8.2 Formes de soutien pour les enseignants
Mettre en place une manière différente d’enseigner n’est pas chose facile. Il est important que les enseignants identifient des structures de soutien pour eux-mêmes de manière à se sentir à l’aise pour pouvoir inclure tous les élèves dans leur classe.
a. Des ressources de développement professionnel
Il existe des ressources qui permettent aux enseignants d’accéder à des moyens de développer leurs compétences professionnelles et qui apportent un soutien ciblé, telles les ressources TESSA (http://www.tessafrica.net [Astuce : maintenez la touche Ctrl enfoncée et cliquez sur un lien pour l’ouvrir dans un nouvel onglet (Masquer l’astuce)] ) ou le Manuel de formation en éducation inclusive avec un accent particulier sur l’accueil d’enfants handicapés en classe ordinaire (http://www.orthophonistesdumonde.fr/ spip.php?article99). Il existe en ce moment peu de CLOM (Cours en ligne ouvert et massif) ou de FLOT (Formation en ligne ouverte à tous) sur l’éducation inclusive en français, mais les choses changent vite et des recherches fréquentes sur Internet peuvent être utiles.
b. Le rôle des collègues de l’école et d’autres écoles
Un enseignant seul peut se trouver isolé si son seul soutien consiste en ressources si importantes et utiles soient-elles. Travailler au sein d’une communauté de pratique apportera un soutien plus proche et sans doute plus efficace.
Les collègues dans l’établissement d’exercice sont un des soutiens les plus importants pour les enseignants. Apprendre ensemble avec les collègues, résoudre des défis avec eux permet de partager et de mutualiser les idées, les ressources, les grands et les petits succès et leurs raisons. Cela permet aussi de s’entraider dans les moments plus difficiles.
Activité 36 : Des alliés certains pour les enseignants
Cette activité permettra aux enseignants d’identifier des stratégies d’entraide au sein de la communauté scolaire.
- Lisez les 3 études de cas sur « Le conseil d’école de Mme Dalok » : étude de cas 3 et étude de cas 4 dans « Une classe pour tous dans une école pour tous », et étude de cas 12.
- Comment les 6 enseignants s’entraident-ils ?
- Quels soutiens identifient-ils pour eux-mêmes, pour les aider à répondre aux défis que vont leur poser leurs nouveaux élèves qui ont des déficiences ?
- Ajoutez d’autres formes de soutien auxquels vous pensez au sein de l’école ?
Vous aurez noté que Mme Dalok et ses collègues ont en fait formé un réseau de soutien et d’expertise à l’intérieur de l’école : ils partagent leurs idées sur tout ce qui concerne l’inclusion des enfants handicapés, que ce soit pour l’accès physique aux divers bâtiments ou l’accès à l’apprentissage, ils se donnent des conseils mutuellement, ils partagent et mutualisent leurs idées sur le matériel didactique. Ils s’accordent pour développer ensemble de nouvelles compétences en travaillant ensemble sur les ressources que la directrice recommande. Ils forment donc une communauté de pratique qui ne peut qu’apporter un soutien à chacun.
Vous aurez aussi remarqué qu’ils ont identifié la possibilité de former un réseau de soutien et d’expertise avec d’autres écoles, en particulier en faisant appel aux enseignants spécialisés des écoles spécialisées voisines.
c. La communauté source de soutien
La création de réseaux à l’extérieur de l’école ne se limite pas à d’autres écoles. Il existe d’autres organismes qui ont des compétences reconnues dans le domaine de l’inclusion de tous dans la communauté et la société. On peut par exemple penser à certaines organisations non gouvernementales (ONG) qui travaillent dans le domaine de l’inclusion ou du soutien à l’apprentissage.
Il serait peut-être utile ou même souhaitable d’établir des liens privilégiés entre l’école et les services de santé ou la police et toute autre structure qui peut apporter un soutien ou des informations sur différentes formes de soutien. Une autre idée serait d’identifier des personnes clés parmi les parents d’élèves et ou la communauté.
d. Une autre personne dans la classe
Dans l’étude de cas, Sani est venu de la communauté pour aider son petit frère Lélé et on pourrait imaginer que des parents pourraient aussi venir aider l’enseignant dans la classe. Mais il faut préparer le rôle de ces « autres personnes » dans la classe avec grand soin. Sani rapporte que « l’instituteur lui dit exactement ce qu’il va faire et ce qu’il veut qu’il fasse avec son frère ». Ceci est très important pour l’enfant qui reçoit le soutien : si les messages et les méthodes employés par « l’autre personne » sont en contradiction avec ce que l’enseignant fait d’habitude, cela risque de causer la confusion dans l’esprit de l’enfant qui, au lieu de progresser grâce à ce soutien, va régresser à cause de la confusion. Ceci implique donc que l’instituteur prépare le « visiteur-soutien » de manière à ce que son intervention cadre avec le travail et les méthodes en cours et s’inscrive dans la progression du travail en cours.
Lorsqu’il y a plusieurs adultes dans la classe, il arrive souvent que les élèves ne soient plus sûrs de qui est responsable de la classe et en profitent pour chahuter… L’instituteur doit donc expliquer le rôle de chacune des autres personnes et donner des termes de référence clairs à tous.
Si d’autres personnes sont invitées dans la classe, qu’elle accueille ou non des enfants avec des déficiences, l’enseignant pourrait faire le choix d’inviter des personnes de la communauté avec des déficiences. Celles-ci constitueraient des modèles valorisants pour les enfants handicapés s’il y en a dans la classe et permettraient à tous les enfants de réviser certaines idées préconçues qui veulent que les personnes avec des déficiences ne peuvent pas jouer un rôle dans la société.
8.1 Formes de soutien pour les élèves