5.3.1 Plans d’action

Un plan d’action sert de feuille de route aux autorités en ce qui concerne la façon dont les objectifs, les stratégies et les programmes peuvent être mis en œuvre, sur la base des ressources planifiées, des rôles et des responsabilités définis ainsi que du calendrier souhaité. Certains plans d’action sont formulés plus généralement, comme dans le cas du plan du Royaume-Uni pour la formation des enseignants (encadré 5.3).

ENCADRE 5.3 : LE PLAN DE MISE EN ŒUVRE DU ROYAUME-UNI POUR LA FORMATION INITIALE DES ENSEIGNANTS (FIE)

En 2011, le ME du Royaume-Uni a publié un plan de mise en œuvre de la stratégie relative à la formation initiale des enseignants. Le public visé par le plan comprend les principaux acteurs de la formation des enseignants, notamment les établissements scolaires et les universités, les enseignants et les formateurs de ces derniers. Il est conforme aux principaux thèmes de la stratégie, énumérant les principales activités attendues dans le cadre de chaque thème principal : la qualité des stagiaires (cinq activités) ; un meilleur investissement – de meilleurs enseignants (douze activités) ; et réforme de la formation (neuf activités). Le plan comprend également un diagramme indiquant les dates importantes et les étapes majeures de la mise en œuvre de la stratégie.

Pour plus d’informations : Ministère de l’éducation, Royaume-Uni, 2011.

Il est couramment admis qu’un plan d’action formulé de façon minutieuse accroît la probabilité d’une mise en œuvre efficace. Les éléments à prendre en considération dans l’élaboration d’un plan d’action sont :

  • un énoncé d’activités lié à la politique et à l’objectif stratégique/du programme auquel l’activité contribue ;
  • les résultats, les objectifs, les points de référence (les étapes majeures) et les indicateurs de la mise en œuvre ;
  • le calendrier de la mise en œuvre ;
  • les sources d’informations telles que l’EMIS, le TMIS ou un système d’informations équivalent ;
  • les coûts des activités, qui peuvent inclure les coûts unitaires définis, et une indication du pourcentage des coûts par rapport au budget général du plan d’action ;
  • les sources de financement, d’abord nationales (y compris les sources régionales et locales) et, le cas échéant, des financements issus des partenaires du développement ;
  • les structures de mise en œuvre, les rôles et les responsabilités lors de la mise en œuvre des politiques.

L’élaboration d’un plan d’action ayant une chance raisonnable de favoriser la réussite de la mise en œuvre d’une politique enseignante implique que les différents acteurs (chacun ayant des tâches et des rôles spécifiques) dialoguent entre eux (voir chapitre 4 et encadré 5.1). Ce processus étant éminemment politique, un dialogue efficace doit être assuré aux différents niveaux décisionnels et avec l’éventail le plus large possible d’acteurs politiques, principalement entre :

  • les divers services/bureaux/organismes du ME ou des autorités éducatives concernées ;
  • le ME et les autres services publics pertinents : par exemple, le Ministère des finances ou du budget : le service public ou la commission du service des enseignants ou l’entité équivalente chargée du recrutement et de l’emploi des enseignants ; le Ministère du travail, qui est chargé de la réglementation relative aux lieux de travail et aux relations de travail ; et tout autre organisme public dont le mandat couvre des sujets liés à une politique et à un plan (Ministère de la santé pour le VIH et le sida ; ministères des niveaux d’éducation tels que l’EPE, l’éducation primaire/de base ou l’enseignement secondaire, lorsqu’ils existent séparément d’un Ministère de l’éducation) ;
  • le gouvernement national ou central et les niveaux régionaux ou locaux : par exemple, les autorités éducatives régionales (État/province) ou locales (district/municipalité) ou les comités aux mêmes niveaux ;
  • le gouvernement et les autres parties prenantes : par exemple, les enseignants et les syndicats/organisations d’enseignants (qui sont fondamentaux compte tenu de leur rôle central dans le processus) ; les prestataires privés de services éducatifs, en particulier lorsque le secteur privé est une source importante de services d’enseignement ; les employés et les entreprises désirant plus de cohérence qui peuvent soutenir la mise en œuvre ; les institutions ou les prestataires autonomes de formation des enseignants ; les organisations professionnelles, telles que les conseils d’enseignants, les associations parents/enseignants ; les représentants communautaires/villageois ; et les ONG. Il est primordial d’utiliser les formes de dialogue social les plus appropriées avec les enseignants et les associations d’enseignants pour planifier la mise en œuvre d’une politique que ces principaux acteurs doivent déjà avoir contribué à élaborer (voir section 4.4.3) ;
  • le gouvernement ou les autorités éducatives et les partenaires du développement tels que les agences multilatérales et les donateurs bilatéraux.

Compte tenu de sa nature politique, le dialogue relatif à la mise en œuvre du plan, à l’instar du processus d’élaboration de la politique (voir chapitre 4), implique inévitablement des compromis quant à l’établissement des priorités liées à la nature et à la performance des activités requises. Des révisions, des reports ou des annulations des activités moins prioritaires doivent être prévus de façon à ce qu’un nombre maximal de parties prenantes/d’acteurs puissent participer activement au succès de la politique et du plan et se l’approprier. Au lieu d’affaiblir le plan, un processus s’appuyant sur le compromis renforcera souvent la probabilité de succès de la mise en œuvre, s’il réunit le maximum de partenaires autour de lui.

Une fois décidé, le plan d’action devra faire l’objet d’une évaluation complète des coûts et (autant que possible) être financé à partir des ressources existantes conformément aux paramètres ci-dessus. Le financement de la mise en œuvre peut être différent de celui de l’élaboration des politiques (voir section 4.3), même s’il fait partie d’un budget unifié couvrant les deux depuis le début du processus. Lorsque cela est nécessaire et possible, des ressources peuvent être sollicitées auprès des acteurs nationaux et/ou des partenaires internationaux, sur une base générale ou pour des projets spécifiques, comme c’est le cas pour le financement de l’enseignement général. Cet aspect souligne l’importance d’un appui large des acteurs à la politique et au plan, de façon à accroître les ressources consacrées à la mise en œuvre : habituellement les besoins en ressources humaines n’ont d’égal que ceux en ressources financières. S’il y a un déficit de financement, il peut s’avérer utile de repenser les objectifs et les ambitions du plan ou d’inclure d’autres moyens de surmonter les contraintes dans le plan. Le financement de la mise en œuvre au titre du plan doit toujours être envisagé avec une perspective de temps, pas simplement à court terme ou en association avec le premier plan, et le financement doit être programmé pour coïncider avec les cycles budgétaires du gouvernement et des autorités éducatives (ADEA, 2009 : 3 ; PME, 2014 : 350 ; IIPE et PME, 2012 : 15-16 ; OIT, 2014 : 4, 33 ; Yelland et Pont, 2014 : 31-32).

5.3 Outils et programme de travail

5.3.2 Structures de travail cohérentes et plans de travail