Ressource 5 : La rivière qui emportait les menteurs
Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves
(Il existe un modèle de réponse et de question traditionnel qui précède toutes les histoires togolaises. La personne qui raconte l'histoire commence avec: « Histoire, histoire ». « Mon histoire est finie » la finit).
Histoire, histoire.
Un maître faisait un voyage avec son esclave. C’était un long voyage à cheval. Alors qu'il traversait le pays, le maître vit un chacal qui croisait leur chemin.
Le maître remarqua: « le chacal est plutôt grand ». L'esclave indiqua: « Oh, mon maître, il est petit par rapport à celui que j'ai vu hier ». « Vraiment ? » répondit le maître. « Eh oui. Il était très, très grand. Il était aussi grand qu'un veau ou qu'un bœuf ! » « Aussi grand qu’un veau ? », demanda le maître. « Oui, aussi grand qu'un veau », répondit l'esclave. Le maître l'interrogea de nouveau: « Tu as dit aussi grand qu'un veau ? ». « Oui, aussi grand qu'un veau », répondit l'esclave. Le maître ne dit mot et ils continuèrent leur voyage sans parler pendant plus ou moins une heure.
L'esclave remarqua que son maître n’était pas content et il se demandait ce qui lui arrivait. Il demanda donc au maître ce qui lui arrivait. Le maître lui dit qu'ils devaient traverser quatre rivières avant d'arriver à destination. La dernière rivière était la plus grande et la plus dangereuse de toutes. La rivière était allergique aux menteurs, et aucun menteur ne pouvait échapper à sa rage. Elle emportait les menteurs jusqu'au plus profond de la mer. Elle emportait tous les menteurs même s'ils invoquaient « Ifa » pour les protéger (les gens invoquaient Ifa pour qu’il leur porte chance et qu'il les aide à se protéger contre les mauvais esprits).
Lorsque l'esclave entendit cette histoire, il était choqué car il savait que Ifa avait des pouvoirs énormes. Si cette rivière n’écoutait pas Ifa, elle devait vraiment être TRES puissante. Comme ils continuaient leur voyage, il se sentit de plus en plus gêné. Le maître se sentait, lui aussi, de plus en plus triste. Plus son maître devenait triste, plus l'esclave se sentait submergé par la panique.
Au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient de la rivière, la taille du chacal changea. Lorsqu'ils atteignirent la première rivière, l'esclave dit: « Seigneur, le chacal n’était pas en fait aussi grand qu'un bœuf. Il était un peu plus petit qu'un bœuf ». Le maître ne répondit pas.
Lorsqu'ils atteignirent la deuxième rivière, l'esclave dit: « Le chacal était de loin plus petit qu'un bœuf. Il était aussi grand qu'un veau ». Mais le maître ne répondit pas. Lorsqu'ils traversèrent la deuxième rivière, le maître exprima ses préoccupations concernant la dernière des rivières, et ne dit plus rien.
Au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient de la troisième rivière, l'esclave dit à son maître: « Le chacal était de loin plus petit qu’un veau. Il était aussi grand qu'une chèvre ».
Avant d'atteindre la dernière rivière, le chacal avait la même taille que tous les autres chacals.
Mon histoire est finie.
Adapté de : Umthamo 2, Université de Fort Hare, programme d'éducation à distance
Ressource 4 : Comment Mlle Adbullahi a trouvé son histoire