Ressource 4 : Chansons et histoires sur les processus

Ressource que les enseignants doivent planifier et adapter au niveau ou aux besoins des élèves

Voici une chanson traditionnelle Hausa (avec la traduction française correspondante) décrivant les différents processus par lequel passent les céréales avant d'être mangées. Elle faisait partie d’un manuel sur les « processus et traitements ». Des chansons de ce type pourraient être incluses dans un livre de recettes. Les histoires suivantes sont issues de la même source, et elles aussi pourraient être incluses dans un livre de recettes ou de processus.

Noma alkama, Noma alkama

Noma alkama Noma alkama, Noma alkama,

[nous labourons le blé]

Muna girbin alkama, Muna girbin alkama

Muna girbin alkama, Muna girbin alkama, Muna girbin alkama,

[nous ramassons le blé]

Muna dafa alkama, Muna dafa alkama,

Muna dafa alkama Muna dafa alkama, Muna dafa alkama,

[nous cuisinons le blé]

Muna chin alkama, Muna chin alkama,

Muna chin alkama, Muna chin alkama, Muna chin alkama,

[nous mangeons le blé]

Muna koshi, Muna koshi,

Muna koshi, Muna koshi, Muna koshi,

[nos estomacs sont pleins de blé]

La découverte du millet

Il était une fois un homme qui avait deux épouses. (Dans certaines régions d'Afrique ont dit « une femme, un problème. 12 femmes, 12 problèmes ! ») L'épouse qui était plus âgée ne pouvait pas avoir d'enfants. Lorsqu'elle découvrit que celle qui était plus jeune tomba enceinte, elle devint très jalouse . Mais elle ne pouvait rien faire.

L'homme et son épouse plus jeune devinrent de plus en plus proches. L'épouse plus âgée devint encore plus jalouse. Elle décida d'attendre la naissance de l'enfant.

Mais lorsqu'il naquit, c'était un garçon. La femme plus âgée, d'après la tradition, devait prendre soin du bébé et de l’amariya (épouse plus jeune) pendant quelques mois. L'épouse plus âgée décida de se rendre dans la forêt pour chercher un poison qui pourrait tuer l'épouse plus jeune. Elle voulait que cette dernière meure afin de pouvoir prendre soin elle-même du bébé.

Dans la forêt, elle trouva une plante sur laquelle poussaient quelques têtes de céréales. Elle n'avait jamais vu une plante de ce genre auparavant. Elle pensa: « cette plante la fera dormir d’un sommeil très profond dont elle ne se réveillera pas le jour suivant. Je lui préparerai ensuite des funérailles merveilleuses ».

Elle cuisina le millet que l’amariya mangea. A sa surprise, l’amariya ne tomba pas dans un profond sommeil. Elle ne mourut pas non plus. Au contraire, elle prit du poids et parut en meilleure santé et plus belle. Le bébé aussi devint plus beau.

Quand l'épouse plus âgée vit les effets de ce produit, elle décida de l'essayer. Elle en aima le goût, et continua de le cuisiner et de le manger. Elle prit du poids et parut, elle aussi, en meilleure santé.

Son mari remarqua tout de suite que ses deux femmes étaient plus belles et que son bébé paraissait en meilleure santé Il voulut lui aussi goûter à ce qu'elles mangeaient. Ils prirent tous du poids et parurent tous en meilleure santé.

Et bien sûr, dans un village, les bruits courent vite, très vite. En peu de temps, tous habitants du village voulurent savoir ce que cette famille mangeait. C'est ainsi que le millet fut découvert.

La découverte du beurre

Il était une fois un jeune couple qui avait un grand troupeau de bétail et de moutons. Le mari alimentait sa famille en trayant les vaches. A cette époque-là, on stockait le lait dans des calebasses.

Parfois le couple se disputait. La femme courait chez sa mère, son mari courant après elle en criant et en gesticulant avec son poing en l'air.

Un jour, alors qu'ils se disputaient, son mari tenait en sa main une calebasse remplie de lait crémeux et épais. Comme d'habitude, lorsque son épouse sortit de la maison, il courut après elle. Mais cette fois-ci, il oublia de laisser la calebasse remplie de lait crémeux et épais. Pendant qu'il criait à son épouse, il tenait la calebasse à la main. La calebasse fut secouée et le lait crémeux et épais le fut aussi. Le mari courut si vite que la calebasse fut très fortement secouée.

Il n'arriva pas à rattraper sa femme, et, très essoufflé, il s'assit. Il avait chaud et soif. Il essaya donc de boire le lait de la calebasse. Mais il n'y avait pas de lait dans cette dernière. Il y avait quelque chose qui ressemblait davantage à de l'eau ! C'était la faute de sa femme !

L'homme était énervé. Il s'assit et regarda à l'intérieur de la calebasse. Qu’était-il arrivé au lait crémeux et épais ? Comment pouvait-il être devenu aqueux ? Il prit une autre gorgée. Même chose. Il mit sa main à l'intérieur de la calebasse et découvrit qu'il y avait quelque chose de solide. Je suis certain que vous avez deviné ce qu'il avait trouvé. Oui, c'est ça, il s'agissait d'un morceau de beurre doux et graisseux. Lorsque le mari se lécha les doigts, il trouva le goût de ce bloc solide plutôt bon. C'était comme du gras

Il rentra rapidement chez lui, chercha un pain de maïs, et enduit ce dernier avec le gras de la calebasse. Le pain avait meilleur goût que d'habitude. Sa colère se dissipa. Lorsque son épouse rentra, il lui montra ce qui était arrivé et lui proposa un morceau de pain avec du gras afin qu'elle y goûte.

Ainsi, chaque fois que le beurre finissait, le mari se disputait avec son épouse afin de courir rapidement après elle avec la calebasse remplie de lait crémeux et épais. Il savait qu'en faisant cela le lait deviendrait du beurre.

Un jour, alors qu'il restait très peu de beurre, son épouse prit la calebasse remplie de lait crémeux et la secoua aussi fortement que possible. Elle la secoua continuellement. Lorsqu’elle fut fatiguée, elle posa la calebasse par terre. Savez-vous ce qu’elle trouva à l'intérieur de la calebasse en regardant à l’intérieur ? Elle y trouva du beurre et du petit lait aqueux.

Cette nuit-là, lorsque son mari rentra à la maison, la jeune épouse se retourna vers lui et lui dit « Peut-être que si nous secouons très fortement la calebasse remplie de lait crémeux et épais nous obtiendrons du beurre. Nous n'aurons plus besoin de nous disputer. »

Ainsi, depuis ce jour ils vécurent très heureux et devinrent riches grâce à la production du lait crémeux et épais de leur bétail et du beurre qu'ils avaient appris à fabriquer.

Adapté de : Ngtetu, C. & Lehlakane, N., Inqolowa, The Discovery of Amazimba and The Discovery of Butter, Umthamo 3, University of Fort Hare Distance Education Project

Ressource 3 : Évaluer les lettres à envoyer aux correspondants