Répondre aux suspicions qu’une personne est peut-être une victime d’abus

Cette dernière partie du cours vous aidera à développer vos connaissances sur la manière dont vous devez répondre aux suspicions qu’une personne est peut-être une victime d’abus.

Dans le cadre de cette session, vous verrez également comment le pouvoir et la peur influencent les personnes qui parlent d'un éventuel préjudice ou d'un abus.

Avant tout, vous devez comprendre ce que l'on entend par « suspicions qu’une personne est peut-être une victime d’abus », la manière dont vous les découvrez et la manière dont vous les signalez.

Plus tôt dans le cours, nous avons abordé la question des mesures de sauvegarde, qui consistent à prévenir toute forme de préjudice ou d'abus.

Pour ce faire, il est important que nous puissions identifier une suspicion qu’une personne est peut-être une victime d’abus.

Repensez à la première partie du cours et au scénario concernant les conditions de vie dans le camp d'entraînement de ski pour les jeunes.

Les types de risques suivants ont été identifiés :

• Absence d'éducation pour les enfants, ce qui augmente le risque de nuire à leur développement grâce à l'éducation.
• L'insalubrité de l'eau et des installations sanitaires augmente le risque d'atteinte à la santé physique.
• Le manque de soins et de surveillance efficace, ainsi que des conditions de sommeil inférieures aux normes, augmentent le risque d'atteinte à la santé émotionnelle et mentale des enfants.

Les inquiétudes peuvent porter sur un préjudice ou un abus réel, ou sur des situations qui augmentent le risque de préjudice ou d'abus à l'avenir.

Les jeunes joueurs de rugby ne s'expriment pas

Regardez le scénario vidéo suivant et réfléchissez à cette question :

Qu'est-ce qui empêche ces joueurs de s'exprimer ?

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Transcript

OFA :

Priya, tu ne devrais pas avoir peur de t'exprimer. Je sais qu'il est cadre supérieur dans notre fédération mais....

PRIYA :

Mais il est si puissant. Il décide qui joue et qui reste sur la touche. J’ai peur de perdre ma place.

OFA :

Je sais qu'il a du pouvoir, mais ça ne change rien. Il t'a touchée sans ton consentement, sexuellement. Ce n'est pas acceptable. Et il le fait avec d'autres, tu l'as dit toi-même.

PRIYA :

Je sais. Mais on est toutes terrifiées. J'ai peur pour moi-même. J'ai peur pour ma famille. Et s'il essaie de nous faire du mal ?

OFA :

Mais il faut que ça cesse. On doit le dire à quelqu’un.

End transcript

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La peur et l'inquiétude sont souvent les principales raisons de ne pas s'exprimer.

Par exemple :

• La peur des menaces et des actions négatives (représailles) à leur encontre et à l'encontre de leur famille.
• La peur d'être exclu de l'équipe ou de ne pas être sélectionné pour une compétition.
• Avoir peur d'attirer des ennuis à leur entraîneur.
• Peur de ne pas être cru.
• Peur que les autres coéquipiers ne croient pas à ce qui est évoqué.

De nombreux adultes travaillant dans le domaine du sport sont passionnés, engagés et responsables. Malheureusement, certains peuvent abuser de leur position de confiance et de leur pouvoir à des fins personnelles.

Il peut être très difficile pour les athlètes ou les joueurs, en particulier les enfants, de dire à quelqu'un qu'ils sont victimes d'abus et ils ne le diront qu'à des personnes en qui ils ont confiance et avec lesquelles ils se sentent en sécurité.

Les agresseurs sexuels ont parfois recours à des « récompenses », par exemple en accordant une attention particulière, des privilèges supplémentaires ou des cadeaux à certains athlètes ou joueurs. Cela fait partie d'un processus appelé « grooming », ou préparation. La peur de perdre ces récompenses est souvent très déroutante pour ces athlètes ou joueurs et peut les empêcher de comprendre qu'ils sont victimes d'abus ou d'en parler à quelqu'un.

Les abuseurs peuvent également « préparer » les adultes autour d'un athlète ou d'un joueur en leur promettant des voyages, de l'argent et de la célébrité. Il peut donc être très difficile pour les athlètes ou les joueurs - qu'il s'agisse d'enfants ou de jeunes adultes - de savoir quoi faire pour que leur famille soit fière d'eux. S'ils parlent à quelqu'un de l'abus, leur famille peut leur interdire de continuer à pratiquer le sport ou ne pas être en mesure de payer pour qu'ils participent à des compétitions sportives.

Il est important de noter que de nombreux enfants victimes de maltraitance ou d’abus ne s'expriment qu'à l'âge adulte ou ne parlent jamais de ce qu'ils ont vécu. L'expérience de la maltraitance dans l'enfance peut avoir des effets néfastes à long terme.

Les adultes rencontrent également des difficultés pour signaler des suspicions qu’une personne est peut-être une victime d’abus concernant d'autres personnes. Il y a plusieurs raisons à cela.

Comme les enfants, les adultes peuvent avoir des craintes, telles que :

• la peur des conséquences négatives (par exemple, perte d'emploi ou non sélection dans l'équipe) ;
• la peur de mettre un collègue en difficulté ;
• la peur de ne pas être cru.

La peur maintient les gens dans le silence, et le silence permet au mal de se poursuivre. Les adultes peuvent également ne pas signaler leurs préoccupations lorsqu'ils pensent que la responsabilité incombe à quelqu'un d'autre.

Mais comme nous le savons, les mesures de sauvegarde relèvent de la responsabilité de chacun, et chaque personne doit être encouragée à prendre les mesures adaptées à son rôle. Vous pouvez jouer un rôle important et vous devez donc vous exprimer si vous avez des préoccupations.

La section suivante vous aidera à y réfléchir davantage.

Quelle est la gravité de ces comportements ?

Lisez les groupes d'affirmations suivants.

Pour chaque affirmation, déplacez le marqueur circulaire coulissant vers la droite si vous pensez que le comportement devrait être évalué plus sérieusement, ou vers la gauche si vous pensez qu'il devrait être évalué moins sérieusement.

Dans chaque groupe d'affirmations, demandez-vous si l'affirmation suivante de la liste est plus ou moins grave que la précédente.

Au cours de l'activité, le système vous demandera ce qui peut se passer si le comportement le moins grave n'est pas pris en compte.

L'important ici est que les comportements peuvent ne pas sembler graves au départ, mais nous devons nous préoccuper et réagir à tous les comportements qui ne sont pas conformes au code de conduite et pas seulement à ceux que nous estimons être les plus graves.

Rappelez-vous que le fait de s'attaquer à ce qui peut sembler être des préoccupations de « moindre importance » et de mauvaises pratiques peut permettre d'éviter de graves préjudices.

Même un comportement qui peut sembler moins grave, s'il devient « la façon habituelle de faire les choses », peut créer un environnement où les abus sont plus susceptibles de se produire. En effet, les normes de comportement habituelles de chacun sont abaissées. Lorsque vous entendez quelqu'un dire « nous avons toujours fait comme ça » ou « c'est comme ça que ça se passe ici », vous devez être prêt à le contester si cela ne semble pas approprié.

N'oubliez pas que le code de conduite que vous avez étudié dans la deuxième partie du cours constitue une excellente mesures de sauvegarde pour éviter que les mauvaises pratiques ne deviennent la norme. Cet outil permet à chacun de connaître les bonnes pratiques.

Chaque organisation doit disposer d'un moyen clair permettant aux personnes de signaler leurs inquiétudes quant à de mauvaises pratiques ou à des abus.

Pourquoi les systèmes de signalement interne sont-ils importants ?

Au fur et à mesure que les gens prennent conscience de ce que signifie le concept de mesures de sauvegarde dans votre sport, ils seront plus enclins à signaler des suspicions qu’une personne est peut-être une victime d’abus, de sorte que les procédures internes de signalement doivent être préparées à cette éventualité.

Les processus de signalement internes doivent être reliés à l'expertise externe et aux autorités (par exemple, la police et les agences de protection de l'enfance) dans chaque pays. Les problèmes liés aux mauvaises pratiques peuvent être traités en interne par les procédures disciplinaires ou éthiques pertinentes de votre organisation.

Toutefois, si un délit éventuel a été commis, il doit être signalé aux autorités.

Quelle est la procédure à suivre ?

Cliquez sur l'image ci-dessous et suivez chaque chemin à travers les diapositives. Réfléchissez aux personnes qui, au sein de votre organisation, devraient participer à votre processus de signalement.

Si la procédure de votre organisation n'est pas claire ou si vous n'en avez pas encore mis une en place, vous devriez travailler avec des experts locaux, tels que les services sociaux, les agences de protection de l'enfance, la police et les organisations non gouvernementales (ONG) spécialisées, qui peuvent offrir une aide professionnelle pour développer votre système et s'assurer que les cas font l'objet d'une enquête en bonne et due forme.

Il est également judicieux d'en discuter avec d'autres organismes sportifs, tels que votre fédération sportive, votre comité national olympique ou l’Association des Jeux du Commonwealth, ou d'autres autorités sportives.

Pour plus d'informations, consultez le site www.safeinsport.org et consultez Mesures de sauvegarde 2 : développer un système pour répondre aux suspicions qu’une personne est peut-être une victime d’abus des garanties internationales pour les enfants dans le sport.

Félicitations, vous avez presque terminé le cours.

En suivant cette dernière partie du cours, vous comprendrez qu'il vous faut une compréhension commune, au sein de votre organisation, de la manière de répondre aux suspicions qu’une personne est peut-être une victime d’abus.

Si vous vous êtes inscrit(e), vous devez avoir consulté chaque page de ce cours et avoir répondu au questionnaire de fin de cours pour obtenir votre certificat du cours Points essentiels sur le thème de la sauvegarde des enfants et des adultes.

Vous avez maintenant presque terminé le cours Points essentiels sur le thème de la sauvegarde des enfants et des adultes. Il vous suffit de répondre au questionnaire de fin de cours pour obtenir votre certificat et votre badge numérique.

En répondant au questionnaire et en suivant le cours, vous avez commencé à réfléchir à la notion de mesures de sauvegarde et à la différence qu'elle devrait faire dans votre sport. Pourtant, il peut être difficile de savoir par où commencer pour mettre en pratique toutes ces informations.

Le document Mesures de sauvegarde internationales pour les enfants dans le sport (The International Safeguards for Children in Sport) contient de nombreuses informations et exemples clairs pour vous aider et couvre huit mesures de sauvegarde qui aideront votre organisation à rendre le sport plus sûr pour tous ceux qui y participent.

Consultez www.safeinsport.org pour en savoir plus.

Rappel

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