Semaine 7 : L’âge adulte

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7. Répondre aux défis de la vie adulte : questions juridiques, de santé et de vieillissement

7.1. Le système de justice pénale

Plusieurs raisons expliquent pourquoi les personnes autistes peuvent être particulièrement vulnérables aux infractions. Par exemple, un comportement inhabituel dans l’espace public, peut, malheureusement, susciter des brimades physiques ou d’autres formes de crimes haineux. La naïveté sur les motivations des autres peut rendre la personne autiste particulièrement vulnérable à la fraude. Cela peut même résulter par le fait qu’une personne autiste se retrouve à commettre un délit. Selon certaines informations, il est arrivé qu’une personne autiste soit arrêtée comme l’auteur de plusieurs faits récents de piratage informatique, alors que d’autres membres plus sournois de ce groupe de piratage s’en sont échappés. 

Les personnes autistes n’ont pas plus de risque de se retrouver en prison que toute autre catégorie de la population (King et Murphy, 2014). Cependant, comme nous l’avons vu, elles peuvent avoir été manipulées pour commettre des délits, ou n’avoir pas saisi certains indices sociaux qui leur auraient permis d’éviter d’agir de la sorte. Il est également possible que certaines soient emprisonnées à tort parce que leur difficulté à comprendre les procédures de polices ou l’interrogatoire les a amenés à admettre des crimes qu’ils n’ont pas commis. 

Toutes ces situations exigent que les officiers de police et le personnel des tribunaux soient conscients de l’autisme d’une personne et qu’ils suivent les procédures adaptées. Les ajustements faits par la police et les tribunaux peuvent inclure :

  • au lieu d’interrogatoire où l’éclairage, le revêtement des sièges ou les vêtements des officiers peuvent être ajustés pour ne pas créer de surcharge sensorielle
  • la présence d’un parent, d’un aidant, d’un représentant ou d’une personne de soutien ;
  • un intermédiaire agréé pour conseiller la police ou le tribunal sur manière de formuler les questions pour qu’elles soient bien comprises ;
  • au tribunal, la possibilité qu’une personne autiste utilise la liaison vidéo en direct ou que ses interrogatoires et contre-interrogatoires soient enregistrés. 

Au Royaume-Uni. Comme pour d’autres aspects de la vie publique, la NAS travaille à décerner une accréditation aux organisations qui démontrent un engagement à comprendre l’autisme et à prendre les mesures d’adaptation appropriées. Le Ministre de la Justice du Royaume-Uni encourage les prisons et les institutions pour jeunes délinquants à se faire accréditer. La NAS offre également un guide gratuit pour les professionnels de la justice et les officiers de police qui se trouvent à travailler avec des personnes autistes. 

En France. Un juge ou un officier de Police Judiciaire peut réquisitionner un médecin spécialiste de l’autisme. Celui-ci peut évaluer la situation médicale et le handicap de l’adulte autiste et répondre aux questions du juge ou de l’officier de Police Judiciaire pour l’enquête avant le jugement.