Semaine 2 : En savoir plus sur les caractéristiques de l'autisme

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5. Réactions au stress

Les personnes autistes peuvent ressentir un stress et une anxiété considérables en réponse aux différents traits décrits précédemment. Les situations sociales, la perturbation des routines familières et des activités, l’exposition aux stimuli aversifs tels que les textures, les odeurs et les sons, peuvent avoir un effet déroutant, bouleversant, voire effrayant. Dans de telles situations, aussi bien les enfants autistes comme les adultes peuvent avoir recours à des activités ou comportements qui paraissent très curieux aux autres, mais qui les aident à gérer et réduire le stress qu’ils vivent.

Écoutez de nouveau Arabella :

Transcription

On voit que si Iris est dans un environnement qu’elle aime, si elle est dehors dans la nature avec quelques personnes, si elle se trouve dans un environnement humain agréable, si les personnes ne lui posent pas de questions directement, s’ils font leurs affaires à côté d’elle et pas dans son espace personne, alors elle peut se montrer très sociable, souriante et heureuse, et en voulant que l’on la porte sur le dos, comme tout jeune enfant ferait à cet âge.

Mais aussitôt que l’on la met dans un environnement qu’elle trouve difficile, comme un café par exemple, avec beaucoup de bruits forts, ou un groupe de jeunes enfants, on commence à voir un enfant complètement différent. Elle « stim »* beaucoup, qui est presque comme faire des mouvements involontaires avec les mains. Et elle bat ses mains. Elle fredonne pour, euh… je crois, pour bloquer tout le reste et le couvrir avec son propre bruit, comme quelque chose qu’elle peut contrôler.

Et elle a également tendance à repousser les gens. Par exemple, elle va prendre un livre et le jeter devant elle. Elle va aligner ses jouets tout autour d’elle, donc en gros vous ne pouvez pas entrer dans son espace. Et si vous bougez l’une de ses choses, elle va le remettre directement comme il était et s’assurer qu’elle a cette petite barrière autour d’elle. 

Enfin, ça dépend beaucoup. Elle peut sembler très sévèrement autiste par moments, puis sembler assez typique à d’autres moments. 

* Note : pour ‘stimming’ voir ‘autostimulation’ dans le glossaire.

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Quelquefois, en réponse à un niveau de stress insupportable, une personne autiste peut avoir une « crise ». Cela peut ressembler à un éclat de colère, mais il s’agit avant tout d’une expression de détresse, du fait d’être submergé, avec une frustration supplémentaire si la personne n’a pas la capacité de communiquer son malaise.

Pendant notre première heure de route, Elijah fouillait dans les centaines d'autocollants que j'avais apportés pour l'occuper dans la voiture. Il les détachait et les collait fiévreusement sur un grand morceau de carton comme une petite machine à écrire, avec sa concentration orientée et étroite. Dans le rétroviseur, j'ai vu les dos cireux des autocollants s'empiler sur le siège arrière comme des plaques de neige duveteuses qui l'entouraient. Lorsqu'il a décollé le tout dernier autocollant de son papier, il a poussé un hurlement. Rapidement, j'ai mis la bande sonore de Pinocchio dans le lecteur de cassettes pour le rediriger, mais à ma grande consternation, j'avais oublié de la rembobiner.

… « REM… BO… BINE » il a hurlé quand il a soundainement entendu Pinocchio à mi-chemin de la chanson.

Valérie parle de son fils, âgé de 5 ans (Paradiž, 2002, p. 132)

Les réactions au stress sont susceptibles de se produire, quel que soit le niveau de fonctionnement de la personne. Par exemple, des adolescents dotés de toutes les capacités intellectuelles nécessaires pour aller à l'université, peuvent néanmoins avoir du mal à vivre loin de leur domicile, à s’occuper des soins personnels et à gérer la pression constante pour socialiser. Il est important que les tuteurs ou les mentors soient conscients des tensions émotionnelles qu’ils ressentent, et que l’université ait des stratégies de soutien à leur proposer.