Semaine 5 Répondre aux défis : outils d’intervention

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2. Perspectives sur la « guérison » et l’aide

2.2. Des avis contrastés sur l’acceptation

Les personnes autistes sans défi intellectuel ou linguistique peuvent avoir davantage tendance à s’opposer à l’idée que les différences qui font partie de leurs identités doivent être éliminées. Et certains peuvent même rejeter le besoin de toute forme d’aide pour pallier leurs difficultés. Les parents des enfants plus sévèrement atteints, qui font face à de profondes difficultés pour eux-mêmes et pour leur famille, ont davantage tendance à chercher de l’aide, et peut-être même à chercher une guérison. Cependant, cette différenciation n’est pas toujours correcte. La journaliste Charlotte Moore, qui a deux enfants profondément atteints d’autisme, écrit :

J’espère n’avoir jamais cherché à guérir Sam ; maintenant, je peux dire que ce n’est pas le cas. Je veux que Sam cesse d’éparpiller sa nourriture et de se mordre les mains, mais je ne rêve pas d’un Sam neurotypique avec le niveau intellectuel et émotionnel d’un enfant de 11 ans, parce qu’un tel Sam ne pourrait pas exister.

(Moore, 2003)

Charlotte préfère accepter l’autisme de ses fils comme une façon d’être différente, tout en reconnaissant qu’il y a des défis qu’il serait bénéfique de réussir à dépasser.

Arabella, la mère d’Iris Grace, fait part de son point de vue dans ce clip.


Transcription

Je n’aime pas le mot « guérison ». Je pense que ça encourage l’idée que c’est quelque chose que, qu’être sur le spectre de l’autisme est quelque chose de non désirable et qu’il faut corriger. Je ne pense pas que l’autisme soit un problème à régler.

Je pense que nous devons aider [les personnes autistes] à faire entrer dans notre monde, c’est sûr. Je m’explique. Elles doivent apprendre des compétences pour pouvoir fonctionner dans notre société. Il nous faut leur faciliter les choses, pour qu’elles puissent, par exemple, aller au supermarché si elles le souhaitent. Et ça peut prendre plusieurs mois de les aider, même s’il signifie simuler un mini-supermarché dans notre salon et pratiquer autant que possible.

Vous savez, il y a certaines choses dans la vie que vous ne pouvez pas éviter de faire. Si [une personne autiste] veut prendre les transports en commun, on doit gérer ça. Il y a tellement d’aspects de la vie que vous ne pourrez jamais changer.

Il serait impossible de rendre toute une ville hospitalière pour les personnes autistes. Je sais qu’ils essaient dans quelques villes. Mais vous savez, c’est assez irréaliste. Ce que j’aimerais voir, c’est que les gens embrassent l’autisme et en voient les points positifs et le potentiel.
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