1.1.2 Les politiques globales sont les plus efficaces

Pour tirer le meilleur parti de l’apprentissage, une politique enseignante doit être dotée d’une vision pour l’avenir et d’une approche globale (holistique) couvrant un vaste éventail d’aspects imbriqués qui influent sur la manière dont les uns et les autres choisissent de devenir et de rester enseignants, de se former pour leur travail et de s’acquitter efficacement de leurs tâches. Comme indiqué au chapitre 2, une politique enseignante qui ne tient compte que de certains facteurs clés n’est pas très efficace lorsqu’il s’agit d’atteindre les objectifs prioritaires de l’éducation. Une politique enseignante globale comporte au minimum les éléments suivants :

  • formation initiale approfondie et pertinente à l’enseignement et à l’administration scolaire (y compris la théorie et la pratique pédagogiques adaptées à une pluralité d’apprenants) ;
  • perfectionnement professionnel permanent et un soutien à l’ensemble des enseignants, des chefs d’établissement et du personnel d’appoint ;
  • un système de rémunération et d’incitations matérielles qui permet d’attirer et de conserver dans la profession les meilleurs candidats par rapport à des professionnels ayant un profil semblable ;
  • un environnement d’enseignement et d’apprentissage sûr, sain et stimulant.

Ce Guide aborde ces questions et bien d’autres. Par exemple, quelles sont les politiques enseignantes les plus efficaces pour s’assurer de disposer d’enseignants et d’un enseignement de qualité ? Les données probantes issues des pays de l’OCDE confortent les politiques qui créent un environnement propice à des niveaux élevés d’efficacité des enseignants. Ceux-ci, à leur tour, vont irréfutablement de pair avec la satisfaction professionnelle et les comportements positifs des enseignants, ainsi qu’avec la motivation et la réussite des élèves (OCDE, 2014a). D’autres recherches montrent que les systèmes éducatifs les plus performants développent leurs ressources humaines en se concentrant sur les moyens d’attirer, de former et d’accompagner de bons enseignants, plutôt que sur les départs d’effectifs et sur le licenciement d’enseignants défaillants (Asia Society, 2014 : 8). Les pays à faibles ressources et à faible revenu doivent souvent jongler plus finement avec les questions de coût pour décider des conditions de recrutement, de formation et d’emploi des enseignants afin de satisfaire aux exigences en matière d’accès et de qualité ; or, ils doivent tout de même s’en remettre à des politiques pour attirer, conserver et motiver les meilleurs talents pour l’enseignement. Le Guide résume ces possibilités et propose des recommandations sur l’intégration des différentes politiques afin qu’elles puissent fonctionner dans un grand nombre de pays et de systèmes éducatifs – riches ou pauvres, grands ou petits, en grande partie urbains ou encore très ruraux.

Une politique enseignante nationale holistique, dotée de ressources adéquates et mise en œuvre avec la volonté politique et les compétences administratives nécessaires peut être une première étape cruciale sur la voie de la mise en place d’un corps enseignant hautement motivé et professionnel. La réalisation de cet objectif est sans aucun doute le meilleur investissement qu’un pays puisse consacrer à l’éducation des apprenants.

Le prochain chapitre de ce Guide porte sur l’importance de la formulation d’une politique enseignante, sur la manière dont celle-ci doit s’aligner sur d’autres politiques et sur certains principes majeurs qui doivent guider une politique.

1.1 Introduction

1.2 Objectif et champ d’application