3.10 Comment un code de conduite peut-il aider à gérer certains cas graves ?

L’un des membres les plus en vue de notre conseil d’administration, Dalbir, est également un entraîneur chevronné. C’est une figure connue des grands tournois.

Nous avons récemment organisé nos finales pour les moins de 20 ans, avec des équipes masculines et féminines de tout le pays réunies pendant un week-end. Le deuxième jour, le responsable du compétitions m’a appelée. Il était agité. La nuit précédente, le personnel avait été appelé dans les chambres des femmes. Dalbir a été vu quittant l’une des chambres et le personnel a trouvé une jeune femme en grande détresse. Ses affaires et sa literie étaient éparpillées, comme s’il y avait eu une bagarre, mais elle ne présentait aucune blessure physique évidente. La jeune femme ne veut rien dire de ce qui s’est passé, si ce n’est que Dalbir était là et qu’elle ne voulait plus jamais le revoir.

J’en suis arrivée à la même conclusion que le responsable de la compétition : cette jeune femme a peut-être été agressée sexuellement par Dalbir. Il fallait enquêter sur ce point, même si j’étais également consciente du pouvoir et de la réputation de Dalbir au sein de l’organisation. J’ai consulté mon contact à la police. Il m’a indiqué que si la jeune femme n’était pas disposée à porter plainte contre Dalbir, ou si nous n’avions pas de preuves plus claires d’une agression, ils ne pouvaient prendre aucune mesure ni même enquêter sur l’incident.

Lorsque j’ai parlé à la jeune femme et à ses parents, ils étaient bouleversés et en colère, mais ils ne voulaient pas que leur fille parle à la police ou intente une action en justice contre lui. Ils ont exigé que nous interdisions à Dalbir d’entraîner et de faire partie de l’organisation.

J’ai parlé à Dalbir et il a nié avoir fait quoi que ce soit de mal. Il a déclaré qu’il était entré dans la chambre parce qu’il avait entendu la jeune femme pleurer et qu’il voulait s’assurer qu’elle allait bien. Il n’avait aucune idée de la raison pour laquelle elle était si bouleversée. Dalbir était très en colère. Il m’a menacée de ce qui se passerait si j’allais plus loin. Il considère le refus de la police de s’impliquer comme la preuve que l’organisation n’a pas à enquêter sur quoi que ce soit.

Ainsi, malgré mes soupçons, je ne pouvais rien faire de plus sur le plan juridique. Cependant, comme tous les autres entraîneurs, Dalbir avait signé le code de conduite qui avait été adapté pour le personnel impliqué dans des voyages avec des athlètes. Ce document stipule clairement que les entraîneurs ne sont jamais autorisés à pénétrer seuls dans les chambres à coucher des athlètes.

En conséquence, et même si nous n’avions aucun moyen de prouver ou d’infirmer nos soupçons d’agression sexuelle de la part de Dalbir, nous avons pu agir sur l’aveu de Dalbir qu’il avait enfreint l’une des règles importantes du code de conduite. Une enquête disciplinaire a eu lieu, à laquelle Dalbir a refusé de coopérer, et le résultat a été que Dalbir s’est vu interdire d’assister à toute activité impliquant des athlètes. Cependant, avant que nous puissions l’en informer officiellement, Dalbir a présenté sa démission en tant que membre du conseil d’administration et en tant qu’entraîneur, affirmant qu’il avait été victime d’une chasse aux sorcières : et il a quitté le club. »