se déclencha en Hausaland et la plupart des gouvernements de la région tombèrent rapidement. Dan Fodio fut nommé gouverneur du nouvel empire.
Histoire en images pour des classes d'enfants plus jeunes: le chien et la viande
Emprunté de: Sokoto Caliphate, Site web de Wikipedia; Histoire en images, Standard 2 Language Book, Maskew Miller Longman
Question clé: Comment tirer profit de la connaissance de la langue locale pour développer les capacités dans une langue additionnelle ?
Mots clés: construire ; vocabulaire ; concepts ; bilinguisme additionnel
À la fin de cette section, vous aurez :
En tant qu'enseignant, il vous faut maximiser l'apprentissage et les capacités dans la deuxième langue et par conséquent vous devez prendre des décisions concernant l'utilisation de la langue maternelle. Votre choix doit reposer sur ce qui est le mieux pour que l'enfant apprenne, plutôt que sur ce qui est plus facile pour vous.
Dans de nombreuses écoles, les langues maternelles des enfants sont uniquement utilisées chez eux, et au cours des premières années d'école. Cela est parfois interprété comme une manière d'indiquer que la langue maternelle ne vaut pas grand-chose.
Les enseignants et les parents oublient qu'il est important de tirer profit des connaissances linguistiques existantes de l'enfant et d'utiliser les deux langues.
Cette section montre comment l'utilisation de la langue maternelle peut maximiser la créativité, la compréhension, le développement d'idées et la compréhension d'une deuxième langue.
Lorsque vos élèves arrivent à l'école ils disposent d'une riche connaissance des interactions humaines et du fonctionnement du monde. Ils connaissent également une langue pour décrire leur environnement. Lorsqu'ils emploient leur langue maternelle ils peuvent utiliser leur expérience pour construire leurs discours et écrire avec davantage de détails et d'imagination. En tant qu'enseignant, vous devez encourager cela et tirer profit des connaissances déjà acquises.
Lorsqu'il s'agit de parler ou écrire dans une deuxième langue, les enfants peuvent ne pas se rendre compte qu'ils peuvent utiliser leurs connaissances. Il est possible que les enseignants oublient que leur rôle est que les élèves puissent transférer leurs connaissances construites dans leur langue maternelle plutôt que d’avoir à tout reconstruire à partir de zéro.
Dans cette partie, nous vous conseillons d'aider les élèves à exprimer ce qu'ils connaissent et à imaginer en leur propre langue et de penser à des manières de transférer ces capacités dans la deuxième langue.
Mlle Emenyo Djangbedja prépare une leçon de français pour sa classe de CM1 composée de 64 élèves, dans le quartier de Tchawanda, à Sokodé, au Togo.
Un jour, elle a lu des exemples de poèmes de louanges et des histoires à sa classe, elle les a analysés avec ses élèves et leur a conseillé d'en écrire eux-mêmes.
Cette activité les enthousiasmait, mais leur première tentative en français a été décevante. Mlle Djangbedja a donc décidé d'employer une approche différente.
Elle a demandé à ses élèves de travailler en binômes (groupes de deux) afin que, dans leur binôme, ils se disent ce qu'ils voulaient écrire et qu'ils collaborent à l'écriture d'une histoire ou d'un poème en Ewé. Ensuite, ils en ont fait une version en français. Mlle Djangbedja leur a rappelé de ne pas faire une traduction littérale car la grammaire et le vocabulaire des deux langues sont différents.
La deuxième tentative était beaucoup plus intéressante que la première, mais la version en français n'était pas aussi riche en détails que la version en Ewé.
Mlle Djangbedja a organisé une activité pour enrichir leur vocabulaire ainsi que la gamme des verbes et adverbes qu'ils employaient dans la deuxième langue, car elle avait remarqué des lacunes dans ce domaine. Ensuite, elle a demandé aux élèves de travailler de nouveau sur leurs récits ou poèmes en utilisant une gamme plus importante de verbes et adverbes.
Après avoir signé leurs œuvres, les enfants les ont déposées sur une table se trouvant au fond de la classe. Ils se sont bien amusés en lisant les histoires des autres.
Mlle Djangbedja a remarqué que le nombre de verbes et adverbes faisant partie du vocabulaire des enfants avait augmenté à la suite à cet exercice.
Est-ce que cette approche a permis aux élèves de développer leur vocabulaire dans la deuxième langue ?
On pense généralement que l'enseignant doit uniquement utiliser la deuxième langue en classe afin que les enfants puissent la maîtriser. Ce n'est pas une opinion sans fondements et cette méthode fonctionne bien dans certaines conditions. Cependant, la réalité dans de nombreuses classes africaines est la suivante :
Lorsque les élèves n'apprennent cette langue additionnelle que depuis quelques années et n’ont pas la possibilité de l'utiliser en dehors de la classe, ils peuvent uniquement la comprendre et faire des phrases en fonction des activités faites en classe tous les jours. Souvent ils ne sont pas capables de l'utiliser pour analyser des idées ou des concepts. Afin d'augmenter leurs capacités pour ce faire, il peut être utile d'adopter une approche bilingue.
A Dapaong, au Togo, Mme Ablavi Edjoh a organisé une leçon de français pour sa classe de CM1 reposant sur une histoire à propos d'un roi et d'un cordonnier. Elle voulait qu'ils réfléchissent à la nature de la véritable « sagesse » et de l’« intelligence » et à l'objectif de l'éducation.
Elle lit l'histoire à haute voix à l'ensemble de la classe, en s'arrêtant de temps en temps pour poser des questions et vérifier leur niveau de compréhension. La plupart des questions et des réponses sont en français, mais parfois elle utilise la langue maternelle (le Haoussa) pour clarifier un concept ou pour faire le lien entre l'histoire et la vie des élèves (voir la Ressource 2 : transcription de la leçon).
Après avoir lu l'histoire, elle demande aux enfants d'analyser les questions suivantes en groupes de quatre à six élèves. Elle leur demande d'utiliser leur langue maternelle.
Ils répondent dans leur langue maternelle et analysent les questions ensemble. Elle prend des notes sur le tableau en français et également en leur langue maternelle.
Ramassez leur travail et donnez-leur votre opinion sur ce dernier. Ils peuvent avoir pour la personne choisie des sentiments profonds, c'est pourquoi il vaut mieux analyser le contenu de manière humaine plutôt que de vous focaliser uniquement sur les erreurs grammaticales, etc. (voir la Ressource clé : Évaluer l’apprentissage).
Une fois que les capacités et la compréhension ont été établies dans une langue que l'on maîtrise bien, il est plus facile de les transférer à une deuxième langue. De nombreux chercheurs universitaires considèrent qu'une personne qui peut analyser un sujet à travers deux langues a davantage de capacités de réflexion. Il est important que vous vous assuriez que les enfants en ce sens sont enrichis (et non appauvris) lorsqu'ils acquièrent plus d’une langue.
Lorsque vos élèves ont analysé des idées en leur langue maternelle ou dans la lingua franca, il est important de déterminer et apprendre des façons d'exprimer ces dernières en une langue additionnelle. Vous devez penser continuellement à des manières de les aider à faire cela. Cette partie vous offre quelques idées.
Ablavi s'est assurée que les notes Haoussa de la leçon sur le roi et le cordonnier n’avaient pas été effacées du tableau.
Au cours de la leçon suivante, elle a analysé avec les élèves comment répondre, en français, aux questions qu'elle avait posées.
Ils ont parlé des phrases et mots Haoussa clés qu'ils avaient utilisés ; des termes comme: gunaguni, fadan sarki. A quelles personnes ou qualités chaque mot se référait-il ? Connaissaient-ils des personnes ayant ces qualités ?
Ils ont également analysé, de la même façon, certains des mots français des questions: éduqué ; sage ; intelligent ; heureux ; appris. Elle leur a rappelé qu'il n'existe pas toujours des traductions directes de mots de français en Haoussa, ou de Haoussa en français. Cependant, ils ont trouvé des façons d'exprimer en français les idées qui se trouvaient sur le tableau. Au cours de ce processus, ils ont appris des nouvelles structures linguistiques et du vocabulaire nouveau.
Ablavi les a notés sur le tableau, a demandé aux élèves de travailler en groupe et d'écrire en français les réponses à ces deux questions. Le groupe pouvait créer les réponses ensemble, mais chaque enfant devait les écrire individuellement.
Ablavi a conclu que l'alternance entre les langues pouvait développer davantage les capacités linguistiques en français des enfants.
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Toi !
Ta tête est comme un tambour vide.
Toi !
Tes yeux sont comme des boules en flammes.
Toi !
Tes oreilles sont comme des ventilateurs soufflant sur le feu.
Toi !
Tes narines sont comme le trou d'une souris.
Toi !
Ta bouche ressemble à un morceau de boue.
Toi !
Tes mains sont comme des baguettes de tambour.
Toi !
Ton ventre est comme un sceau d’eau non potable
Toi !
Tes jambes paraissent des poteaux de bois.
Toi !
Ton derrière ressemble à un sommet de montagne.
Traduit de l’Igbo
Notes de l'enseignant
Comparaisons
Le poème ci-dessus est une série de comparaisons. Dans ce cas précis la série de comparaisons est également une série d'insultes ! Une comparaison est une figure de style utilisée pour mettre en évidence les qualités d'une personne ou d'une chose qui est décrite. Une comparaison vous fait penser par exemple au « trou d’une souris » et vous permet (dans ce cas) de mieux comprendre et imaginer l'aspect des narines. Lorsque vous analysez une comparaison, vous vous dites à vous-même, « A quoi ressemble le trou d'une souris ? Il est plutôt grand (par rapport à une narine). Il est noir à l'intérieur. Il est plein de nids désordonnés et sales ». Nous pouvons ainsi voir plus clairement ce que le poète pense du nez de la personne !
La comparaison est une figure de style. En d'autres mots, l'écrivain ou l'orateur sait qu'il s'agit d'une comparaison. Une comparaison, en français, utilise toujours les mots « comme », ou « aussi que », par exemple « tes narines sont comme le trou d'une souris » ou « dans le tunnel il faisait aussi noir que dans la nuit ».
Métaphores
Si le poète avait écrit « tes narines sont un trou de souris » cette expression aurait eu un impact similaire mais il ne s'agirait pas d'une comparaison mais d'une métaphore. Ici, la comparaison est implicite. On ne nous indique pas que la comparaison est effectuée. La narine est décrite comme si elle était le trou d'une souris.
Adapté de: Machin, N. African Poetry for Schools: Livre 1
Information préliminaire ou connaissance du sujet
L’institutrice (I) fait une leçon de lecture avec ses élèves (Es) de CM2 I : Je vais d'abord lire et vous allez ensuite me suivre de temps à autre. Kun ji ko (m'avez-vous compris ?) Es:Oui. I : Il y a très longtemps, le roi d'Égypte voulait savoir comment vivait son peuple. Où se trouve l'Egypte ? Oui ? E :L'Egypte se trouve en Afrique du Nord. I : (Répète) Etes-vous d'accord ? Etes-vous d'accord ? Es:Oui. (en cœur) I : Bien. Un jour, il s'habilla comme un déshérité et se rendit dans la cité. Qu'est-ce qu'une cité ? E :Une ville… I : Il écouta les plaintes de la population. Son peuple se plaignait. Lorsque vous vous plaignez… vous n'êtes pas contents…. E :Gunaguni. I : Gunaguni (se plaindre) Es:Oui. I : Maintenant. Ils disaient qu'ils étaient pauvres et que les produits alimentaires étaient chers… Ils se plaignaient... Personne ne riait dans cette ville. Personne ne chantait, et personne n'était heureux. Tout le monde était mécontent. Le roi rentra à son palais. On rentre…on va vers…on va vers…le palais, qu'est-ce qu'un palais ? Fadan sarki. E :Un palais est l'endroit où vivent les rois. I : Oui, bien. (Répète) Fadan sarki. A l'intérieur il entendit quelqu'un chanter. A l'intérieur d'un petit magasin. Il rentra dans le magasin. Un jeune garçon était assis par terre et fabriquait des chaussures. Pendant qu'il travaillait, il chantait. Lorsque le cordonnier vit qu'il avait un hôte, il se mit debout et l'accueillit. Ranka ya dade (la façon des Hausa d'accueillir une personne importante). Il donna ensuite au roi du pain et de l'eau. Il lui donna juste quoi ? Es:Du pain et de l’eau. I : Savait-t-il qu'il s'agissait du roi ? En réalité, il ne le savait pas. Kaji ko ? Il fit simplement Oooh ! Pauvre âme ! Car… Pourquoi n'était-il pas au courant ? Pourquoi ? E :Car il était habillé comme un déshérité. I : (Répète) Wayyo (en exprimant sa surprise en Hausa). Pensez simplement que Shehu portait des vêtements anciens Ba’a ganin arziki a fuska (on ne juge pas la richesse à partir du visage). Comprenez-vous ce que je suis en train de dire ? Es:Oui. I : Maintenant, reconnaîtriez-vous Shehu s'il était habillé de cette manière ? Es:Non. I : Non, personne ne pourrait le reconnaître, Kun ji ko ? |
L’enseignante continue à lire l'histoire à ses élèves en leur posant des questions sur cette dernière, la plupart des questions étant similaires à celles indiquées dans la conversation transcrite ci-dessus. Les élèves y répondent brièvement en français. La leçon continue de la manière décrite dans l’Etude de cas 2.
Adapté de : Umthamo 3, Université de Fort Hare, programme d'éducation à distance
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
La sécurité commence avec l'esprit de Ubunty, par Buyi Mbambo Quand j'étais plus petit, je me sentais sûr. Je pouvais aller partout tout seul à pied ; je pouvais me rendre à la forêt pour ramasser du bois ; je pouvais aller à la rivière, même si j'étais le seul à marcher sur le long sentier tortueux. J'avais uniquement peur des fantômes imaginaires, des rats sauvages et du bétail que je croisais parfois sur le chemin. Chaque fois que je rencontrais une autre personne, un adulte, mon contact avec cette dernière était chargé d'amour et d'intérêt. Oui, les adultes n’étaient pas fâchés de me voir rentrer tard l'après-midi, ils m'attendaient et m’aidaient à mettre mon panier sur la tête. Ils voulaient être certains que je prenais le chemin le plus sûr pour rentrer chez moi ; parfois ils criaient pour qu'une autre personne vienne me rejoindre à mi-chemin. Lorsque nous nous rendions à l'école ou en rentrions, il y avait toujours un adulte qui nous demandait à quel endroit on se rendait, si on était en retard et qui s'intéressait à notre apparence. Dans mon imaginaire d'enfant, les adultes étaient curieux. Ils n’hésitaient pas à aller chez moi et informer mes parents que j'avais fait quelque chose de mal ; le temps que je rentre chez moi et tous les adultes, qu'ils me connaissent ou non, m'avaient « parlé » sérieusement. Curieux ou pas, j'ai eu une enfance privilégiée comme beaucoup de ceux de ma génération. Aujourd'hui les choses ont changé pour les enfants. Les familles ont été séparées en raison d'un grand nombre de facteurs ; la culture et l'intérêt envers des enfants ainsi que l’intérêt mutuel des uns envers les autres ont été détruits. Les enfants et les familles sont de plus en plus isolés et les gens hésitent de plus en plus à « participer » aux affaires de leurs voisins, même si leurs actions peuvent vous sauver la vie. Extrait de: Children First |
Accroître le vocabulaire et la compréhension de concepts
Les mots et les phrases que vous pouvez analyser dans ce passage sont:
fantômes imaginaires ; itinéraire ; curieux ; fouineur ; n'hésitaient pas ; une enfance privilégiée ; culture et intérêts ; isolés ; hésitent de plus en plus ; à « participer ».
Déterminez s'il y a des enfants qui peuvent expliquer ces mots et ces phrases. Essayez de les expliquer en français en utilisant des exemples. Mais n'hésitez pas également à utiliser des équivalents en langue locale afin de les aider à comprendre.
Améliorer la compréhension de l'usage de la ponctuation
Une des caractéristiques, au niveau de la ponctuation de ce passage, que vous pouvez traiter, est l'utilisation du point-virgule (;). Le point-virgule sépare deux propositions indépendantes (qui sont donc structurellement des phrases complètes). Cependant, la signification d'un de ces morceaux a un lien très proche avec l'autre, et vous devez montrer ce rapport étroit à travers l'utilisation de la ponctuation. Le lecteur ne fait pas une pause aussi longue pour un point-virgule que pour un point. Observez avec vos élèves les endroits où sont utilisés les points-virgules, et déterminez la structure de la phrase.
Pour plus de renseignements sur la le point-virgule :
Exemple de travail d’élèves
Mon frère Le nom de mon frère est John Okora. Il a 18 ans et il est comme un père pour moi. Il est mort il y a longtemps. Il joue un rôle important dans nos vies bien qu'il soit jeune et soit en classe de seconde. C'est un garçon responsable. Il prend soin de nous. Il fait à manger et nettoie la maison. Il s'occupe du bébé car ma mère est morte il y a quelques mois. Chaque après-midi, il ferme la porte afin que nous soyons en toute sécurité. Il nous aide en tout. Nous sentons moins que notre mère n'est plus avec nous. Mon frère nous donne toujours l’amour que nous recevions de nos parents. Chaque samedi, il prépare des gâteaux, fait les courses comme le faisait ma mère lorsqu'elle était vivante. Mon frère est comme un père pour nous. Nous lui faisons confiance, nous l'aimons. |
Mon père Mon père est né et a grandi à Djakperga. Il a ensuite déménagé à Dapaong où il est allé au lycée public. C’est au cours de sa deuxième année au lycée, que sa mère est morte. Son père les a quittés, lui et ses deux sœurs cadettes. Il a vécu chez ses grands-parents puis chez sa tante avant qu'il ne soit accueilli dans un orphelinat. Au cours de ses années à l’orphelinat, il a dû faire face à beaucoup d’adversité et a appris de nombreuses leçons. Il a souvent été confronté à des situations d’intimidation et a dû protéger ses sœurs bien des fois. Bien que cette période fût dure, il a aimé tout ce qu'il a vécu à l'orphelinat. La chose la plus dure pour lui était de ne pas être près de sa famille. Son éducation à l'orphelinat lui a appris à se débrouiller par lui-même. Il a été nommé responsable de classe lorsqu'il était au lycée. Il était très populaire et a participé à de nombreuses activités culturelles et sportives. Après son bac, il a exercé beaucoup de métiers différents dans tout le pays et a connu de nombreux endroits du Togo. Il nous parle souvent des histoires et faits qu'il a vécus au cours de ces années-là. Ces expériences à l'orphelinat l'ont aidé à se prendre en charge dans chaque ville et village. A Mango, on lui a demandé de travailler avec un groupe de jeunes et est devenu instructeur. C'est là qu'il a découvert qu'il avait un talent spécial pour l'enseignement. Après avoir terminé cette mission avec le groupe de jeunes, il a décidé de devenir enseignant. Au lycée il a connu une jeune fille qui est devenue une personne très spéciale dans sa vie. A la fin de des études de cette dernière, ils se sont fiancés. Cette relation n'a pas marché et c'est à ce moment-là que ma mère a commencé à travailler dans la même équipe que mon père. Ils sont devenus amis puis se sont mariés. En 2001, je suis né et depuis je suis resté près de lui. Mon père a joué un rôle très important dans ma vie, et j'espère qu'un jour je pourrais transmettre le cadeau qu'il m'a offert. Il a été mon enseignant, mon professeur de sport, mon mentor, surtout mon plus cher ami. |
Adapté de : Children First
Information préliminaire ou connaissance du sujet
La définition d'une vision est généralement courte. Il s'agit de l'avenir et ce que vous voulez devenir.
Une déclaration d'intentions est souvent un peu plus longue, et donne plus de détails sur ce qu'il est nécessaire de faire pour atteindre la vision.
Voici deux exemples :
Définition d’une vision pour une école primaire Notre école est un endroit où règne le bonheur et qui offre un environnement d'apprentissage structuré pour toutes les cultures. L'individualité de chaque enfant est stimulée et le processus d'enseignement se propose de développer des capacités pour affronter la vie afin que chaque enfant devienne responsable, travailleur et motivé. |
Définition de mission de Monsieur Tout le Monde Être la personne que mes enfants regardent avec orgueil lorsqu'ils disent « c'est mon père ». Être la personne que mes enfants recherchent lorsqu'ils ont besoin d'amour, de réconfort et de compréhension Être l'ami qui prend soin d'eux et qui est toujours là pour les écouter. Être une personne qui n'est pas capable de gagner au prix du malheur d'un autre. Être une personne qui peut sentir la douleur sans pour autant vouloir blesser quelqu'un d'autre. Être une personne qui parle pour celui qui ne peut pas le faire, qui écoute pour celui qui n’entend pas, qui voit pour celui qui ne voit pas, et qui a la capacité de dire « C’est toi qui as fait ça, pas moi ». Que mes actions soient cohérentes avec mes intentions à la grâce de Dieu. |
Adapté de: Covey, S. et al. First Things First
Question clé: Comment faciliter l’apprentissage d’une nouvelle langue ?
Mots clés: Communication personnelle ; correspondants ; partage de l’information locale
À la fin de cette section, vous aurez :
Très peu d'enfants africains ont la possibilité de communiquer avec des personnes dont la langue maternelle est leur deuxième langue. Souvent, ils sont en contact avec cette langue à travers la lecture, en écoutant la radio ou en regardant la télévision.
Il existe cependant des stratégies pour permettre à vos élèves de parler et d’écrire à des personnes qui ont une très bonne maîtrise de leur deuxième langue. Il est également possible de faire en sorte que vos élèves communiquent, dans leur deuxième langue, avec des enfants d'autres écoles.
Cette section porte sur les façons de le faire.
Les personnes qui apprennent une langue en classe n'apprennent que rarement les phrases dont les gens se servent tous les jours.
Il existe des stratégies pour que vos élèves connaissent mieux des phrases qu'ils peuvent utiliser lorsqu'ils rencontrent des personnes qui maîtrisent une deuxième langue. Chaque série de locutions ou phrases doit:
Nous avons choisi une étude de cas qui se passe loin du Togo parce qu’elle offre un bon excellent de l’apprentissage d’une autre langue en parlant à d’autres.
Liz Botha, de East London en Afrique du Sud, apprenait le zoulou comme deuxième langue à travers un projet appelé TALK (Transfer de la connaissance des langues africaines). La devise de ce projet était « apprenez un peu et utilisez BEAUCOUP ! »
Elle a d'abord appris comment saluer en zoulou et à dire aux gens qu’elle apprenait cette langue. Elle a également appris à leur demander de lui parler en zoulou et de l'aider à apprendre cette langue.
Elle a cherché des personnes à qui parler en zoulou et s'est rendu compte que de nombreux colporteurs qui vendaient des fruits et légumes dans la rue près de chez elle le parlaient. Elle s'est entraînée à prononcer quelques phrases avec eux et a commencé à mieux les connaître. Elle avait une amie qui lui a enseigné de nouvelles phrases ; c'est elle qui lui a appris comment demander le prix d'un produit et comment l'acheter. Ce sont ces mêmes phrases qu'elle a utilisées lorsqu'elle a rencontré de nouveau ses amis colporteurs.
Peu à peu, elle a appris à leur raconter sa propre histoire et celle de sa famille. Elle a ensuite été capable de leur raconter des petits récits sur ce qui lui était arrivé la veille ou pendant la fin de semaine. Elle est devenue très amie avec un des colporteurs, Jabu, qui lui a appris beaucoup de nouveaux mots et de nouvelles phrases, si bien que il a fini par aider d’autres personnes à apprendre le zoulou dans le cadre du projet TALK.
Aidez-les à assimiler du vocabulaire nouveau de manière systématique et sur le long terme. Concentrez-vous sur la prononciation et les sons clairs. Laissez-les s'entraîner en groupe de deux.
Voici quelques idées de sujets de base à apprendre :
Dans cette partie, nous vous conseillons de motiver vos élèves à écrire des lettres dans leur deuxième langue. Ceci peut impliquer d'établir un rapport à distance avec des personnes parlant leur deuxième langue, ou ils peuvent écrire à des amis qui se trouvent plus près.
Vous pouvez leur présenter un ami avec lequel ils peuvent échanger du courrier (voir la Ressource 1 : Correspondants) avec une autre classe. Il peut s'agir d'une classe dans votre pays ou dans un autre pays.
Si les enfants arrivent à écrire et lire des lettres aisément alors qu'ils sont à l'école primaire, ils ont davantage de chances d'avoir de bonnes capacités en lecture et en écriture pour le reste de leur vie. Comme ils vont écrire des lettres à des amis, vous pouvez leur présenter de nouveaux styles pour rédiger des lettres. Cet exercice les préparera à l'avenir et en particulier lorsqu'ils feront une demande de bourse, postuleront pour un emploi ou écriront une lettre à un journal ou des lettres de félicitations ou condoléances.
Les élèves de la classe de CM2 de Mlle Essi Agbefou étaient mécontents et ne pouvaient pas se concentrer sur leurs devoirs. Un de leurs camarades de classe, Kokou, était mort dans un accident de bus. Leur ami leur manquait beaucoup. En outre ils étaient très en colère car on leur avait dit que les freins du bus étaient défectueux.
Mlle Agbefou a encouragé les enfants à faire part de leurs émotions. Elle sentait qu'ils avaient envie de faire quelque chose, elle leur a donc demandé s'ils voulaient écrire à la famille de Kokou. Elle leur a conseillé d'écrire deux lettres: une en Ewé, destinée à ses parents et à ses grands-parents, et une en français pour son frère et sa sœur qui ont grandi à Tabligbo. Les élèves ont dit qu'ils avaient envie de faire part aux membres de la famille de Kokou qu’ils pensaient à eux et qu’ils voulaient également leur dire tous les bons côtés de leur camarade.
Mlle Agbefou les a aidés à faire un résumé de leur lettre. Chaque enfant a écrit sa propre lettre en Ewé. Lors de la leçon suivante, Mlle Agbefou les a aidés à écrire une lettre en français pour l'ensemble de la classe et ensuite tous les élèves l'ont signée.
Avec l'aide de Mlle Agbefou, ils ont également rédigé une lettre en français destinée à l'entreprise propriétaire du bus en demandant que tous les bus soient soigneusement vérifiés.
La classe a reçu des réponses aux deux lettres qu'elle a écrites en français. Mlle Agbefou a mis ces lettres sur le panneau d'affichage de la classe.
Elle a remarqué combien cet exercice avait motivé ses élèves et accru leurs capacités à s'intégrer à la société. Il leur a également permis de comprendre l'importance d'apprendre une deuxième langue.
Lisez la Ressource 1 et choisissez l'école avec laquelle établir un partenariat.
Comment pouvez-vous faciliter le développement de ces amitiés par correspondance ?
Comment pouvez-vous les aider lorsqu'ils en ont besoin tout en leur laissant l'espace nécessaire au développement de leur rapport ?
En créant des livres à partir des travaux de vos élèves, vous augmenterez leur estime de soi et en même temps, créerez des ressources pour votre classe.
Cette partie repose sur l'idée de produire un Grand livre proposée dans le Module 1, Section 5. Elle vous conseille de motiver vos élèves en leur indiquant que leurs histoires et leurs dessins feront partie d'un livre. Ce livre pourra être lu par plusieurs élèves de la classe, ou une personne, un groupe ou par des élèves d’une école différente.
Vous devez réfléchir à la manière de planifier et d'organiser ce type d’activité. Vous devez penser au type de livre que vous voulez faire (par exemple un livre accordéon), à son aspect visuel, à sa disposition et à son contenu (par exemple un livre de chansons, d'histoires ou documentaire).
Vous devez penser aux ressources dont vous aurez besoin et où vous pourrez les obtenir. Vous pouvez faire participer les élèves à ces activités avant de commencer le travail en classe. Ce type de planification et de préparation est essentiel si vous voulez que vos leçons soient efficaces et permettent aux élèves d'apprendre (voir la Ressource clé : Être un enseignant inventif et créatif dans des conditions difficiles).
Mlle Amavi voulait stimuler les 64 élèves de sa classe de CM2 à Niamtougou à lire et à écrire. Elle a donc décidé de leur faire faire des livres en leur deuxième langue, le français.
Elle leur a dit qu'elle voulait commencer une collection de livres pour la classe et que cette collection ne pouvait augmenter que s’ils écrivaient leurs propres livres. Ils ont analysé quels types de livres ils aimaient lire et elle en a fait la liste sur le tableau. La liste comprenait des histoires, des poèmes, des livres sur le sport et sur la mode. Elle a ensuite demandé aux enfants de former des groupes ne dépassant pas six élèves aimant le même type de livre.
Mlle Amavi a demandé à chaque groupe quel type de livres il allait écrire. Un des groupes s'est divisé en deux, une partie des élèves allait faire un livre sur le football et l'autre sur la course à pied. Un autre groupe voulait écrire un livre de contes traditionnels. Mlle Amavi a demandé à chaque groupe de faire un résumé et ensuite de partager ses idées avec le reste de la classe. La classe a fait des remarques sur le livre de chaque groupe. Au cours de la semaine suivante, Mlle Amavi a donné aux différents groupes du temps en classe ainsi que chez eux pour travailler sur leurs histoires.
Au fur et à mesure que chaque groupe finissait sa première version de son histoire, Mlle Amavi la lisait et faisait des commentaires sur comment l’améliorer. Les versions finales ont été complétées et illustrées au cours de la semaine suivante et collées dans des vieux magazines pour faire des livres pour la bibliothèque de la classe. Les enfants ont lu avidement les histoires écrites par leurs camarades.
Demandez à votre classe de faire, pour leur école partenaire (ou pour une autre raison), un livre qui contienne des chansons, des recettes et des informations locales. Si vous avez à la main un livre de recettes, montrez-le-leur. Certaines recettes du livre incluent des images, des informations et des histoires sur les endroits et les personnes liés à ces recettes. Décidez quelles chansons et quelles recettes ils incluront et comment ils les présenteront (voir Section 1).
Décidez ensemble quelle autre information sera dans le livre. Voir la Ressource 4 : Chansons et histoires sur les processus : des histoires et chansons similaires pourront être incluses. Des poèmes et des descriptions compris dans les activités des Sections 2 et 4 peuvent aussi être inclus. Pensez à des illustrations, photographies, instructions de jeux, histoires et poèmes locaux.
Organisez le travail avec vos élèves et déterminez avec eux:
La Ressource 1 du Module 1, Section 5: Comment les histoires sont transformées en livres explique comment un livre se réalise avec l’aide de plusieurs personnes. Mettez en œuvre le plan. Si possible, faites deux copies du livre afin d'en garder une pour vous et d’en envoyer une autre à votre école partenaire. Demandez à votre école partenaire si elle peut vous envoyer également un livre qu’elle a fait. Lorsque les ressources sont limitées, vous pouvez utiliser du papier recyclé, d’anciens calendriers, des magazines et des journaux pour faire des livres. Pour plus d’idées, voir la Ressource clé : Être un enseignant inventif et créatif dans des conditions difficiles.
Information préliminaire ou connaissance du sujet
Si vous voulez qu'on vous mette en contact avec une école dans votre pays ou dans un autre pays qui utilise également ces ressources veuillez contacter :
Monsieur Agbogan Kossi Richard ou Monsieur Adjoh Kossi Anani Direction des Formations BP : 1306 Lomé Togo
courriel : adolfis2rich@yahoo.fr ou edjohnj@hotmail.com
Vous pouvez créer un lien entre votre classe et celle d'une autre école et faire en sorte que chacun de vos élèves ait un correspondant. Ceci représente un avantage pour vos élèves qui pourront écrire à un ami et recevoir des réponses de ce dernier sur des questions qui les intéressent et en utilisant leur deuxième langue ou la lingua franca. Cet exercice les entraînera à écrire et à lire sur des sujets réels et à mieux connaître l'autre personne, sa famille, son école, son pays et son style de vie.
Avant de présenter cet exercice à vos élèves, vérifiez que vous avez les fonds disponibles pour le paiement des enveloppes et des timbres. Vous pouvez mettre toutes les lettres dans une grande enveloppe et l'envoyer au professeur de votre école partenaire.
Vous pouvez aussi prendre part aux e-jumelages APRÉLI@ qui offrent des ressources pour organiser une correspondance qui requiert un minimum de ressources informatiques. Le site APRÉLI@ (http://www.aprelia.org/) donne plus amples informations sous l’onglet, e-Jumelages : Wiki des ressources (http://preparationdakaravril2011.pbworks.com/)
Cette correspondance apporte une motivation à l’apprentissage de l’écrit et elle se fera à partir des objectifs pédagogiques liés à la rédaction d’une lettre, d’un récit, d’une description, d’une narration, et d’une caricature.
Les ressources APRÉLI@ permettent d’échanger sur les thèmes suivants :
Information préliminaire ou connaissance du sujet
Les enfants s'amuseront probablement davantage en écrivant la lettre (dans leur langue maternelle ou dans leur deuxième langue) s'ils ont une véritable raison pour ce faire et si quelqu'un est réellement intéressé de la lire. Il y aura un grand nombre de situations où l'utilisation de la deuxième langue sera plus adéquate. Dans chaque cas, il vous faudra analyser quelle langue utiliser.
En coopération avec l'enseignant de votre école partenaire, vous pouvez faire en sorte que chaque élève de votre école ait un enfant à qui écrire (voir la Ressource 1). Vous pouvez également aider vos élèves à écrire une lettre à une entreprise afin d'obtenir une donation d'argent, de marchandises ou de services pour l'école. Si vous avez organisé une visite auprès d'un lieu de votre communauté tel qu'une clinique, un projet agricole ou une ferme, vous pouvez aider vos élèves à écrire une lettre de remerciements. Ils peuvent écrire des lettres de félicitations ou de condoléances à une autre personne lorsque ceci est nécessaire.
Quel que soit le type de lettre que vous choisissez, analysez d'abord avec les enfants pourquoi les gens écrivent des lettres de ce type et ce qu'ils veulent y exprimer. Notez leurs idées sur le tableau et aidez-les à les organiser sous forme de paragraphes. Vous pouvez utiliser les grandes lignes ci-après.
Lorsque les enfants ont achevé leur lettre, envoyez-la à la personne ou à l'organisation à laquelle elle était adressée. Si vos élèves écrivent aux élèves d’une autre classe, vous pouvez ramasser toutes leurs lettres et les mettre dans une enveloppe sur laquelle figure l'adresse adéquate. Si vos élèves et vous avez de la chance, vous recevrez une réponse !
Grandes lignes d'une lettre à un correspondant d’une autre école (ou d’un autre pays) Cher… Je suis heureux que nous devenions correspondants. Dans cette lettre je vais me présenter. Mon nom est…………………………………. J’ai ……ans. Comme je n'ai pas de photographies à t'envoyer, je vais décrire mon apparence. [suivi de phrases avec la description] Je voudrais te donner quelques détails sur ma famille. [suivi de phrases sur sa famille] Nous vivons à ……………[suivi de phrases sur son lieu de résidence] Voici quelques-unes des choses que je préfère. La nourriture que je préfère est…………………………………. La musique que je préfère est…………………………………. La matière que je préfère à l'école est…………. Les week-ends j’aime bien………………………………………………. Quand je finirai l'école j'aimerais…………………………………………. J'espère avoir bientôt de tes nouvelles Amicalement [Signature] |
Grandes lignes d'une lettre de remerciements après une visite scolaire Cher… J'ai vraiment aimé la visite de…………… Ce que j’ai trouvé le plus intéressant est…………………… car …………… …………………………………………… Merci beaucoup pour…………………………………………………… Cordialement [Signature] |
Grandes lignes d'une lettre destinée à une entreprise afin de demander une donation Monsieur ou Madame, Je vous écris pour demander votre aide. Notre école a vraiment besoin de….... Nous en avons besoin car…………………………………………………. Je vous écris car……………………………… [les raisons pour lesquelles l'entreprise pourrait être utile]. J'espère de tout cœur que vous pourrez nous aider. Cordialement [Signature] [Nom de la classe et de l’école] |
Destinée à l’usage des élèves
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Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
Voici une chanson traditionnelle Hausa (avec la traduction française correspondante) décrivant les différents processus par lequel passent les céréales avant d'être mangées. Elle faisait partie d’un manuel sur les « processus et traitements ». Des chansons de ce type pourraient être incluses dans un livre de recettes. Les histoires suivantes sont issues de la même source, et elles aussi pourraient être incluses dans un livre de recettes ou de processus.
Noma alkama, Noma alkama
Noma alkama Noma alkama, Noma alkama,
[nous labourons le blé]
Muna girbin alkama, Muna girbin alkama
Muna girbin alkama, Muna girbin alkama, Muna girbin alkama,
[nous ramassons le blé]
Muna dafa alkama, Muna dafa alkama,
Muna dafa alkama Muna dafa alkama, Muna dafa alkama,
[nous cuisinons le blé]
Muna chin alkama, Muna chin alkama,
Muna chin alkama, Muna chin alkama, Muna chin alkama,
[nous mangeons le blé]
Muna koshi, Muna koshi,
Muna koshi, Muna koshi, Muna koshi,
[nos estomacs sont pleins de blé]
La découverte du millet
Il était une fois un homme qui avait deux épouses. (Dans certaines régions d'Afrique ont dit « une femme, un problème. 12 femmes, 12 problèmes ! ») L'épouse qui était plus âgée ne pouvait pas avoir d'enfants. Lorsqu'elle découvrit que celle qui était plus jeune tomba enceinte, elle devint très jalouse . Mais elle ne pouvait rien faire.
L'homme et son épouse plus jeune devinrent de plus en plus proches. L'épouse plus âgée devint encore plus jalouse. Elle décida d'attendre la naissance de l'enfant.
Mais lorsqu'il naquit, c'était un garçon. La femme plus âgée, d'après la tradition, devait prendre soin du bébé et de l’amariya (épouse plus jeune) pendant quelques mois. L'épouse plus âgée décida de se rendre dans la forêt pour chercher un poison qui pourrait tuer l'épouse plus jeune. Elle voulait que cette dernière meure afin de pouvoir prendre soin elle-même du bébé.
Dans la forêt, elle trouva une plante sur laquelle poussaient quelques têtes de céréales. Elle n'avait jamais vu une plante de ce genre auparavant. Elle pensa: « cette plante la fera dormir d’un sommeil très profond dont elle ne se réveillera pas le jour suivant. Je lui préparerai ensuite des funérailles merveilleuses ».
Elle cuisina le millet que l’amariya mangea. A sa surprise, l’amariya ne tomba pas dans un profond sommeil. Elle ne mourut pas non plus. Au contraire, elle prit du poids et parut en meilleure santé et plus belle. Le bébé aussi devint plus beau.
Quand l'épouse plus âgée vit les effets de ce produit, elle décida de l'essayer. Elle en aima le goût, et continua de le cuisiner et de le manger. Elle prit du poids et parut, elle aussi, en meilleure santé.
Son mari remarqua tout de suite que ses deux femmes étaient plus belles et que son bébé paraissait en meilleure santé Il voulut lui aussi goûter à ce qu'elles mangeaient. Ils prirent tous du poids et parurent tous en meilleure santé.
Et bien sûr, dans un village, les bruits courent vite, très vite. En peu de temps, tous habitants du village voulurent savoir ce que cette famille mangeait. C'est ainsi que le millet fut découvert.
La découverte du beurre
Il était une fois un jeune couple qui avait un grand troupeau de bétail et de moutons. Le mari alimentait sa famille en trayant les vaches. A cette époque-là, on stockait le lait dans des calebasses.
Parfois le couple se disputait. La femme courait chez sa mère, son mari courant après elle en criant et en gesticulant avec son poing en l'air.
Un jour, alors qu'ils se disputaient, son mari tenait en sa main une calebasse remplie de lait crémeux et épais. Comme d'habitude, lorsque son épouse sortit de la maison, il courut après elle. Mais cette fois-ci, il oublia de laisser la calebasse remplie de lait crémeux et épais. Pendant qu'il criait à son épouse, il tenait la calebasse à la main. La calebasse fut secouée et le lait crémeux et épais le fut aussi. Le mari courut si vite que la calebasse fut très fortement secouée.
Il n'arriva pas à rattraper sa femme, et, très essoufflé, il s'assit. Il avait chaud et soif. Il essaya donc de boire le lait de la calebasse. Mais il n'y avait pas de lait dans cette dernière. Il y avait quelque chose qui ressemblait davantage à de l'eau ! C'était la faute de sa femme !
L'homme était énervé. Il s'assit et regarda à l'intérieur de la calebasse. Qu’était-il arrivé au lait crémeux et épais ? Comment pouvait-il être devenu aqueux ? Il prit une autre gorgée. Même chose. Il mit sa main à l'intérieur de la calebasse et découvrit qu'il y avait quelque chose de solide. Je suis certain que vous avez deviné ce qu'il avait trouvé. Oui, c'est ça, il s'agissait d'un morceau de beurre doux et graisseux. Lorsque le mari se lécha les doigts, il trouva le goût de ce bloc solide plutôt bon. C'était comme du gras
Il rentra rapidement chez lui, chercha un pain de maïs, et enduit ce dernier avec le gras de la calebasse. Le pain avait meilleur goût que d'habitude. Sa colère se dissipa. Lorsque son épouse rentra, il lui montra ce qui était arrivé et lui proposa un morceau de pain avec du gras afin qu'elle y goûte.
Ainsi, chaque fois que le beurre finissait, le mari se disputait avec son épouse afin de courir rapidement après elle avec la calebasse remplie de lait crémeux et épais. Il savait qu'en faisant cela le lait deviendrait du beurre.
Un jour, alors qu'il restait très peu de beurre, son épouse prit la calebasse remplie de lait crémeux et la secoua aussi fortement que possible. Elle la secoua continuellement. Lorsqu’elle fut fatiguée, elle posa la calebasse par terre. Savez-vous ce qu’elle trouva à l'intérieur de la calebasse en regardant à l’intérieur ? Elle y trouva du beurre et du petit lait aqueux.
Cette nuit-là, lorsque son mari rentra à la maison, la jeune épouse se retourna vers lui et lui dit « Peut-être que si nous secouons très fortement la calebasse remplie de lait crémeux et épais nous obtiendrons du beurre. Nous n'aurons plus besoin de nous disputer. »
Ainsi, depuis ce jour ils vécurent très heureux et devinrent riches grâce à la production du lait crémeux et épais de leur bétail et du beurre qu'ils avaient appris à fabriquer.
Adapté de : Ngtetu, C. & Lehlakane, N., Inqolowa, The Discovery of Amazimba and The Discovery of Butter, Umthamo 3, University of Fort Hare Distance Education Project