Ressource 2 : Poser des questions à propos de ce qu’on ressent
Information préliminaire ou connaissance du sujet
Vous devez faire attention lorsque vous posez des questions à propos des perceptions. Les enfants n’ont pas toujours envie de parler de ce qu’ils ressentent en public. Vous devrez poser le type de question qui permet aux enfants de donner des réponses qui ne les gênent pas.
Une des façons de demander cela est de poser les questions à la classe entière au lieu de les poser à des individus. Posez des questions telles que: « Qui aime »… et « Qui n’aime pas »… en demandant aux élèves de lever la main. S’ils voient qu’ils font partie d’un groupe, les enfants seront moins gênés pour révéler ce qu’ils ressentent.
Vous pouvez faire la même chose en posant des questions différentes. Par exemple, demandez: « Qu’est-ce qui vous fait peur ? » puis écrivez très rapidement toutes les idées des enfants sur le tableau. De cette façon, chacun ne se sentira pas trop dévoilé.
Si vous voulez qu’ils parlent d’une façon plus personnelle de ce qu’ils ressentent, organisez-les en groupes de deux ou trois pour faire des exercices de même type. Ils trouveront sans doute plus facile de parler en petit groupe. Vous pouvez aussi utiliser des histoires leur permettant d'explorer les idées délicates – cela aide les élèves à parler plus librement parce qu'ils n'ont pas l'impression de parler de leurs propres expériences.
Vous pouvez fabriquer vos propres histoires pour les partager avec vos élèves. Ou vous pouvez utiliser l’histoire sur les enfants des rues nigérians ci-dessous pour stimuler la discussion. Vous pouvez soit recopier la feuille – un exemplaire pour chaque groupe – ou lire à toute la classe sur votre exemplaire.
Après qu’ils aient entendu l’histoire, qui vient du World Street Children News, demandez-leur ce qu’ils pensent de la vie de ces enfants. Est-ce qu’elle est similaire à leur propre vie ou est-ce qu’elle est différente ? Qu'est-ce qu’ils ressentiraient s’ils vivaient comme cela ? Qu’est-ce qu’ils aimeraient ou n’aimeraient pas dans ce genre de vie ?
World Street Children News: Enfants des rues au Nigeria
Okechukwu Chibueze, 14 ans, est originaire de l’état d’Ebonyi. Son oncle l’a fait partir de chez lui pour travailler dans son commerce de détail. Okechukwu savait bien qu’il aurait mieux fait d’aller à l’école plutôt que d’être dans la rue. Mais la pauvreté lui a fait quitter la maison pour un avenir incertain.
« C’est mon oncle qui m’a fait venir à Lagos, » dit Okechukwu. « Nous vendions du désodorisant, des séchoirs, des porte-clés et d'autres choses pour lui. Je me suis rendu compte qu’il fallait que je traverse tout Lagos à pied pour vendre ces choses. Quelquefois, on allait dans plein d'endroits, sans manger et sans rien vendre. Et on ne pouvait avoir qu'un peu d'eau pour boire. » « Un jour, un copain m’a dit que nous devrions aller là où il y a toujours des embouteillages et où il y a des feux de signalisation, comme cela quand le feu passe au rouge, nous pourrions laver les pare-brise des gens. Il m’a dit que ceux qui étaient gentils nous donneraient de l’argent. »
« Et c’est ce que j’ai fait, au lieu d’aller et venir sans manger. Je ne voulais pas mourir de faim. Je ne dois pas nier que Dieu a fait quelque chose pour moi. À la fin de la journée, on peut se faire jusqu’à 500 Nairas ou même plus, quelquefois. Les très mauvais jours, on se fait moins. »
« Mais l’ennui, c'est que maintenant il y a beaucoup d'autres enfants qui viennent faire ce travail. On voit des petits garçons d’environ sept ou huit ans qui font le même travail. Il va bientôt falloir que j’arrête ou que je change d’endroit. » Bien qu’il préfère ce qu'il fait maintenant à ce qu'il faisait avant, il est loin de conseiller cela à d'autres jeunes. « Non, je ne conseille pas à un enfant qui est d’un milieu aisé de faire ça. Je le fais parce que je n’ai pas le choix. J’aurais bien voulu continuer à m’instruire au lieu d’arrêter l’école. Mais il n’y avait personne pour m’aider. » « Et puis, il y a certains automobilistes et certains chauffeurs qui sont très méchants. Qu’ils ne donnent pas d’argent, ce n’est pas le problème. C’est comme ils nous crient dessus, et comme ils nous parlent, on en pleurerait en rentrant à la maison. Ces gens devraient savoir que si on pouvait, on aimerait être comme leurs enfants, aller dans de bonnes écoles et ne manquer de rien. »
Adapté de: Street Kid News, Website
Ressource 1 : Similarités et différences