3. Interprétation des preuves apportées par les artéfacts
Etudier l’histoire veut toujours qu’on essaie de trouver un équilibre entre des déclarations subjectives (comme des comptes-rendus ou des opinions personnels) et des preuves objectives (indépendantes). Lorsque vous explorez les artéfacts, plutôt que des preuves écrites ou orales, la même recherche d’équilibre s'applique. On peut dire des choses incontestables sur un pot par exemple, sur sa forme, ce en quoi il est fait, etc. Les autres concepts comme « ce pourquoi il était utilisé » ne peuvent être que spéculations basées sur les utilisations actuelles des pots de ce genre. En regardant attentivement le pot, en consultant de vieilles gravures et des peintures et en parlant avec les autres, nous pouvons nous construire une image plus précise et réelle de la manière dont il était utilisé.
Cette partie de la section examine les manières que vous pouvez utiliser pour aider les élèves à remettre en question leurs idées et leur compréhension des artéfacts.
Étude de cas 3: Interpréter des événements historiques en utilisant des livres comme source d’information
Mme Alognon Kayi décide d'utiliser un livre d’histoire sur l’indépendance du Togo qui a commencé après la deuxième guerre mondiale. Elle prévoit d'utiliser comme texte pour le cours le livre Histoire des Togolais vol2 de 1884 à nos jours,notamment, le passage relatif à l’accession du Togo à l’indépendance. Elle choisit des témoignages de personnes pendant l’indépendance. Après avoir soigneusement étudié ces témoignages, Mme Alognon Kayi se rend compte qu'ils sont basés sur des preuves subjectives, et pense qu'il serait utile de les comparer avec des preuves historiques plus objectives pendant le cours. Par conséquent, elle compile plusieurs documents et livres écrits par les historiens qui examinent les différentes étapes de l’évolution du Togo à l’indépendance. Elle fait un résumé des idées principales à utiliser en classe.
Elle demande d'abord à tous les groupes de lire les paragraphes choisis dans L’histoire des Togolais et leur demande de regarder le graphique des événements clés et des pensées d'historiens respectés. Voient-ils des similitudes ou des différences dans ces témoignages sur le même événement ? Ils discutent pour savoir si les témoignages subjectifs du livre peuvent être renforcés par les preuves historiques objectives mises en avant par les historiens. Ils décident que les deux donnent un point de vue. Le livre est la perception des gens qui peuvent varier en fonction de leurs visions politiques, mais le graphique ne comporte que des faits.
À la fin, Mme Alognon Kayi résume pour sa classe la différence entre les preuves subjectives et objectives lorsqu'on regarde le passé.
Activité clé : Afficher des moments de notre histoire
- Demandez à votre classe d'apporter de vieux objets qu'ils trouveront chez eux, comme par exemple des costumes traditionnels, de vieux ustensiles de cuisine, des objets en bois, des masques, des perles et des travaux artisanaux, des pots, etc.
- Souvenez-vous que pour les enfants, les choses qui ont 20 ou 30 ans semblent très vieilles. La partie importante de l'exercice est de les encourager à recueillir des preuves sur l'objet, en regardant des lots de vieux objets, pour se faire une idée de la manière dont on vivait dans le passé. Si vous le pouvez, apporter vous-mêmes quelques objets pour les donner aux enfants qui n'auront rien pu apporter.
- Demandez à vos élèves de travailler en binômes et de remplir une fiche sur chacun de leur artéfact (voir la Ressource 2 : Mon artéfact) à afficher avec l'objet.
- Exposez les objets avec leur fiche dans la classe.
Lorsque l’exposition est prête, demandez à d'autres classes de venir la visiter. Vous pouvez même demander à des parents d’élèves et à la communauté locale de venir voir l’exposition. Vous pourrez obtenir d'autres informations sur vos artéfacts auprès de vos visiteurs.
2. Accueillir des visiteurs pour enrichir le curriculum et les apprentissages