Ressource 2 : Traditions locales

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Les tambours Batá sacrés

Les tambours Batá sont une famille de trois cylindres filetés à deux têtes, en forme de petit sablier. Ils ont des tailles variables qui produisent différentes hauteurs de son, et reçoivent leur nom en fonction de leur taille: le tambour le plus grand, « iyá », est considéré comme la mère ; « itótele », le tambour moyen, et « okónkolo », le plus petit ou bébé tambour. Ils sont façonnés dans du bois solide. Les peaux sont des peaux de bouc ou de daim. La petite tête est appelée « chacha » et la grande « enu » ou bouche. Une substance pareille à de la cire appelée « ida » ou « fardela » est utilisée sur les têtes les plus grandes de l'iyá et itótele, qui change la tonalité et produit un son plus grave. Il y a généralement deux ceintures autour de l'iyá, à côté des têtes, avec des ceintures attachées. Celles-ci sont appelées « chaguoro ». Les tambours sont ornés de tabliers brodés et de bandes de tissus décorées.

Ils sont utilisés presque uniquement pour les fêtes religieuses ou semi-religieuses à Yorùbáland, au Nigeria, les batá sont utilisés pour le culte de Shangó, le leader de Oyó et du Dieu du Tonnerre et de la Foudre, pour produire ce que les croyants pensent être de la musique céleste. Ils sont aussi utilisés pour le culte des ancêtres (egungun) avec des danseurs masqués appelés « agbegijo » qui représentent des personnages humoristiques et sérieux, ou anciens et modernes.

Les tambours batá peuvent parler. Ils peuvent être utilisés pour parler la langue Yoruba et on en joue traditionnellement pour réciter des prières, des poèmes religieux, des félicitations, des annonces, des prières aux chefs et même pour raconter des blagues ou des taquineries. La langue Yoruba, la langue maternelle de plus de 10 millions de personnes est une langue tonale, comme beaucoup de langues africaines. Les personnes qui parlent Yoruba utilisent trois tonalités basiques ou diapasons, et glissent entre ces trois tonalités ; c'est la manière principale de prononcer les mots. C'est pourquoi les "tambours parlants" en forme de sablier (appelés dundun en Yoruba) sont capables de dire des prières et des proverbes Yoruba. C'est aussi pourquoi les tambours batá et autres peuvent parler.

Les tambours batá sacrés dans la culture Yoruba sont fabriqués selon des rituels religieux qui concernent les personnes qui peuvent les toucher, comment se préparer pour en jouer, et comment en prendre soin. Ces batá sacrés sont traités comme des créatures vivantes, on leur donne des noms et leur prête des sentiments et il y a des règles pour les utiliser. Une personne non initiée ne peut les toucher et ils ne doivent pas toucher le sol.

La force spirituelle et le mystère que renferme le tambour lorsqu'il est rendu sacré, ou consacré, est appelé aña ou ayán. Aña est aussi appelé orisha ou divinité. Un joueur de tambour peut être initié au aña par certains rituels religieux pratiqués principalement au Nigeria, et reçoit la force spirituelle nécessaire pour jouer correctement des tambours et faire venir les orishas dans la cérémonie et posséder les dévots.

Tambours Omele batá du Nigeria

Adapté de : Bata Drums, Website

Note : Le site web http://dekonou.com/ [Tip: hold Ctrl and click a link to open it in a new tab. (Hide tip)] offre des images de tambours traditionnels du Togo.

Ressource 1: Histoire du tambour Venda

Ressource 3: Raffiner notre danse