0.1. Des possibilités d'action individuelle considérables

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Pour contenir le réchauffement climatique en-dessous de 1,5°C, les émissions nettes de gaz à effet de serre liées à toutes les activités humaines doivent diminuer fortement et rapidement dès maintenant, jusqu’à devenir nulles en 2050 (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat 2019). C’est l’objectif de « zéro émissions nettes », qui signifie que toutes les émissions positives de gaz à effet de serre devront être compensées par des émissions négatives, sous forme de stockage, aussi appelé « séquestration ». Ce stockage peut être naturel (dans les sols ou la végétation) ou artificiel (technologies en cours de développement, coûteuses en ressources, de capture, stockage et utilisation de carbone – CCUS selon son acronyme en anglais).

Concrètement, le graphique suivant montre à quoi une telle évolution pourrait ressembler, dans un scénario proposé par la Commission européenne en 2018. Les barres à droite sont un agrandissement de la partie droite du graphique, dans deux hypothèses différentes, très technologique ou moins technologique.

Figure 1 : Trajectoire des émissions de GES dans un scénario de réchauffement à 1,5°C

Trajectoire attendue des émissions de GES dans l'Union européenne entre 2005 et 2050 pour 9 secteurs d'activité


Source : (« Une planète propre pour tous Une vision européenne stratégique à long terme pour une économie prospère, moderne, compétitive et neutre pour le climat » 2018)

Pour mieux voir le graphique, je peux ouvrir le fichier dans un nouvel onglet.

Activité

Observons un instant le graphique. Il fait apparaître 9 secteurs d’activité, chacun avec sa couleur. Parmi eux, 7 ont des émissions positives et 2 ont des émissions négatives. Toutes les émissions positives doivent diminuer, et les émissions négatives doivent augmenter, en suivant une trajectoire indiquée par les pointillés rouges. La répartition finale est indiquée dans les barres à droite, où le niveau 0 est figuré par un trait gris. Dans ces barres correspondant à l'année 2050, de quel secteur viennent la majorité des émissions positives ? Négatives ?

La plus grande part des émissions positives vient du secteur appelé « agriculture hors CO2 ». Ce sont donc les gaz à effet de serre autres que le dioxyde de carbone émis par l’activité agricole. Autrement dit, en 2050, l’essentiel des émissions de gaz à effet de serre sera lié à l’alimentation. C’est dire l’importance de ce secteur ! D’après le scénario, leurs émissions sont divisées par deux entre 2005 et 2050. Quels sont ces gaz, d’où viennent-ils précisément et comment contribuer à cette réduction ? Ce sera un des thèmes du module 1.

La plus grande partie des émissions négatives, ou séquestration, vient d’un secteur appelé « UTCATF », pour « utilisation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie ». Ce secteur décrit le fait que l’utilisation des terres peut permettre un stockage de gaz à effet de serre, en particulier sous la forme de forêts. C’est bien sûr fondamental pour parvenir à compenser les émissions positives. Comment notre alimentation peut-elle contribuer à ce stockage ? Ce sera également un thème du module 1.

Nous avons une marge d’action relativement importante dans nos choix alimentaires, et c’est une chance. Faire évoluer son alimentation peut ainsi être une contribution individuelle efficace pour limiter le dérèglement climatique. Encore faut-il savoir comment s’y prendre. Cette formation vise à apporter les connaissances et compétences pour cela.