Semaine 8 : Prendre du recul, regarder en avant

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5. L’autisme dans la société

5.1. Représentations médiatiques de l’autisme

Comment l’autisme est-il représenté dans les médias ? Vous pouvez explorer cette question dans l’activité ci-dessous. 

Activité 3 : Représentations médiatiques de l’autisme

Durée : environ 20 minutes

Pensez au film de 1988 « Rain Man » et à deux représentations médiatiques plus récentes de l’autisme. Cela peut être des films, des séries télévisées, des livres, etc. Dans quelle mesure la représentation de l’autisme dans Rain Man était-elle exacte ? Pensez-vous que les représentations médiatiques soient devenues plus authentiques dans les œuvres récentes ? Connaissez-vous des représentations de femmes autistes ? (Note : si vous n’avez pas vu Rain Man, vous pouvez lire un résumé sur Wikipédia). 

Notez votre réponse.

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Discussion

Il n’est possible d’aborder ici qu’une ou deux des différentes représentations de l’autisme. Dans « Rain Man », Dustin Hoffman joue le rôle du personnage autiste Raymond Babbitt en depeignant de manière habile et convaincante le détachement social, la naïveté et l’adhésion rigide à la structure et à la routine. Toutes aussi essentiels à l’intrigue sont les représentations de la mémoire exceptionnelle et les pouvoirs de calcul mental de Raymond, que son frère Charlie utilise à son avantage dans les casinos de Las Vegas. Pour les réalisateurs et scénaristes, les compétences savantes et spécifiques ont l’avantage évident de rendre le personnage passionnant, exceptionnel et exotiquement différent, mais comme vous l’avez appris dans les semaines précédentes, des extraordinaires comme celles de Raymond sont inhabituelles. 

Dans une représentation récente de l’autisme dans la fiction, Stieg Larsson, l’auteur de la série de livres « Millénium », franchit l’étape inhabituelle et importante de représenter un personnage féminin qui laisse très fortement sous-entendre qu’elle est autiste. Le personnage Lisbeth Salander contraste fortement avec Raymond Babbitt par son indépendance, son autonomie et sa capacité à tromper. Pourtant, le motif des pouvoirs spéciaux de la mémoire et des compétences exceptionnelles – des compétences informatiques, convenant à l’époque – restent manifestes dans sa représentation.

La série policière franco-belge intitulée « Astrid et Raphaëlle » met en scène Astrid, une femme autiste dans la trentaine, qui travaille comme archiviste à la police judiciaire.  Son sens du détail, en accord avec le stéréotype autistique, lui permet de connaître chaque dossier dont elle s’est occupée avec une extrême précision. Elle fait la rencontre de Raphaëlle Coste, commandante de police et responsable d’une enquête sur des suicides de médecins. Unies dans leur solitude, elles vont travailler ensemble, Astrid apportant à Raphaëlle la rigueur méthodologique et Raphaëlle offrant à Astrid un soutien au niveau des compétences sociales.

Une récente étude (Nordahl-Hansen et al., 2017) a comparé les portraits d’autisme dans 26 films et quatre séries télévisées en se basant sur les critères des symptômes clés du DSM-5. De façon encourageante, ils ont trouvé que la plupart des représentations correspondaient bien aux critères diagnostiques. Toutefois, il y avait encore une emphase excessive sur les caractéristiques savantes. Les auteurs ont également exprimé leurs inquiétudes sur le fait que les personnages avaient tendance à être des stéréotypes d’autistes, échouant ainsi à montrer toute la riche variété et l’individualité de l’autisme. 

L’une des étapes importantes pour donner une voix à l’autisme dans les médias a été franchie par la série télévisée britannique « Holby City ». En 2016, la série a mis en scène un personnage autiste, Jason Haynes, joué par le jeune acteur autiste, Jules Robertson. Pareillement, en France l’écrivain et philosophe autiste, Josef Schovanec a joué le rôle d’une personne autiste dans plusieurs épisodes de la mini-série « Vestiaires ».

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