Semaine 6 Vie de famille et éducation
2. Vie de famille
2.3. L'adolescence
L’adolescence présente souvent de nouveaux défis
pour les jeunes personnes avec autisme et leurs familles. Les changements
hormonaux peuvent être difficiles pour tout adolescent, mais surtout pour les
jeunes autistes, qui peuvent avoir du mal à comprendre les changements de leur
corps et de leurs émotions. Ils peuvent avoir des difficultés à comprendre
leurs propres sentiments sexuels, et ils peuvent mal comprendre les normes
sociales concernant le développement d’amitiés et des
relations intimes. Les adolescents neurotypiques peuvent avoir une mentalité de
clan, excluant quiconque ne se conforme pas à leurs façons de faire les choses.
Par conséquent, il s’agit d’une période où les expériences de rejet,
d’isolement ou de harcèlement sont particulièrement fréquents, ce qui explique
peut-être
pourquoi les jeunes personnes autistes sont particulièrement vulnérables aux
problèmes de santé mentale tels que la dépression et l’anxiété (Picci et
Scherf, 2014).
Picci et Scherf avancent l’argument que les problèmes rencontrés par les adolescents autistes concernent plus que les défis des relations sociales. Ils suggèrent qu’environ 30 pour cent des adolescents autistes présentent une détérioration globale de leur niveau de fonctionnement à l’adolescence, et attribuent cette situation à un « deuxième coup » de difficultés affectant le cerveau et les processus cognitifs, et accentuant la faible cohérence centrale et les problèmes de fonctions exécutives (voir semaine 4). L’une des conséquences est que les jeunes autistes ont souvent des difficultés d’autonomie, c’est-à-dire à prendre des décisions et réaliser des tâches quotidiennes. Malgré ces difficultés, Claire Bachman, une étudiante américaine avec le syndrome d’Asperger, vit indépendamment de ses parents et étudie à l’université :
En cette période de transition vers l’âge adulte, je trouve particulièrement difficile de faire des choses comme les tâches quotidiennes par moi-même. J’ai du mal à me souvenir de prendre soin de moi, comme me laver, me brosser les dents et autres. J’étais tellement habituée à ce que mes parents fassent des choses pour moi ou me rappellent de le faire. Me préparer pour la journée, chercher quoi porter à l’école ou pour les rendez-vous, les activités ou les événements a été un véritable défi. Souvent, je ne suis pas sûre quelle tenue est appropriée, professionnelle ou acceptable.
(Bachman, 2016)