2.1 Un enseignant inclusif respecte l’individualité de chaque enfant
Un enseignant inclusif aide l’enfant à développer sa confiance en soi et son estime de soi et à se sentir inclus dans la communauté d’apprentissage. Cela commence par le langage utilisé par tous, enseignant et élèves, dans la classe et la manière dont il est utilisé. L’enseignant doit se poser les questions suivantes :
- Le langage que j’utilise et que les autres utilisent pour parler de l’enfant et à l’enfant le /la valorise-t-il ?
- Mon langage et mon attitude dénotent-ils que je respecte sa personne, son identité et ses droits ?
- Est-ce que je valorise l’enfant en m’adressant à lui/elle ?
- Est-ce que je connais le langage approprié pour nommer les enfants qui ont une déficience et parler de leur déficience ?
Le langage que l’on utilise est souvent porteur de beaucoup d’émotion particulièrement pour les enfants qui ont une déficience. Considérez le cas de Maïmouna.
Etude de cas 1 : M. Diarra redonne confiance en elle à Maïmouna
Dans une école de Kolokani au Mali, la petite Maïmouna a une jambe plus courte que l’autre et dans sa classe et dans son école on la surnomme « Une heure et demie ». Maïmouna est profondément attristée par ce surnom. Au début, elle a essayé de résister mais elle a essuyé quelques coups bien appliqués de garçons plus grands qu’elle et a préféré la paix des vaincus plutôt que la lutte perpétuelle. Maïmouna s’est recroquevillée sur elle-même et a perdu sa joie. En classe, elle n’ose pas lever la main pour répondre aux questions de peur qu’une erreur ne déclenche les rires moqueurs de ses camarades et des remarques du genre : « Une heure et demie ne peut dire que des bêtises ». M. Diarra, l’enseignant de la classe de Maïmouna ne comprenait pas pourquoi Maïmouna ne participait jamais en classe alors que ses notes étaient bonnes.
Activité 3 : Comment apporter un soutien à Maïmouna ?
Cette activité permettra aux enseignants de proposer des solutions pour améliorer la situation de Maïmouna.
Faites travailler les enseignants en binômes et demandez-leur de :
- noter, individuellement et rapidement, toutes les idées qui leur viennent à l’esprit pour apporter un soutien à Maïmouna.
- dans leur paire, mettre leurs solutions en commun et en discuter en réfléchissant particulièrement sur comment cela aiderait Maïmouna à gagner de la confiance en elle.
Si vous êtes un enseignant travaillant seul, notez rapidement les idées qui vous viennent à l’esprit et, dans un deuxième temps, pour chacune d’elles, notez comment cela aiderait Maïmouna à gagner de la confiance en elle.
La solution de M. Diarra figure-t-elle parmi vos idées ?
M. Diarra s’est entretenu avec Maïmouna et a ensuite organisé une activité pour sa classe. Il a demandé à chacun des enfants de la classe d’écrire un mot méchant et un mot gentil sur deux morceaux de papier. Il a ramassé les morceaux de papier et les a retournés sur la table de manière à ce que les élèves ne voient pas ce qui est écrit au verso. Chaque élève en a choisi un sans le regarder et on le lui a collé sur le dos. Ceux qui avaient des mots méchants ont fait l’objet de beaucoup de moqueries de la part de leurs camarades. M. Diarra a demandé aux enfants comment ils se sont sentis quand on les a nommés par ces mots et quand on s’est moqué d’eux ? Il a ensuite demandé aux enfants ayant eu de bons mots comment eux se sont sentis ?
Il a conclu que c’est ainsi que Maïmouna se sent quand ils l’appellent « Une heure et demie ». Il a fait en sorte que les élèves présentent leurs excuses à Maïmouna et prennent la résolution d’utiliser les bons mots pour s’adresser à leur camarade et parler d’elle.
Vous aurez remarqué que M. Diarra n’a pas fait la morale aux enfants, mais a développé en eux de l’empathie envers leur camarade, il leur a fait ressentir ce que Maïmouna ressentait, ce qui les a aidés à respecter et comprendre le fait que malgré nos différences, nous ressentons tous des sentiments similaires dans des situations similaires.
Sur traiter les élèves avec dignité, voir lecture complémentaire Appelle-moi par mon nom [Handicap International/Togo, UE, (Avril 2010)]
2. Attitude et comportement de l’enseignant dans l’école inclusive